MONDE-HISTOIRE-CULTURE GÉNÉRALE
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
MONDE-HISTOIRE-CULTURE GÉNÉRALE

Vues Du Monde : ce Forum MONDE-HISTOIRE-CULTURE GÉNÉRALE est lieu d'échange, d'apprentissage et d'ouverture sur le monde.IL EXISTE MILLE MANIÈRES DE MENTIR, MAIS UNE SEULE DE DIRE LA VÉRITÉ.
 
AccueilAccueil  PortailPortail  GalerieGalerie  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Derniers sujets
Marque-page social
Marque-page social reddit      

Conservez et partagez l'adresse de MONDE-HISTOIRE-CULTURE GÉNÉRALE sur votre site de social bookmarking
QUOI DE NEUF SUR NOTRE PLANETE
LA FRANCE NON RECONNAISSANTE
Ephémerides
-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal
Le Deal du moment : -21%
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, ...
Voir le deal
39.59 €

 

 Catholicisme:« L'Eglise, corps du Christ »

Aller en bas 
AuteurMessage
mihou
Rang: Administrateur
mihou


Nombre de messages : 8092
Localisation : Washington D.C.
Date d'inscription : 28/05/2005

Catholicisme:« L'Eglise, corps du Christ » Empty
06052006
MessageCatholicisme:« L'Eglise, corps du Christ »

Catholicisme
« L'Eglise, corps du Christ »

Doctrine fondée sur le mystère de l'Incarnation et la foi en un dieu trinitaire, le christianisme regroupe aujourd'hui 2 milliards de fidèles, divisés en trois religions bien distinctes et souvent antagonistes : le catholicisme, la plus monolithique mais aussi la plus importante, l'orthodoxie, la plus traditionnelle et la plus « intérieure », et le protestantisme, aujourd'hui la plus dynamique.

Jean Delumeau

Le nom de « chrétiens » est apparu, selon les Actes des Apôtres (12, 6), à Antioche vers 40 et, semble-t-il, avec un sens péjoratif. Il désignait les disciples d'un certain Christos, c'est- à-dire Jésus. Puis les fidèles de celui-ci, soumis à des persécutions, mirent leur fierté à se proclamer chrétiens. A l'époque, comme aujourd'hui, l'entrée dans le christianisme se faisait par un baptême qui comporte l'adhésion à une foi. Laquelle ? Une des premières formulations de la foi chrétienne fut le credo de saint Irénée au IIe siècle. On y lit : « [Nous croyons en] Dieu Père, incréé, invisible, le Créateur de l'univers. [Nous croyons au] Verbe de Dieu, le Fils de Dieu, le Christ Jésus notre Seigneur. Il s'est fait homme parmi les hommes [...] pour détruire la mort, faire apparaître la vie et établir la communion de Dieu à l'homme. [Nous croyons en] l'Esprit saint qui a été répandu sur notre humanité pour renouveler l'homme sur toute la terre en vue de Dieu. » Les premières professions de foi donnèrent naissance aux deux credo encore récités aujourd'hui : celui élaboré par les conciles de Nicée (325) et Constantinople (381), qui insistèrent sur la divinité de Jésus et sur le Saint-Esprit, et celui qu'on appelle le « Symbole des apôtres », dont la première rédaction remonte au IIe siècle mais qui prit sa forme actuelle au VIe siècle ; il inclut la croyance à la « communion des saints ».

Ces textes confirmèrent les fidèles dans la foi en un dieu trinitaire dont une des « personnes » s'est incarnée dans l'humanité pour le pardon des péchés, est morte et a été ressuscitée d'entre les morts : des affirmations sans précédent dans l'histoire religieuse de l'humanité. Car, pour ce qui est de l'Incarnation, le rapprochement avec les avatars de Vishnou ne peut être que superficiel. Vishnou apparaît tour à tour comme poisson, tortue, comme le pieux guerrier Rama ou comme Krishna, l'amant parfait. Mais il ne devient pas la forme qu'il prend. Elle n'est qu'une apparence. Pour le christianisme, au contraire, Dieu n'a pas fait semblant : il est devenu l'un d'entre nous. « Il a gémi dans un berceau, écrit Luther... Il a tété les seins de sa mère et a été couché dans une crèche : voilà l'article principal de notre foi. » L'Incarnation a révolutionné l'image de Dieu.

Autre innovation chrétienne, la plus paradoxale et qui donne sens au reste ; la résurrection de Jésus, qui a été « relevé » d'entre les morts. Or il ne s'agit pas, comme dans les religions à « mystères » de l'Antiquité, d'une divinité qui meurt à l'automne pour renaître au printemps, mais du fils de Dieu arraché définitivement au séjour des morts. Le corollaire de cette doctrine est la conviction que Jésus, en ressuscitant, nous a ouvert les portes du royaume des cieux et qu'il nous y accueillera. Le Seigneur a lui-même donné les conditions de cet accueil : « J'ai eu faim et vous m'avez donné à manger ; j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger et vous m'avez recueilli » (Matthieu, 25, 35). Jean, dans sa première lettre, a résumé tout le christianisme lorsqu'il a écrit : « L'amour vient de Dieu, puisque Dieu est amour. » (3, 7-Cool.

Il existe donc un noyau dur du christianisme. Celui-ci se présente néanmoins depuis longtemps avec des visages contrastés. Des conflits naquirent entre chrétiens au sujet de la religion et ils tournèrent, hélas, parfois aux conflits armés. Deux ruptures ont notamment marqué leur histoire : d'abord, les excommunications réciproques du pape et du patriarche de Constantinople, en 1054, à la suite desquelles l'Eglise romaine se déclara seule « catholique », c'est-à-dire universelle, tandis que la partie adverse se revendiquait « orthodoxe » et, donc, seule gardienne de la pure doctrine. Ensuite, l'excommunication de Luther, en 1520, qui provoqua une fracture dans la chrétienté latine entre les protestants et ceux qui restaient catholiques. Une contre-réforme s'opposa alors à la réforme de l'Eglise souhaitée par Luther. Depuis, les orthodoxes, au nom de la collégialité, refusent l'omnipotence du pontife romain. Celle-ci est aussi rejetée par le protestantisme. Mais, à l'époque, le contentieux entre Rome et Luther porta encore plus sur la justification par la foi, le concile de Trente refusant de croire que le péché originel avait détruit la liberté humaine et maintenant que, la grâce de Dieu aidant, le pécheur peut encore contribuer à son salut par ses propres « oeuvres ».

On aperçoit mieux aujourd'hui qu'autrefois que chacune des Eglises en compétition s'efforça d'approfondir la partie du message chrétien qu'elle mettait le plus en valeur. Chacune a eu son style propre dans la manière de comprendre et de vivre l'Evangile. Aux yeux de nos contemporains l'Eglise catholique se caractérise par sa structure pyramidale, sa forte centralisation autour du pape, le rôle accordé à la tradition et aux sept sacrements, l'importance des prières adressées à Marie et aux saints, le nombre et la variété des ordres monastiques et des congrégations religieuses auxquels elle a donné naissance.

En profondeur, quelques marques essentielles du catholicisme doivent être soulignées. D'abord, il ne conçoit pas et ne vit pas l'Eglise seulement comme une structure, un squelette sans chair. Du pape aux fidèles, en passant par les évêques et les prêtres, elle est définie comme « le corps du Christ » qui prolonge et doit achever la mission de son fondateur. L'Eglise relie le monde à Dieu et, de ce fait, sa hiérarchie est investie d'un triple pouvoir : celui d'enseigner et de garder la foi ; celui de sanctifier les fidèles par l'administration des sept sacrements - baptême, eucharistie (l'un et l'autre reconnus par toutes les Eglises), réconciliation, confirmation, ordination sacerdotale, mariage et sacrement des malades ; et enfin le pouvoir de juridiction sur les fidèles par lequel elle exerce une action pastorale. De nos jours, les théologiens catholiques parlent volontiers de « sacramentalité » de l'Eglise. Car un sacrement est un don de Dieu à la fois offert et reçu. Ainsi, dans l'eucharistie, Jésus invite à son repas pascal le fidèle qui, de son côté, accepte de devenir membre du « corps du Christ ». La sacramentalité de l'Eglise signifierait que celle-ci, non seulement par ses structures, mais aussi par ses paroles et ses actes, annonce le futur royaume de Dieu, les fidèles recevant ce don à la fois comme un avenir et comme un « déjà-là ».

La place éminente faite par le catholicisme à l'Eglise explique le rôle qu'elle continue d'accorder à la tradition, alors que le protestantisme a voulu fonder toute la foi chrétienne sur la seule Ecriture sainte. La théologie romaine a estimé que l'Eglise avait vocation à expliciter en fonction des situations historiques successives le contenu d'une révélation terminée depuis la fin des temps apostoliques. Ce vouloir d'explicitation explique la proclamation tardive des dogmes de l'Immaculée Conception (1854), de l'infaillibilité pontificale (1870) et de l'Assomption de Marie (1950).

C'est encore en faisant jouer son droit et son devoir d'expliquer les textes de la révélation et d'être garante de la tradition que l'Eglise catholique a favorisé le culte des saints. La doctrine paulinienne du « corps mystique » a servi de support à l'affirmation que vivants et défunts continuent de prier les uns pour les autres. Cette « communion des saints » est absente du credo de Nicée-Constantinople, mais elle est présente dans la rédaction définitive (VIe siècle) du « Symbole des apôtres » et elle était à l'époque l'expression d'une conviction largement répandue chez les chrétiens. Le culte renforcé rendu aux saints dans l'espace catholique après la rupture du XVIe siècle s'est donc présenté comme un éclairage donné à un texte de saint Paul à la lumière de l'évolution historique.

Reste posé le problème de la fidélité aux sources. Mais l'important n'est peut-être plus là. Pour que le tissu chrétien parvienne à se recomposer, il faudra que les différents dogmes, traditions et sensibilités qui se sont écartés les uns des autres consentent à s'accepter mutuellement autour d'une plate-forme commune : un credo qui serait rédigé dans le langage d'aujourd'hui.
©️ le point 21/07/05 - N°1714 - Page 43 - 1321 mots
Revenir en haut Aller en bas
https://vuesdumonde.forumactif.com/
Partager cet article sur : reddit

Catholicisme:« L'Eglise, corps du Christ » :: Commentaires

Aucun commentaire.
 

Catholicisme:« L'Eglise, corps du Christ »

Revenir en haut 

Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
MONDE-HISTOIRE-CULTURE GÉNÉRALE :: CULTURE :: RELIGION-
Sauter vers: