Abstraction, Pop Art et Peinture Figurative
1950 à 1980
L’Expressionnisme Abstrait (1945-1960)
Edward Hopper (1882-1967)
Hooper peint le quotidien tel qu'il est mis en scène dans les films, à une époque où le cinéma américain inonde le monde entier. Les américains sont alors aux yeux de tous des gens dont la vie est heureuse, opulente, fascinante (Humfrey Boggart, Marylin Monroe, James Dean). Hooper met en scène des individus inconnus dans des images de cinéma idéalisé, tout en y ajoutant une touche d'abstraction qui laisse songeur.
Hooper est le précurseur de la peinture figurative.
Oiseaux de nuit
Edward Hooper (1942)
The art institute of Chicago
Jackson Pollock (1912-1956)
Voici la maturité de l'art instinctif, des peintures faites en une seule fois, parfois rapidement, pour laisser s'échapper l'inconscient sauvage de l'artiste. Absence totale d'une mise en scène des couleurs et des formes, liberté totale au mouvement, sans soucis esthétique, autant d'éléments audacieux qui surprennent encore.
Les coulures de peintures de Pollock sont un élément représentatif et connu de cette période. plus de perspective, plus de concret. Il est celui qui a fait l'abstraction de tout, absolument tout.
Numéro 32 (2.6 x 4.5 mètres)
Jackson Pollock (1950)
Kustsammlung, Dusseldorf
Mark Rothko (1903-1970)
Avec Newman et Reinhardt, Rothko est le chef de file des peintres abstraits américains. Il est connu pour ses abstractions chromatiques des années 50. Il voulait provoquer la méditation et l'absorption. Les dimensions du temps et de l'espace deviennent superflues, et le spectateur est invité à penser, songer...
Earth and green (Planète terre et vert)
Mark Rothko (1955)
Museum Ludwig, Cologne
La peinture Concrète (1955-1975)
On appelle aussi cette période l'Optical Art. Le meneur de ce mouvement est Vasarely. Grâce aux commandes de Pompidou, alors président de la France et passionné d'art moderne, il a eu un grand succès auprès de la bourgoisie de l'époque, et il honora beaucoup de commandes de décoration. Ses tableaux sont très géographiques, souvent vifs et parfois pailletés ou argentés. Vasarely s'est intéressé au fonctionnement de l'œil humain et aux effets de trucages optiques. Il y a une fondation Vasarely à Marseille.
Lant II
Victor Vasarely (1966)
Museum Ludwig, Cologne.
Le Réalisme et l'Action Artistique (1958-1975)
Pour les Réalistes, la peintures est suspecte dans le réalisme car c'est une vision représentée. Ils tentent donc de figurer le réalisme par des objets détournés de leur sens originel et associés à des toiles en 2 dimensions. Pour la deuxième fois depuis Picabia, le réel pur entre dans la toile.
Toutes les toiles de Klein sont faites avec son "monochrome bleu", une nuance de bleu caractéristique qui n'existait pas avant. Cette pâte bleue lui servait à recouvrir les objets, comme ici des éponges, ou sur d'autres toiles, des corps humains qui se frottaient aux toiles (c'est dans un film sur Yves Klein).
Relief-éponge
Yves Klein (1960)
Kunstmuseum, Dusseldorf
Le Pop Art (1958-1965)
"On voit l'amérique différemment quand on est pop", disait Andy Warhol.
Il disait aussi "Les centres commerciaux sont les nouveaux musées".
Tout l'esprit du pop art est là. Pousser à son paroxysme la logique fragile de la société de consommation et de l'Amecican Dream, jusqu'à l'absurde.
Tout est devenu consommation, mondanités superficielles, illusions de bonheur, argent facile. Les Pop vivent totalement dans cet univers, pour le faire imploser.
Coca cola, pin-up, Vietnam, campbell, dollar, serial killer, Marylin, travestis, télé-achat, suicide. Tout est sur le même niveau d'importance. Surtout, il faut faire des tableaux insouciants qui parlent de tout ça mélanger, les vendre et devenir riche et célèbre, et ne jamais penser à tout ça.
Qu'est-ce qui peut bien rendre nos intérieurs d'aujourd'hui si différents, si séduisants ?
Richard Hamilton (1956)
Kunsthalle, Tubingen (Allemagne)
Andy Warhol (1930-1987)
Fils d'un immigrant tchèque ouvrier métallurgiste à Pittsburg, Andrew Warhola débarque à New York à 22 ans, avec des rêves de gloire. Publicitaire et dessinateur pendant 10 ans, il trace les contours de ce qu'il appellera ensuite le Pop Art dès 32 ans, avec des sérigraphies imprimés sur grands formats, basés sur des polaroïds. Il s'installe à la Factory, un loft post-industriel de Soho, au sud de Manhattan. Très mondain, il connait vite un vif succès, devient très riche, et invite beaucoup de personnes célèbres dans son atelier. Il peint par sérigraphie ses amis célèbres, Yves Saint Laurent, Liza Minelli, Liz Talor, et des dollars, puis des chaises électriques, des tueurs, des accidents de voitures... Il prône un art publicitaire, qui se reproduit en masse, sans prétention sacrée.
Il est aussi producteur de cinéma, en réalisant des films avec une vieille caméra 16 images/secondes, tournés sans scénario (ou très vague), sans répétition et tournés une seule fois. Il produit aussi les films de Paul Morissey, avec son acteur favori, Jo d'Allessandro.
Puis il lance le Velvet Underground, en réunissant Lou Reed, John Cale et la chanteuse/mannequin allemande Nico. Il disait que son but était de vendre plus que les Beatles (c'est là toute l'ironie du Pop Art, qui dénonce le culte de l'argent, en le poussant à l'absurde).
Il a peint avec son ami Jean-Michel Basquiat, peintre New-Yorkais d'origine Haïtienne, mort à 30 ans.
Marylin
Andy Warhol (1964)
Collection Thomas Armmann, Zurich
David Hockney (1937-
Peintre anglais né à Londres, David Hockney, fils unique, grandit dans une famille de revenus moyens. Il est paisible, rêveur, et peint la phase surréaliste, imaginaire, fantasmatique, proche de Magritte, du Pop Art.
A cette époque, il est célèbre pour ses toiles représentant des maisons californiennes avec piscines, parfois avec des nageurs. Il peint aussi ses amis ou ses parents, avec des objets, des statures des reflets qui révèlent la psychologie des personnages.
Un film lui est consacré, où on le voit vivre dans les années 70 : A bigger Splash.
A Bigger Splash
David Hockney (1967)
Tate Gallery, Londres
Jasper Johns (1930-
Jasper Johns est un précurseur de ce courant artistique ; c'est aussi celui qui a un message politique fort et engagé dans son oeuvre. Il est connu pour sa série de drapeaux américains et de cibles de tirs, qu'on retrouve pendant toute sa carrière.
Ce tableau, fait avec des collages de journaux, suggère que l'amérique n'est qu'opinions diverses, mal harmonisées, bâtie sur un terreau mal tassé. Dans son premier "Flag", Jasper Johns ajoute 4 photos d'identités de lui.
Drapeau sur blanc et collage
Jasper Johns (1955)
Kunstmuseum Basel, Bâle, Suisse
Roy Linchtenstein (1923-
Roy Lichtenstein se consacre à un morceau de choix dans ce que la culture américaine exporte le mieux et qui impressionne le plus à l'étranger : les "comics", les bandes dessinées des super-héros (Superman, Batman, Spiderman...). Son personnage favoris est la belle blonde, dans un milieux bourgeois de New York, la ville où tout se passe (et où vit Superman). Il peint des grands formats, avec des parties pointillistes. On voit facilement les points, permettant de rentrer dans l'atmosphère lourde de l'instant figé, souvent futile.
A travers la culture de masse, populaire, Linchtenstein a créé une distance, une seconde vision.
M-Maybe, a girl's picture
Roy Linchtenstein (1965)
Museum Ludwig, Cologne
Le Photoréalisme (1965-1975)
Le photoréalisme est une réminiscence du pop art, puisqu'il se base sur un détournement de la consommation de masse, mais avec 2 points particuliers : basé sur des photos de presse (une presse qui inonde le quotidien des années 70), et avec un regard cru et direct sur la réalité.
Ici, le contraste violent entre l'actualité futile de miss america et un fait divers au vitenam qui a choqué toute la planète : l'exécution sommaire d'un jeune vientnamien par un soldat américain, dans la rue.
Wolf Vostel
Miss America (1968)
Museum Ludwig, Cologne
La peinture Figurative (depuis 1970)
Inspiré du photo-réalisme des journalistes, avec Edouard Hooper comme précurseur, la peinture figurative donne à des vues familières un éclairage nouveau. C'est aussi une vision artistique ancré dans le quotidien.
Le supermarché
Xavier Veilhan (1997
Centre Pompidou, Paris
Francis Bacon (1909-1992)
Francis Bacon peignait comme s'il voyait sous la peau des personnages. Les visages déformés ressemblent plus à des amas de cellules, qui refusent de rester en place et bougent.
Ici, le visage semble fuir le regard du peintre, d'abord sur le siège, en ouvrant la porte, puis dans l'entrebaillement, mais trop tard, il est figé dans le cadre du tableau.
Trois études d'Isabel rawsthorne
Francis Bacon (1967)
Nationalgalerie, Berlin
http://dilbert.free.fr/art_peinture/figuratif.html