MONDE-HISTOIRE-CULTURE GÉNÉRALE
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
MONDE-HISTOIRE-CULTURE GÉNÉRALE

Vues Du Monde : ce Forum MONDE-HISTOIRE-CULTURE GÉNÉRALE est lieu d'échange, d'apprentissage et d'ouverture sur le monde.IL EXISTE MILLE MANIÈRES DE MENTIR, MAIS UNE SEULE DE DIRE LA VÉRITÉ.
 
AccueilAccueil  PortailPortail  GalerieGalerie  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Derniers sujets
Marque-page social
Marque-page social reddit      

Conservez et partagez l'adresse de MONDE-HISTOIRE-CULTURE GÉNÉRALE sur votre site de social bookmarking
QUOI DE NEUF SUR NOTRE PLANETE
LA FRANCE NON RECONNAISSANTE
Ephémerides
-50%
Le deal à ne pas rater :
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
69.99 € 139.99 €
Voir le deal

 

 Le foot, miroir des misères de l'Afrique

Aller en bas 
AuteurMessage
mihou
Rang: Administrateur
mihou


Nombre de messages : 8092
Localisation : Washington D.C.
Date d'inscription : 28/05/2005

Le foot, miroir des misères de l'Afrique Empty
18052006
MessageLe foot, miroir des misères de l'Afrique

Courrier international, no. 796
Afrique, jeudi 2 février 2006, p. 33

CAMEROUN
Le foot, miroir des misères de l'Afrique

Achille Mbembe
Le Messager (Douala)

Depuis le match d'ouverture de la Coupe d'Afrique des nations, le 20 janvier en Egypte, le continent noir est obsédé par le ballon rond. Mais cette compétition révèle à merveille les dysfonctionnements africains.

Il n'y a pas meilleur miroir des potentialités du continent - mais aussi du cul-de-sac dans lequel est empêtrée l'Afrique - que la Coupe d'Afrique des nations (CAN). La popularité du football est telle qu'en bien des pays il s'est transformé sinon en une religion civile, du moins en une manière d'idolâtrie. Son emprise sur les esprits est telle que les grands moments de patriotisme, de fierté et de communion nationale dérivent désormais, plus que de toute autre chose, des victoires lors des compétitions internationales. Depuis 1957, le rituel qu'est la CAN rassemble les footballeurs les plus talentueux du continent.

La CAN fait l'objet de débats nationaux qui vont bien au-delà des questions sportives, cette biennale du football dessine les contours d'une sphère publique afropolitaine dont l'une des caractéristiques est de lier souci de la nation, souci esthétique et souci du monde. Depuis quelques années, le souci des affaires est venu s'y greffer. L'événement tend en effet à s'internationaliser, de nombreux observateurs, éclaireurs et intermédiaires s'invitant dans ce qui constitue désormais l'un des marchés du football les moins chers du globe. Mais encore faudrait-il avoir une idée de ce que sont ce marché et les valeurs qu'il brasse. Car, à quelques exceptions près, la majorité des footballeurs qui participent à la CAN 2006 exercent leur métier dans des ligues européennes.

La politisation excessive des équipes

Le football africain n'échappe donc pas à la règle multiséculaire de la marchandisation des ressources brutes en lieu et place de leur transformation locale. Mais, en même temps, il est l'un des points d'ancrage du continent aux flux de la globalisation. Il constitue, de ce point de vue, l'une des syntaxes de choix dans le turbulent dialogue entre le continent et le monde. Reste à savoir pourquoi l'Afrique ne parvient pas à s'organiser pour faire masse et puissance dans un domaine où elle pourrait, avec un minimum d'intelligence, d'organisation et de prévision, disposer si facilement d'énormes avantages comparatifs. Qu'est-ce qui fait que, au rythme où vont les choses, les résultats africains lors de la prochaine étape, la Coupe du monde, en Allemagne, cet été, risquent de montrer une nette régression par rapport aux performances précédentes ? En quoi la tenue de la CAN tous les deux ans, dans sa forme actuelle, risque-t-elle de ne rien changer à cet état d'échec permanent ? Pourquoi se fait-il que, au vu de leurs forces et de leurs faiblesses, la présence d'une équipe africaine au stade des huitièmes de finale en Allemagne relèvera pratiquement du miracle ? La réponse à ces questions est fort simple. L'Afrique n'a tout simplement pas atteint le niveau de compétitivité qui lui aurait permis de jouer les premiers rôles au sein du football mondial. Le frein décisif, c'est une culture institutionnelle, une mentalité et une pratique du pouvoir, ou des manières de penser, de dépenser, de se comporter, d'exercer l'autorité, d'agir et de faire qui produisent exactement l'inverse de ce que l'on observe dans les sociétés et les économies modernes - la corruption, la vénalité, le désordre, l'improvisation et l'incurie. C'est en Afrique que les rapports entre Etats et fédérations nationales sont les plus malsains.

En principe, il serait bon que les fédérations nationales soient des organisations autonomes. Encore faudrait-il qu'elles soient structurées et agissent selon des critères acceptables sur le plan de la morale, c'est-à-dire à la manière d'organisations d'une société civile effective ou de sociétés commerciales soumises aux exigences universelles de contrôle et de rendement. Trop souvent, malheureusement, le désir d'autonomie ne signifie pas grand-chose dans la pratique. Il devrait même être déconseillé, car la gestion de bien des institutions du football africain échoit souvent à des cliques composées de gens incultes, quand elle n'est pas le fait de chefs de bande et de leurs affidés dont la prospérité dépend des trafics d'influence. Par ailleurs, très peu de fédérations africaines disposent de ressources financières indépendantes, et des compétences techniques et de l'expertise nécessaires à la gestion du football à l'ère de la globalisation. Dans beaucoup de pays, il n'existe pas de championnat national digne de ce nom. Les stades sont pour l'essentiel la propriété de l'Etat. Comme on le sait, les fédérations ayant acquis une relative autonomie vis-à-vis de l'Etat et des forces du marché sont celles qui ont été gérées selon les règles universelles du rendement et du profit. En l'absence d'un minimum de professionnalisation des clubs et d'une adhésion à ces règles, l'autonomie des fédérations africaines de football restera un lointain mirage. Dans les conditions actuelles, une telle autonomie n'est possible que dans les limites d'une complémentarité avec un Etat intelligent, qui saurait n'envisager son rôle que comme celui de facilitation. Au lieu d'exercer une pesante tutelle sur les fédérations, un tel Etat doit savoir créer entre lui et les instances nationales du football une distance raisonnable, dans le cadre général des lois du pays et du respect des contrats avec les tiers.

Malheureusement, les Etats africains ne sont guère connus pour leurs capacités de facilitation, ni pour leur respect du droit et des contrats, encore moins pour leur probité. La politisation excessive des équipes et la bureaucratisation de leur gestion ont conduit à des situations proprement ubuesques. L'incompétence technique, la fraude, la corruption et la vénalité comme "arts de vivre" sont d'autant plus ancrées dans les pratiques et les moeurs que les ministres des Sports, voire les présidents de la République se mêlent de tout. Ils sont présents à la moindre séance d'entraînement des équipes nationales ou se croient obligés de participer à tous les stages techniques de préparation. Sous prétexte de motiver des joueurs qui, parce qu'ils sont professionnels, savent mieux que quiconque à quoi s'attendre, ils organisent réunion nocturne sur réunion nocturne.

Non contents de s'arroger ainsi, au passage, certaines des attributions du staff technique, ils créent autour de celui-ci une panoplie de fonctions parallèles, sans réelle substance mais qui vont attiser les rivalités et assurer le noyautage de tous aux fins de rendre d'autant plus pesante l'emprise des autorités bureaucratiques et administratives sur tout. C'est ainsi que, après avoir affaibli tout le monde, ils se substituent carrément au staff technique, dont ils assument la plupart des fonctions, y compris la sélection des joueurs. Pendant ce temps, les entraîneurs ne perçoivent pas leur salaire. Combien d'entraîneurs expatriés n'ont pu obtenir le versement de leurs arriérés de salaires qu'en recourant aux instances de la FIFA, longtemps après avoir quitté leurs fonctions ? Les contrats sont en effet foulés aux pieds, et chaque promesse est toujours, en réalité, un mensonge de plus.


Encadré(s) :

Défaites

Courrier international

La Coupe d'Afrique des nations s'achèvera le 10 février. Pourtant, deux équipes qualifiées pour le prochain Mondial sont déjà éliminées de la compétition. Le Togo est sorti dès le premier tour, après trois défaites en trois matchs. L'Angola est également sorti par la petite porte. Parmi ceux qui se sont qualifiés pour la Coupe du monde, qui aura lieu en juin en Allemagne, seules la Côte-d'Ivoire et la Tunisie ont jusqu'à présent fait bonne figure.

ÉGYPTE

Une mascotte indigne du pays des pharaons

Al-Dustur (Le Caire)

Incapables de concevoir une mascotte simple pour la Coupe d'Afrique des nations (CAN), nous avons décidé d'importer un dessin grotesque ressemblant à un lézard pour représenter la civilisation égyptienne. Entre chaque couplet de l'hymne de "notre" Coupe, on peut distinguer un mot étrange, "Krokonaïe". C'est le seul mot qui ne soit pas en arabe dans la chanson. En allant sur le site de la Coupe d'Afrique des nations, on découvre que "Krokonaïe" est en fait "Krokonaïle". C'est le nom de la mascotte conçue pour la CAN. Son nom provient de l'abréviation de crocodile et de Nile, le Nil. On arrive donc au "crocodile du Nil". Pour l'artiste Helmi Al-Touni, cette mascotte est bourrée d'erreurs, que ce soit dans le choix de la figurine ou dans son traitement. D'abord, pourquoi choisir un crocodile, alors qu'il n'y en a plus dans le Nil depuis la construction du haut barrage à Assouan [achevé en 1970] ? Quant à son traitement, trop de détails sont empilés, inspirés par notre héritage pharaonique (avec l'écharpe et la couronne des deux royaumes) et notre civilisation (avec le drapeau d'Egypte). Cet attirail rend le dessin confus. Pour Al-Touni, une mascotte devrait représenter son environnement et le symboliser grâce à des traits simples, en utilisant une ou deux couleurs et sans ajouter des détails superflus. Mais la mascotte cherche inutilement à être drôle et ne respecte aucun de ces critères. Le "Krokonaïle" a été choisi parmi 27 propositions émanant d'entreprises ou d'individus. L'entreprise gagnante, AD Vision, qui produit des dessins animés, a cédé gratuitement sa mascotte. Cette société japonaise considère à tort que cela lui fera une bonne publicit
Revenir en haut Aller en bas
https://vuesdumonde.forumactif.com/
Partager cet article sur : reddit

Le foot, miroir des misères de l'Afrique :: Commentaires

Aucun commentaire.
 

Le foot, miroir des misères de l'Afrique

Revenir en haut 

Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
MONDE-HISTOIRE-CULTURE GÉNÉRALE :: POLITIQUE/POLITICS :: LUTTE CONTRE LA CORRUPTION/FIGHT AGAINST CORRUPTION-
Sauter vers: