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 RETOUR À L'ÂME DU HIP-HOP

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mihou
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mihou


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MessageSujet: RETOUR À L'ÂME DU HIP-HOP   RETOUR À L'ÂME DU HIP-HOP EmptyVen 19 Mai - 0:59

Courrier international, no. 707
Culture, mercredi 19 mai 2004, p. 52

RETOUR À L'ÂME DU HIP-HOP
Daara J, le rap sénégalais qui fait école

Tara Pepper (avec Ismaila Dieng, à Dakar)
Newsweek (New York)

Le Sénégal s'impose comme le vivier du rap en Afrique. Aujourd'hui, avec des chansons engagées et une musicalité rare, le groupe Daara J intéresse particulièrement les géants américains.

Daara J est un groupe de rap pas comme les autres : il se compose de trois jeunes Dakarois issus de la classe moyenne qui se sont rencontrés alors qu'ils étudiaient la comptabilité au lycée. Funky et séduisant, leur dernier album, Boomerang, occupe, à la surprise générale, la tête des hit-parades mondiaux de ces trois derniers mois et a récemment remporté un prix lors des prestigieux BBC World Music Awards. Selon Phil Meadley, producteur et DJ anglais, le groupe a hissé le Sénégal, depuis plusieurs années un carrefour majeur du rap en Afrique, au niveau mondial. Et il l'a fait en dénonçant la corruption et la cupidité : "Comme un boomerang/Le crime se retourne contre les criminels/Leur système sème l'ignorance, le vice et la haine." Leur cri pour un changement social est à des années-lumière de l'habituelle célébration des "bitches" [salopes], du "bling bling" [grosses voitures et chaînes en or], des armes et des affrontements entre bandes rivales. Daara J, qui signifie "école de la vie" en wolof [langue la plus utilisée au Sénégal], est à l'avant-garde d'une nouvelle vague de rap engagé. Depuis que le hip-hop a vu son public s'élargir - il a pratiquement doublé aux Etats-Unis depuis 1998 - et que des lauréats de Grammy Awards comme Eminem et OutKast ont désormais des fans un peu partout, on note une demande accrue de sonorités et de styles différents. "Le rap est devenu très populaire et les jeunes cherchent quelque chose de nouveau. (Des artistes) vont commencer à émerger de l'underground", prédit Simon Gavin, directeur artistique chez Polydor Records. Selon lui, ces nouvelles formations devraient venir des coins les plus inattendus du monde, en particulier d'Afrique. On y retrouvera certainement en bonne place le Sénégal, qui compte à lui seul plus de 2 000 groupes de rap sur une population de 10 millions d'habitants. Le mouvement commence déjà à prendre une ampleur continentale, retrouvant sa dimension originelle d'unité, cette unité que prônait le New-Yorkais Afrika Bambaataa lors de l'apparition du hip-hop, dans les années 70. Ainsi, la première compilation panafricaine, The Rough Guide to African Rap, est sortie en février dernier, et des artistes comme Positive Black Soul ou les Nigérians du JJC & 419 Squad sont en train d'asseoir en Europe la réputation de l'Afrique en tant que continent à l'avant-garde du rap. Pour Faada Freddy, un des membres de Daara J, le rap, qui a ses racines dans les récits traditionnels des griots ouest-africains, est revenu à son point de départ : "Il a vu le jour en Afrique, il s'est développé aux Etats-Unis et le voilà de retour chez nous", dit-il. A la différence des pionniers du rap américain, dont les explosions de rage, souvent misogynes, ont surgi des quartiers pauvres des centres-villes, les groupes sénégalais se sont développés dans les années 90 dans les quartiers aisés de Dakar. Ils ont ensuite gagné les banlieues défavorisées de la capitale, où ils ont dénoncé la corruption et poussé les jeunes au chômage à reprendre leur vie en main. "Le son du ghetto continue de s'élever", chantent les membres de Daara J. "Hissez le drapeau." L'éloquence des textes de Daara J et la spiritualité que le trio dégage sur scène attirent un public en quête d'un répertoire plus engagé. "Ils s'adressent à des jeunes qui recherchent autre chose, qui aiment le hip-hop, mais pas les histoires de bandes rivales", explique M. Meadley. Ils insistent sur la nécessité d'un changement dans le ghetto, tout en étant conscients des problèmes raciaux et économiques ancrés dans la société. Leurs morceaux mêlent l'anglais et le français au wolof, une langue très rythmée et d'une grande intensité d'expression. Dans The Precipice, ils chantent : "Clémente ne sera pas notre destinée/Miraculeux, notre sort/Tu veux ma défaite/Tu es à l'affût de mon succès." Une sonorité nouvelle, adoucie par un mélange éclectique de styles musicaux, contribue elle aussi à élargir le public du groupe. Boomerang est un cocktail de rumba cubaine, de reggae et de mélodies traditionnelles de l'Afrique de l'Ouest. "Musicalement, c'est beaucoup plus intéressant que le hip-hop américain", observe M. Meadley. Au Sénégal, où les footballeurs étaient jusqu'à présent les principales vedettes internationales, les habitants sont désormais également fiers de leurs groupes de rap. Ainsi, outre Daara J, des groupes comme Positive Black Soul, Pee Froiss, ou le très prometteur groupe féminin Alif, dont l'album Dakamerap est sorti fin mars, contribuent à alimenter une scène qui sert de porte-parole à toute une jeunesse. A chaque tournée, le public leur rappelle qu'ils ont une "mission à accomplir". "Nous sommes proches des gens, nous les voyons souffrir. Nous voulons les aider", indique Freddy. C'est chose faite : lors de l'élection présidentielle de 2000, Daara J a contribué à la chute d'un gouvernement corrompu. Les rappeurs, engagés dans l'écriture de discours et la promotion des campagnes politiques, ont conduit aux urnes un nouveau groupe d'électeurs : les jeunes mécontents. Aujourd'hui, ils sont déterminés à partager les bienfaits du rap avec le reste du monde. "L'Afrique a quelque chose de très fort dans ses racines, explique Freddy. Son hospitalité, sa spiritualité, sa capacité à garder le sourire malgré la maladie, la corruption, la guerre. C'est quelque chose dont le monde entier a besoin." Boomerang peut jouer ce rôle : enthousiaste et passionné, l'album est la voix de tous ceux qu'on a privés de leurs droits, ramenant le rap à ses racines et lui donnant une nouvelle vitalité.


Encadré(s) :

Rap à Dakar

Courrier international

Pour la deuxième année consécutive, un festival de rap a été organisé à Dakar, début mars 2004. Un autre événement musical, Sénérap, pourrait avoir lieu en juin prochain dans la capitale sénégalaise si les organisateurs parviennent à réunir les capitaux nécessaires.
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