LA FACE CACHEE DE LA LOI SARKOZY II (Ceseda) :

CHASSER LES TRAVAILLEURS SANS PAPIERS AFRICAINS et ASIATIQUES
RECRUTER LES TRAVAILLEURS SANS PAPIERS EUROPEENS !

La loi du 23 février 05 sur le « colonialisme positif » était-elle une simple réminiscence « accidentelle » d’éléments revanchards, racistes d’une droite Républicaine marquée à la culotte par l’extrême droite fasciste lepéniste ? Ou était-ce une manifestation de la nature intrinsèquement colonialiste d’une droite Républicaine revancharde de plus en plus lepénisée par la mondialisation capitaliste actuelle ? Le passage comme lettre à la poste de cette loi régressive à l’Assemblée Nationale (pouvoir et opposition) ne montrait-il pas que le traitement colonial de l’immigration est un mal largement, consciemment ou pas, partagé ?
Rendons une hommage mérité à l’UNEF qui, en pleine mobilisation, grève reconductible et blocage des établissements scolaires par le mouvement victorieux anti-CPE, dénonçait le 27 février 06 le fait discriminatoire suivant : « dans une circulaire du Ministère du Travail adressée aux directions départementales du travail, le gouvernement affirme l’interdiction pour les étudiants étrangers de bénéficier d’un CNE ou d’un CPE ». Ainsi la circulaire ministérielle précisait que le CNE et le CPE « ne sont pas ouverts aux étudiants étrangers », car ces contrats « visent à résorber le chômage ». La « préférence nationale » notion lepéniste par excellence est ainsi importée par la droite et Sarkozy dans l’arsenal libéral et patronal anti-populaire contre lequel les étudiants, les élèves, les sans papiers et tous les travailleurs légaux, français(e)s et immigré(e)s, ont lutté jusqu’à l’abrogation du CPE.
Ces constats indéniables trouvent maintenant leur confirmation dans l’annonce ci-après : « La France a donc décidé d’ouvrir son marché du travail aux salariés des pays de l’Est. (…) C’est ce qu’elle va confirmer aujourd’hui en adressant à Bruxelles une liste précise de soixante et un métiers dorénavant en ‘accès libre’. Il s’agit de charpentiers, d’employés ‘polyvalents’ de la restauration, de dessinateurs dans la mécanique, de cuisiniers (…) Au total, sept secteurs économiques sont concernés. (…) Les soixante et un métiers ont représenté près de 700.000 offres d’emploi en 2005 dont un tiers n’ont pas pu être pourvues faute de demande » (Le Figaro du 28 avril 06).
La loi Ceseda est présentée par Sarkozy comme l’_expression d’un « droit à l’immigration choisie pour la France »; Formule qui prolonge de fait la logique exprimée par Rocard selon laquelle « la France ne peut accueillir toute la misère du monde ».
Brisons à notre tour « tout tabou » comme nous y invite Sarkozy lui même. En fait Sarkozy cherche à expulser les « bougnoules et bamboulas » d’Afrique pour les remplacer par les « blancs » hongrois, polonais, roumains, etc. Voilà pourquoi Sarkozy évite soigneusement d’appliquer son « immigration choisie » aux Sans Papiers, notamment issus des ex-colonies françaises d’Afrique et d’Asie déjà présents sur le territoire français.
En ce 8 mai, date anniversaire de la victoire contre le nazisme et à la veille du 10 mai journée nationale commémorant l’esclavage comme crime contre l’humanité, la loi Sarkozy II qui institue une « immigration jetable » illustre l’incroyable tragédie des peuples africains, des immigrés avec ou sans papiers qui en sont issus. D’abord « chosifiés » par le Code Noir à l’époque de la traite transatlantique des noirs, puis réduit aux travaux forcés sous la colonisation française et ensuite transformés en main d’œuvre marchandisée aujourd’hui par le Code de la marchandisation des immigrés (Ceseda).
Depuis 10 ans de lutte, les Collectifs de Sans Papiers commémorent chaque 8 mai le souvenir des « Tirailleurs Sans Papiers » enterrés dans les cimetières de France pour avoir lutté contre l’occupation, la trahison nationale vichyste et la bête immonde hitlérienne. Hier, De Gaulle leur rendait hommage en ces termes : Aux soldats de la première armée française qui, devant l’HISTOIRE ont payé le PRIX DE LA LIBERTE. La France pourrait-elle oublier cette armée d’AFRIQUE qui réunissait les Français libres, les Goumiers et les Tirailleurs Marocains, Algériens, Tunisiens, Sénégalais, les soldats des territoires d’outre-mer, les évadés de France par l’Espagne, les anciens de l’armée d’armistice et des chantiers de jeunesse. La France pourrait-elle oublier ces 250.000 hommes auxquels…, vinrent s’amalgamer les 150.000 volontaires des Forces Françaises de l’Intérieur ». Ce sont les descendants des « tirailleurs Sans Papiers » que Sarkozy ose insulter ainsi : « Qui n’aime pas la France doit la quitter ». Après la formidable mobilisation populaire qui a rejeté à 55% la Constitution européenne anti-travailleurs, raciste et colonialiste, C’est contre eux que Sarkozy réintroduit le « plombier polonais », ce piège tendu par les partisans de l’Europe libérale pour taxer faussement le camp du NON de « raciste ».
La CNSP rappelle que l’opération Stade de France à 4 mois de la fin des travaux avant la coupe du monde 1998 de plus de 2000 Sans Papiers avait permis de sortir des griffes des patrons négriers du travail clandestin 60 ouvriers polonais tous régularisés le lendemain.
La CNSP rappelle que dans tous les Collectifs des Sans Papiers luttent ensemble les Sans Papiers de tous pays, de toutes nationalités, de toutes les couleurs, unis et solidaires pour l’abrogation de la loi Cesada, la circulaire du 21 février 06 et la régularisation de tous.
La CNSP rappelle que la précarité par la clandestinité imposée aux Sans Papiers de toutes origines, de toutes nationalités, de tous pays est, avec le chômage, une terrible arme anti-sociale pour précariser tous les travailleurs et détruire le code du travail.
Fait à Paris le 8 mai 2006

Samedi à l'appel du Collectif NON à une Immigration jetable : Manifestation à Parsi, République à 14h