Quand quelqu’un fait semblant de mourir, on fait semblant de l’enterrer, dit le proverbe africain
10/08/2004
A malin, malin et demi et tel sera pris qui croyait prendre ; le proverbe africain recommande de répondre à la ruse par la ruse, en poussant à la contradiction l’auteur de la feinte sur le terrain même de son astuce. A méditer…
La portée stratégique ou plus précisément tactique de ce proverbe balaie l’ensemble des situations sociales -relations interpersonnelles, professionnelles, amicales, avec les autorités…-, les relations mettant en avant des jeux de concurrence, de conquête, mais aussi de coopération, comme la guerre militaire, économique, les compétitions politiques…
En effet la tactique recommandée consiste à pousser vers ses contradictions l’institution, le partenaire, l’ami ou l’ennemi et le concurrent qui tentent de tirer profit d’un faux désavantage, de tout argument propre à attirer la compassion, le don, la générosité, des comportements que l’on aurait pas dans les mêmes proportions en d’autres circonstances. Ici la ruse consiste à faire baisser la garde par un acte volontaire de la victime.
Par exemple le discours humaniste des pays occidentaux et organisations internationales leur confère un lustre international et une bienveillance notamment des pays du Sud souvent paupérisés par…Une lecture du proverbe inciterait à prendre les humanistes et tiers-mondistes occidentaux au mot de leur volontarisme face à l’aide et au développement, par exemple en suspendant les paiements des dettes qui asphyxient les économies et multiplient la misère et les conflits sociaux.
Le nouveau credo des firmes multinationales, des institutions de la mondialisation et des Etats occidentaux est la transparence…Que soient rendus publics les montants des commissions versées aux intermédiaires occidentaux et non-occidentaux lors de la signature des grands contrats -TGV, Boeing, pétrole, armement…-, et on verra ce qu’il en est de la transparence. Dans la plupart des démocraties occidentales transparentes donc, des sociétés privées financent directement ou indirectement les partis politiques et hommes politiques de tout premier plan, les noms des bénéficiaires de ces mannes et de leurs généreux donateurs peuvent-ils être connus sans efforts excessifs ?
Quand une institution fait semblant d ‘être transparente, on publie ses comptes en Suisse, au Luxembourg et les noms de ses sociétés-écrans dans les paradis fiscaux
Akam Akamayong