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 Bouddhisme:Une philosophie de la vie

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mihou
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mihou


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06052006
MessageBouddhisme:Une philosophie de la vie

Bouddhisme
Une philosophie de la vie

Religion de la tolérance et de la compassion ? Le bouddhisme est plus une philosophie de la vie qu'une religion. Des spiritualités asiatiques elle est celle qui séduit le plus les Occidentaux, comme l'explique Jacques Lacarrière.

Propos recueillis par Catherine Golliau

Comment peut-on définir le bouddhisme ?
Jacques Lacarrière : Il est plus une philosophie qu'une religion. Certes, il a ses rituels, ses temples et même ses monastères, mais il ne repose pas sur un credo, des textes tenus pour révélés, des croyances et des interventions providentielles, mais sur la connaissance et l'accomplissement de soi-même. Il n'a ni Eden, ni péché originel, ni Jugement dernier, mais huit chemins enseignés par Bouddha lui-même, pour accéder à ce que l'on nomme l'éveil. N'oublions pas que le terme Bouddha signifie l'Eveillé.

Le Bouddha n'est donc pas une divinité ?
C'était un prince de la lignée des Shakyamuni qui vécut au Ve siècle avant J.-C. Un prince élevé dans le luxe qui eut un jour le désir de connaître le monde réel. Et là, en se promenant dans les rues de sa ville, il rencontra successivement un homme malade, un mendiant et un cadavre qu'on menait à la crémation. Il décida alors de mener une vie d'ascèse et d'errance jusqu'au jour où il choisit un arbre au feuillage protecteur et demeura à son pied jusqu'à ce qu'il accède à l'éveil. Cet arbre - appelé depuis l'Arbre de l'illumination -, on peut toujours le voir à Bodh-Gaya, en Inde. C'est de là que, devenu Bouddha, il partit pour enseigner et faire partager son expérience libératrice.

Comment résumer le contenu de cet enseignement ?
A l'inverse des trois grandes religions monothéistes, dont chacune repose sur un credo et une vision mythique de l'au-delà, le bouddhisme est basé sur l'éveil et même le réveil de soi. Se réveiller pour se libérer des souffrances qui sont le lot de toute vie humaine et leur échapper à jamais. Souffrance-compassion-éveil : on pourrait résumer ainsi très schématiquement le cheminement et la finalité bouddhistes. Il ne se résume pas, comme on le croit généralement, à enseigner que le monde est impermanent, que tout change perpétuellement, sinon il ne serait qu'une suite de lapalissades. Accéder à l'éveil, c'est en prendre une conscience totale, en son être corporel et son être mental - entre autres par une pratique régulière et maîtrisée de la méditation -, et aussi savoir que nous ne sommes pas seuls au monde : le collectif est un rempart contre le sommeil du corps et de l'âme, d'où l'importance des moines dans l'histoire du bouddhisme. Le Bouddha a enseigné de façon précise, dans ce qu'on nomme les Octuples Voies, les huit chemins permettant de se libérer de la souffrance. Mais pour moi le plus essentiel et surtout le plus révélateur, c'est l'importance donnée à la compassion, que l'on peut définir comme la voie et la nécessité d'une entraide mutuelle et constante entre « impermanents ».

L'homme est-il libre de choisir sa voie ?
Dans le bouddhisme, nous sommes totalement face à nous-mêmes, aux autres et à tous les aléas de la vie courante. Il n'y a, je le répète, aucune présence, aucune providence, aucune intervention d'entités divines ou diaboliques. La vie, l'univers sont constitués et animés par des énergies qu'on peut bien sûr personnaliser - comme les physiciens personnalisent les particules matérielles, mais qui sont fondamentalement impersonnelles. Ces forces - dont beaucoup nous traversent - ont sur nous des effets négatifs ou positifs. Comme nos propres actes. L'idée de péché n'existe pas dans le bouddhisme, mais celle d'actes négatifs ou positifs. D'ailleurs, il n'y a pas besoin d'être bouddhiste pour se dire qu'un assassinat, quel que soit son contexte, ne peut être qu'un acte négatif !

Le bouddhisme, pourtant, croit à la réincarnation de l'âme. L'homme renaît prince ou grenouille selon les actes commis lors d'une vie antérieure. La responsabilité existe donc, non ?
En ce qui me concerne, je ne considère pas la réincarnation comme un dogme, mais comme une incitation à assumer jusqu'au bout notre condition d'être en devenir. Si j'ai pris refuge en 1987 dans le bouddhisme - prendre refuge est l'expression rituelle pour dire qu'on s'adjoint à la communauté bouddhique, de quelque voie qu'elle se réclame - , ce n'est certainement pas par crainte de me réincarner en grenouille. Je n'émets évidemment ici qu'un point de vue personnel, mais celui-ci ne fait pas de moi un hérétique : l'hérésie n'existe pas dans le bouddhisme. Il y a seulement des voies d'accès différentes à ce qu'on nomme le nirvana, c'est-à-dire l'extinction de toutes les sources de souffrance et voies de réincarnation. Une fois encore, ce sont nos actes qui nous définissent et nous jugent, pas nos croyances. Nous ne sommes pas nés pécheurs ou réprouvés, nous sommes nés libres et responsables.

Mais aussi individualistes ?
Non pas. Le bouddhisme est certainement la meilleure école pour atténuer, voire supprimer, en nous le « je » et développer le « nous ». Il est l'exact opposé des valeurs ou prétendues valeurs prônées dans le monde d'aujourd'hui : l'affirmation de soi, la promotion sociale, l'hypertrophie du moi. Encore une fois, c'est le « nous » seul qui compte. D'où l'importance du monachisme, des oeuvres et méditations collectives. Cela explique aussi que, dès son origine, le bouddhisme a enseigné l'égalité totale des êtres dès leur naissance. C'est là une de ses grandes révolutions. N'oublions pas que le Bouddha est né en Inde, le pays des castes, ce qui explique l'opposition et le refus qu'il engendra d'emblée. Bouddha accueillait toutes les castes parmi ses disciples, y compris les femmes, qui ont joué un grand rôle dans son histoire.

En quoi consistent les rituels bouddhistes ?

Ils sont de plusieurs sortes et de plusieurs niveaux. Il y a des « pujas » qui sont des rituels d'offrandes, de beurre de yack au Tibet, ici de gâteaux, de céréales et de fleurs. Il y a aussi les « mantras » qu'on nomme généralement prières, mais qui sont plutôt des récitations psalmodiées ou chantées et, enfin, selon les passages de maîtres lamas venus d'Inde, des enseignements initiatiques ainsi que, pour ceux qui souhaiteraient aller plus loin, des retraites de plusieurs semaines ou même de trois ans. Les mantras, dont certains concernent les forces latentes ou vives de l'univers et proviennent de textes tibétains centenaires, m'ont souvent fait penser aux hymnes grecs orphiques que j'ai traduits, il y a quelques années, dédiés eux aussi aux forces vives de l'univers. N'oublions jamais que le Bouddha est né, d'une certaine façon, sous un arbre et que cet arbre, loin d'abriter en ses branches une pomme traîtresse et fatale, gardait comme un tison secret la flamme de l'Illumination !

Des doctrines et des religions asiatiques le bouddhisme est-il le plus facile à appréhender pour un Occidental ?
Le bouddhisme propose une vision du monde qui rejoint ou approche celle de certains philosophes occidentaux, comme Nietzsche, et qui est confortée par les découvertes de la physique et de l'astrophysique, notamment quant à l'impermanence. Qu'y a-t-il, en effet, de plus impermanent qu'un quark, cette particule dont la durée de vie est de l'ordre du millionième de seconde ? Jamais le bouddhisme n'aurait pu avoir avec les savants les querelles de l'Eglise romaine, car ce que la science nous propose, le bouddhisme l'a pressenti et même ressenti depuis longtemps. D'ailleurs, cette impermanence, le maître Kalou Rinpoché en jouait avec virtuosité. Un jour qu'on lui demandait des précisions à son sujet, il répondit : « Bien sûr, l'impermanence est la loi de ce monde. Mais elle a aussi ses lois et ses caprices. Si vous traversez une avenue et qu'un autobus vous arrive dessus, il est impermanent, et vous l'êtes aussi, mais essayez quand même de l'éviter. » L'humour est le premier ferment des philosophies orientales. Comme le sourire est celui du visage lumineux du Bouddha.
Repères

Chronologie
Vers - 566 Naissance en Inde de Siddharta Gautama.
Vers - 480 Mort de Bouddha.
Vers - 477 Premières communautés bouddhiques recensées.
- 377 Rupture entre hinayana et mahayana.
- 269-232 Apogée du bouddhisme en Inde.
Ier siècle Développement, en Asie du Nord, du Mahayana, le « Grand véhicule ».
VIIe siècle Apparition du Vajrayana, le bouddhisme tantrique.
IXe Renaissance de l'hindouisme en Inde aux dépens du bouddhisme.

Statistiques
364 millions, soit 6 % de la population mondiale, principalement en Asie (plus de 320 millions).

Les rites
Les bouddhistes se réunissent pour réciter des textes sacrés, prier, apporter une offrande et vénérer les statues. Lumbini, lieu de naissance de Bouddha, Bodh-Gaya, le lieu de son Eveil, Sarnath, celui de son premier sermon, et Kushinagara, le lieu de son décès, sont en Inde des sites sacrés. Les « stupa » sont des monuments funéraires commémoratifs, les pagodes, des lieux de culte édifiés pour la vénération des reliques.

Les courants
Le hinayana, ou « Petit véhicule », se veut le plus proche de l'enseignement de Bouddha. Il s'attache à l'obtention individuelle de la perfection par la dissolution de l'illusion du moi. Ses textes de référence sont le « Tripitaka » (« trois corbeilles »). Il est présent en Asie du Sud-Est, du Skri Lanka à la Thaïlande...
Le mahayana, ou « Grand véhicule » : né d'un schisme du « Petit véhicule », il développe le concept du vide absolu, le « sunyata ». Parallèlement, il approfondit la notion de compassion et exalte la personnalité du « bodhisattva ». Arrivé à l'état de bouddha, celui-ci y renonce pour aider les autres à trouver la voie de l'Eveil. Il s'est implanté dans toute l'Asie du Nord. L'une de ses branches est le zen (Japon) ou chan (Chine), exclusivement orienté vers la méditation.
Le vajrayana. Apparu au VIIe siècle, est présent au Tibet et en Mongolie. C'est un dérivé radical du « Grand véhicule » qui associe à la méditation une pratique ritualiste et magique, codifiée dans les « Tantra », d'où son nom de bouddhisme tantrique.

© le point 21/07/05 - N°1714 - Page 54 - 1556 mots
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