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 Critiquer l'islam:L'éditorial de Claude Imbert

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mihou
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mihou


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08052006
MessageCritiquer l'islam:L'éditorial de Claude Imbert

L'éditorial de Claude Imbert
Critiquer l'islam

« La plus con des religions » : le mot de Houellebecq est à l'emporte-pièce. Mais il exprime un jugement lapidaire partagé par une majorité de Français. En français de bistrot, il veut dire « la religion la plus obscurantiste ». Que des bigots de la clique islamique songent à le faire condamner en justice laisse pantois. Où se croient-ils donc ? Au Yémen, au Nigeria ? Pensent-ils qu'un tribunal français puisse censurer l'irrespect sceptique d'une tradition laïque qui est, chez nous, l'oxygène de la République ? Voltaire, qui l'eût cru ? Certes, le ministère public a sagement suggéré la relaxe, mais cette procédure incongrue en dit long sur l'audace des cagots. Et sur les risques d'une nonchalance craintive de la société française devant des menées cafardes et insidieuses.

Quittons d'abord ce cliché erroné qui tient pour « musulmans » les cinq ou six millions de descendants d'une immigration issue de pays majoritairement musulmans : estimation « pifométrique » qui fait fi de la liberté de conscience. Quatre, trois, deux millions ? On n'en sait rien. L'évaluation du Haut Conseil à l'intégration retenait, lui, le chiffre d'un million de pratiquants musulmans... En fait, dans ces évaluations sommaires, il n'est que peu tenu compte de la croissante désaffection religieuse chez les jeunes générations. Une enquête de 1992 montrait que, parmi les jeunes d'origine algérienne, 30 % déclaraient ne pas avoir de religion, et 38 % ne pas la pratiquer. Aussi bien, critiquer l'islam n'est nullement insulter l'ensemble de la communauté immigrée. En revanche, figer cette communauté dans une affiliation religieuse, c'est dénier toute chance à l'intégration. C'est mettre le doigt dans un différentialisme qui viole les principes républicains du libre arbitre individuel. Et nous savons plus d'un beur - et plus encore de beurettes - qui s'indignent de se voir ainsi « communautarisés ».

Critiquer l'islam ? Pourquoi pas ? Après le 11 septembre, nous fûmes abreuvés de mises en garde légitimes : il ne fallait pas imputer aux fidèles tranquilles les monstruosités des fanatiques. Bien sûr ! Mais, emportés par ce vertueux souci, endormis par les invocations historiques de l'islam serein et tolérant d'Averroès ou de Cordoue - qui ne survit que dans quelques réduits de sagesse -, invités à une contrition expiatoire pour notre passé colonial, si ce n'est pour nos croisades, nous négligeons quelques actualités moins compatissantes.

La première est que l'islamisme est une maladie de l'islam et ne prospère qu'en son sein. Dire que l'un n'a « rien à voir » avec l'autre est absurde : le « mauvais » islam n'est que la version guerrière d'une loi coranique dans laquelle aucune autorité islamique reconnue n'a installé ses garde-fous. Et il suffit d'entendre ces jours-ci Abd Samad Moussaoui pour voir comment son frère Zacarias est, chez nous, passé d'un islam tiède jusqu'à Al-Qaeda. Le second constat, c'est qu'aucun réformisme puissant ne s'est encore levé pour assainir un dogme descendu du ciel, au VIIIe siècle, sur l'Arabie de Mahomet, ses sables, ses chameaux et ses sanglants cimeterres...

Allons plus loin ! Et voyons que, du Caire à Marrakech, des musulmans éclairés s'inquiètent ouvertement de la responsabilité de l'islam contemporain, fût-il non belliqueux, quant au blocage historique qui courbe tous les pays de l'aire arabo-islamique dans le sous-développement et la servitude. Après Naipaul, un islamologue respecté, Bernard Lewis, ne refuse pas cette corrélation : il note partout, depuis le XVIe siècle, le rejet des techniques et l'atrophie de la créativité temporelle par une religion totalisante qui s'impose sans distinction aux sphères publique et privée.

Des réformateurs, aujourd'hui, se lèvent certes dans l'islam, mais ils sont encore étouffés - et plus qu'au XIXe siècle - par une doctrine qui refuse les libertés de l'esprit et maintient la société dans un machisme hémiplégique : rares sont les pays qui, comme la Tunisie, ouvrent aux femmes dévoilées l'accès à la vie publique. En revanche, nous voyons le baassiste Saddam Hussein, jadis réputé champion de la laïcité, empoigner désormais le drapeau du prophète et occupé à édifier la plus haute mosquée du Moyen-Orient. Nous voyons le faible Arafat débordé par le martyrat terroriste du Hamas. Et l'Algérie aligner, en dix ans de massacres islamistes, le terrible holocauste de 100 000 morts.

Critiquer l'islam, c'est rendre service à notre communauté immigrée, à son appétit de modernisme et de rationalité. Voire à l'islam de France lorsqu'il se dit prêt aux réformes. Il faut, en tout cas (après Molière), railler les Arnolphes barbons et barbus imposant aux beurettes des mariages forcés. Moquer les arguties du Conseil d'Etat autour du voile à l'école. Dénoncer l'antisémitisme forcené qui s'établit sur des sites islamistes de l'Internet et qui refuse, dans quelques écoles, le devoir d'en enseigner les vices. L'islam de France, disent ses défenseurs modernistes, ne veut être « rien d'autre qu'une religion parmi les autres » (1). Chiche ! Notre laïcité ne demande rien d'autre. Mais, hélas ! ce n'est pas toujours ce qu'elle découvre. Et devant quoi la République ne cesse de reculer (2).
1. « Les versets pacifiques », par deux avocats des mosquées de Paris et de Lyon (Libération du 24 septembre). 2. Sur toutes les reculades, un livre indispensable : « La République et l'islam », de Jeanne-Hélène Kaltenbach et Michèle Tribalat (Gallimard). (Voir critique page 54.)
© le point 27/09/02 - N°1567 - Page 5 - 854 mots
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