MONDE-HISTOIRE-CULTURE GÉNÉRALE
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
MONDE-HISTOIRE-CULTURE GÉNÉRALE

Vues Du Monde : ce Forum MONDE-HISTOIRE-CULTURE GÉNÉRALE est lieu d'échange, d'apprentissage et d'ouverture sur le monde.IL EXISTE MILLE MANIÈRES DE MENTIR, MAIS UNE SEULE DE DIRE LA VÉRITÉ.
 
AccueilAccueil  PortailPortail  GalerieGalerie  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Derniers sujets
Marque-page social
Marque-page social reddit      

Conservez et partagez l'adresse de MONDE-HISTOIRE-CULTURE GÉNÉRALE sur votre site de social bookmarking
QUOI DE NEUF SUR NOTRE PLANETE
LA FRANCE NON RECONNAISSANTE
Ephémerides
-20%
Le deal à ne pas rater :
Ecran PC GIGABYTE 28″ LED M28U 4K ( IPS, 1 ms, 144 Hz, FreeSync ...
399 € 499 €
Voir le deal
Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

 

 Les chrétiens, les juifs et l'islam

Aller en bas 
AuteurMessage
mihou
Rang: Administrateur
mihou


Nombre de messages : 8092
Localisation : Washington D.C.
Date d'inscription : 28/05/2005

Les chrétiens, les juifs et l'islam Empty
06052006
MessageLes chrétiens, les juifs et l'islam

Les chrétiens, les juifs et l'islam

Jamais l'islam n'a été aussi vilipendé par un Occident effrayé qui le comprend mal. Les musulmans eux-mêmes brouillent le message spirituel à des fins politiques. Comment les chrétiens et les juifs peuvent-ils alors cohabiter avec eux ? « L'Europe s'est soumise », affirme Bat Ye'or, historienne britannique dont le livre « Eurabia » provoque une polémique. Les pièces du dossier

Jérôme Cordelier et Catherine Golliau

L'islam au coeur de l'Europe. Voici ce que signifie pour beaucoup d'Européens l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. La Turquie et ses 70 millions d'habitants, cheval de Troie de l'islam dans une Europe qui s'est construite sur ses valeurs chrétiennes ? Turcs en Allemagne, Albanais en Italie, Marocains en Espagne, Pakistanais en Grande-Bretagne, Algériens en France... L'Europe compte plus de 10 millions de musulmans, dont plus de 3 millions en France, le pays qui accueille la plus importante communauté - où les juifs ne sont que 620 000. Le poids démographique de l'islam inquiète d'autant plus que ses adeptes sont assimilés à la pauvreté, à la délinquance, à l'immigration clandestine, au terrorisme et surtout à l'intégrisme. Islam de l'oppression des femmes qu'ont dénoncé en foule les manifestantes de Ni putes ni soumises le 6 mars à Paris. Islam dont se réclamaient les frères d'Hatun Sürücü quand ils l'ont assassinée le mois dernier en Allemagne parce que cette jeune divorcée portait des tee-shirts sans manches. Peu importe que cette tragédie soit moins le fait de la religion islamique que d'archaïsmes transplantés avec l'immigration en plein centre de l'Europe... L'islam fait peur.

Pourquoi l'islam fait peur

Il inquiète d'autant plus qu'il séduit les plus jeunes. Et si l'Europe cédait sous la pression culturelle et religieuse des musulmans et devenait cette « Eurabia » que nous promet, sans nuances, Bat Ye'or, historienne britannique d'origine égyptienne (voir page 52) ? Au Canada, déjà, la province de l'Ontario envisage de créer des tribunaux islamiques pour juger sa population musulmane. « Attention au multiculturalisme béat », lançait, il y a quelques mois, Otto Schily, ministre de l'Intérieur allemand.

La peur de l'islam ? Tous les pays d'Europe sont contaminés... De l'Espagne, frappée par les attentats de mars 2004 à Madrid, aux Pays-Bas, où le modèle d'intégration résiste mal à l'assassinat au nom de l'islam en novembre 2004 du cinéaste Théo Van Gogh, en passant par la Grande-Bretagne, confrontée aux réseaux terroristes islamistes. Toutes les communautés sont emportées par cette spirale anxiogène : les juifs, cibles de la haine raciale, les chrétiens, engagés pourtant dans l'ouverture oecuménique, sans oublier la majorité des musulmans eux-mêmes, effrayés autant par des actes qu'ils condamnent que par le regard que l'on porte sur eux. Il y a quelques années, le « politiquement correct » interdisait toute prise de distance avec l'islam. Aujourd'hui, ce ne sont pas seulement des mouvements d'extrême droite ou des associations juives mais aussi l'organisation SOS Racisme qui s'inquiètent publiquement de la radicalisation de jeunes musulmans.

Jamais, semble-t-il, la critique n'a été aussi virulente. Que reproche-t-on à l'islam ? Son intolérance, le peu de place qu'il laisse au libre arbitre. Mais aussi ses contradictions, sa rigidité, son conservatisme... et surtout sa violence. Violence du terrorisme aveugle. Violence contre les femmes. Violence des textes, aussi. Le Coran ne dit-il pas, à propos des non-musulmans : « Dieu n'aime pas les transgresseurs ! Tuez-les où que vous les rencontriez... » ? Même si « djihad » signifie en arabe autant « effort » que « combat dans le chemin de Dieu » pour aboutir à la sainteté, il a toujours été l'arme de la conquête, qu'elle soit dirigée par les califes ou Ben Laden.

Car l'islam est aussi une religion impérialiste, y compris dans sa doctrine. « Il s'est installé d'office comme la dernière prophétie, celle qui intègre toutes les autres prophéties », lance Michel Serfaty, rabbin de Ris-Orangis. L'islam se considère en effet comme la « vraie » révélation, les autres n'étant que des brouillons. D'après le Coran, texte « incréé », transmis par Dieu lui-même, les juifs et les chrétiens sont des « falsificateurs ». Les premiers auraient réservé la révélation à un seul peuple, Israël, les deuxièmes auraient nié l'unicité de Dieu en instituant le mystère de la Trinité. Certes, en tant que « gens du Livre » et « détenteurs de la révélation », ils bénéficieront d'un statut à part. « Les musulmans, les juifs [...] et les chrétiens - ceux qui croient en Allah et au Dernier Jour et accomplissent oeuvre pie -, nulle crainte sur eux et ils ne seront point attristés », peut-on lire dans trois sourates différentes (II, 99 ; V, 73 ; XXII, 17). Ils seront donc soumis au statut du dhimmi, le « protégé », ce non-musulman qui demande contre impôt la protection de la communauté des croyants, l'Oumma.

Islam, seule vérité de Dieu ? Il se nourrit pourtant d'emprunts. Le judaïsme est sa matrice. Il en adopte les prophètes, les histoires, les rituels, comme la circoncision ou les interdits alimentaires, qu'il adapte. Les hadiths, les « dits du Prophète », texte le plus sacré pour les musulmans après le Coran, ressemblent par leur construction au Talmud des juifs. Il s'inspire aussi des chrétiens. Il reprend, notamment, à son compte une thèse en vigueur chez les premiers chrétiens du Proche-Orient selon laquelle Jésus, fils de Dieu, ne pouvait être crucifié et aurait donc été remplacé par un sosie.

Mais les emprunts ne signifient pas reconnaissance ou dialogue. Le Coran récrit le scénario de la révélation. Certes, il reconnaît les VIP de la Bible et des Evangiles, et d'abord Abraham. Mais, de Noé à Jésus en passant par Moïse et Marie, ces personnalités n'ont plus la même mission, ni la même biographie. Abraham, le fondateur des trois monothéismes, tient sa foi de... Mahomet, et non le contraire. « Il ne fut ni juif ni chrétien, mais fut musulman et soumis à Allah », dit le Coran. Quant à Jésus, il refuse la Trinité : « Ne dites pas trois », prévient-il. Sa mission : prêcher l'unicité de Dieu.

Ce complexe de supériorité porte-t-il en lui l'intolérance ? En théorie, non, puisque le Coran prône tout à la fois la guerre sainte contre les hérétiques mais refuse aussi la conversion forcée : « Nulle contrainte en la religion ! » dit-il. Mais alors, au nom de qui, aujourd'hui, persécute-t-on les chrétiens au Soudan, au Pakistan ou en Irak ? A quoi se réfèrent les dirigeants syriens en proférant en public des propos antisémites ? Le message spirituel, comme c'est souvent le cas, est brouillé par la politique.

Pourtant, l'histoire le prouve : l'islam ne s'est pas montré plus intolérant que d'autres religions, au premier chef le christianisme. Dès le début de la conquête islamique, au VIIe siècle, la propagande byzantine dépeint les musulmans en barbares sanguinaires. Or les califes de cette époque, installés à Damas, en Syrie, ont la réputation d'être respectueux des peuples qu'ils soumettent. Redoutables combattants mais nomades sans culture administrative, ils utilisent les compétences locales, juives et chrétiennes. Nombreux sont les nestoriens et autres hérétiques chrétiens du Proche-Orient qui vont donc préférer la domination musulmane aux impôts des Byzantins et des Perses, les puissances dominantes du moment.

Léon Poliakov, dans sa célèbre « Histoire de l'antisémitisme » (Calmann-Lévy, 1956), rappelle aussi qu'au XIe siècle les califes fatimides d'Egypte subventionnaient l'académie rabbinique de Jérusalem. Le plus bel exemple de la tolérance musulmane reste cependant l'Andalousie médiévale, où, du IXe au XIe siècle, juifs et chrétiens, bien que dhimmis, vont participer pleinement à la vie politique et culturelle. Souvent, les postes de commandement sont détenus par des juifs, comme Samuel ibn Nagrela, qui, au Xe siècle, dirigea les armées du roi musulman de Grenade et publia en arabe une dissertation sur les diverses contradictions du Coran... C'est dans cette Espagne qui traduit les textes de la philosophie grecque que s'épanouit Moïse Maïmonide, juif écrivant en arabe, philosophe et théologien majeur. C'est aussi cette Espagne de la coexistence pacifique qui va devenir, dans l'imaginaire des musulmans et des juifs, chassés de la péninsule en 1492 par les chrétiens, le mythe d'El-Andalous, synonyme de tolérance. « Il y eut dans l'Histoire et pendant plusieurs siècles un temps de dialogue », souligne aujourd'hui Mgr Olivier de Berranger, président du comité épiscopal pour les relations interreligieuses. Autre exemple, plus proche de nous : des juifs de France ont été cachés dans la Mosquée de Paris pendant la Seconde Guerre mondiale. L'intolérance n'est donc pas consubstantielle à l'islam...

La question de la liberté

La notion de libre arbitre, en revanche, lui serait-elle étrangère ? Dès le début du VIIIe siècle, le moine Jean Damascène soulève ce problème dans sa « Controverse entre un musulman et un chrétien » : si, comme le veut l'islam, Dieu impose une soumission absolue à l'homme, comment celui-ci peut-il être libre ? L'interrogation reste actuelle. « La question de la liberté est l'un des principaux obstacles qui nous séparent des musulmans, rappelle aujourd'hui encore Armand Abécassis, professeur de philosophie et spécialiste de la mystique juive. Abraham discute avec Dieu la destruction de Sodome et Gomorrhe ; il ne se soumet pas. Jésus sur la Croix reproche à son père de l'avoir abandonné. Lui non plus ne se soumet pas. Ce dialogue est difficile pour le Coran : le musulman est par définition "soumis ". »

Paradoxe : le fidèle de Mahomet, lui, est convaincu d'être le seul homme libre. Pourquoi ? Parce que le péché originel n'existe pas dans le Coran. « L'homme dans l'islam est entièrement responsable de ses actes, explique Dalil Boubakeur, recteur de la Mosquée de Paris, dans une interview au Point (n° 1631). Il ne peut pas se réfugier derrière une espèce de prédestination. » Et il a le droit, lui aussi, de discuter l'enseignement de Dieu : Mahomet, encouragé par Moïse, a ainsi négocié avec Allah le nombre de prières journalières imposées au croyant. Dieu en voulait cinquante, son prophète a obtenu qu'elles se limitent à cinq...

Certes. Mais alors que penser des mariages forcés et du voile ? La femme musulmane n'aurait-elle pas le droit au libre arbitre ? Question fondamentale en Europe, où le combat du sexe féminin pour l'égalité est un enjeu majeur et où la soumission de la femme est considérée comme le principal scandale du monde musulman. Or ce statut n'est pas le fruit d'une injonction sacrée mais le résultat d'un archaïsme culturel...

Cette question du libre arbitre est au coeur du débat qui oppose l'islam et les autres religions du Livre. La réponse passerait-elle par la laïcité, gage de tolérance, comme le pensent beaucoup d'observateurs ? C'est en tout cas le passage obligé pour l'avenir en Europe d'une religion qui, rappelons-le, ne conçoit pas la séparation du temporel et du spirituel. Mais il faudrait pour cela que l'islam opère sa « révolution » culturelle. Or il est actuellement dominé par sa version la plus rétrograde, celle de la lecture littérale des textes et du retour au passé, le wahhabisme saoudien. Celle à laquelle adhèrent le plus souvent les jeunes paumés de banlieue, à la recherche d'une identité nouvelle. Celle que retiennent aujourd'hui les contempteurs de l'islam. Impasse.

Comment rapprocher les trois religions ?

Comment en sortir ? Une des clés serait le rapprochement des trois mono- théismes. Avec les juifs ? Pas facile. « Je reste à certains égards sceptique, confie le rabbin Michel Serfaty, pourtant à l'origine des Amitiés judéo-musulmanes de France. L'islam en France est, d'abord, celui des caves et des banlieues. Ces musulmans ne sont pas dangereux, mais ils portent en eux un antisémitisme latent. »

Avec les chrétiens ? L'Eglise a déjà fait un bout du chemin. En 1965, dans sa déclaration Nostra Aetate, elle reconnaissait l'islam en même temps que le judaïsme. Jean-Paul II a été le premier pape à se rendre à la mosquée des Omeyyades de Damas pour prêcher le pardon mutuel entre chrétiens et musulmans. « Nous en sommes encore à purifier la mémoire, reconnaît Mgr de Berranger. On ne peut pas dire que les croisades représentent une gloire de l'Eglise... Mais les musulmans ont aussi un effort de mémoire à fournir. Les uns et les autres, nous ne pouvons nous contenter de stéréotypes qui conduisent à la barbarie. » Problème : les deux religions sont concurrentes, particulièrement en Afrique. « Il est dans leur nature de se confronter, constate le père Christian Delorme, acteur engagé du dialogue interreligieux. Chacune rassemble une population énorme et prétend être dépositaire de la totalité de la Révélation et gouverner l'universel. » Surtout, côté musulman, les frustrations restent vives. Alors que les jeunes se sentent souvent rejetés, les anciens n'ont oublié ni les vexations du décret Crémieux, qui, dans l'Algérie française, imposait une discrimination entre citoyens musulmans et juifs, ni les atrocités de la décolonisation.

L'ouverture est pourtant possible, même si elle ne relève souvent que d'initiatives individuelles. Ainsi, c'est grâce à l'action de personnalités comme l'orientaliste Louis Massignon, le philosophe Henri Corbin ou l'historien Jules Isaac que l'Eglise catholique s'est ouverte au judaïsme et à l'islam. Ce sera peut-être grâce à des musulmans modérés à la recherche des vrais textes que l'islam retrouvera le sens du débat. Faudra-t-il attendre encore une génération ?
Les musulmans et le monde

570-632 Vie de Mahomet.

632-661 Début de la conquête.

661-750 Dynastie des Omeyyades.

718 Début de la Reconquista.

750-1258 Dynastie des Abbassides.

756 Prise de Cordoue par l'héritier omeyyade.

1099 Prise de Jérusalem par les croisés.

1453-1571 Apogée de l'Empire ottoman.

1492 Prise de Grenade par les chrétiens. Expulsion des Arabes et des juifs d'Espagne.

1830 Début de la conquête française de l'Algérie.

1924 Abolition du califat en Turquie par Mustafa Kemal.

1928 Fondation en Egypte du mouvement des Frères musulmans.

1932 Création du royaume d'Arabie saoudite.

1948 Proclamation de l'Etat d'Israël.

1967 Guerre des Six-Jours entre Israël et l'Egypte.

1979 Proclamation de la république islamique d'Iran.

1993 En Afghanistan, prise de Kaboul par les talibans.

1995 Attentats à Paris.

2001 Attentat à New York.

2003 Seconde guerre du Golfe.

2004 Attentats à Madrid.

© le point 10/03/05 - N°1695 - Page 48 - 2068 mots
Revenir en haut Aller en bas
https://vuesdumonde.forumactif.com/
Partager cet article sur : reddit

Les chrétiens, les juifs et l'islam :: Commentaires

Aucun commentaire.
 

Les chrétiens, les juifs et l'islam

Revenir en haut 

Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» 19 juillet 64 Les chrétiens accusés de l'incendie de Rome
» Golfe: les Chrétiens plus libres pour exercer leur culte....
» Juifs et la traite négrière
» Des juifs contre Bush
» L’antisionisme des Juifs religieux

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
MONDE-HISTOIRE-CULTURE GÉNÉRALE :: CULTURE :: RELIGION-
Sauter vers: