Les causes sont nombreuses, les bonnes volontés, aussi. Rien qu’en France, l’humanitaire séduit chaque année plus de 2000 volontaires. Autant dire que les ONG ont quelques exigences.

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Malnutrition, analphabétisme, catastrophes naturelles, reboisement, sauvegarde des espèces menacées... Il ne manque pas de raisons pour rejoindre la planète humanitaire. Ni d’ONG sur le terrain : « Médecins du monde », « Handicap International », « Action contre la faim » parmi les plus connues, mais aussi « DSF » (Douleurs sans frontières), « AVSF » (Agronomes et vétérinaires sans frontières) et bien d’autres recrutent des volontaires. Mais il ne suffit pas de répondre présent pour être retenu. Et pour ne rater ni son départ ni son retour, il ne faut pas se tromper de mission.

1 - Définir son projet
Partir, oui, mais comment ? Et avec qui ? Avant de prendre son sac à dos, ses chaussures de rando et sa couverture de survie, il est important de définir ses envies et surtout de savoir le « pourquoi » de son départ. Si vous êtes juste en révolte contre l’injustice du monde, en rejet de votre ancien travail, une ONG n’est pas le meilleur endroit pour soulager votre conscience. Réfléchissez à la portée de votre décision et sachez ce que vous désirez : aider quelques heures par semaine en France ou partir à l’étranger pour soutenir des projets ? Quelles sont les causes qui vous touchent le plus ? Qui souhaitez vous aider ? Quelles sont vos compétences ?

2 - Choisir son statut
Votre décision prise, deux possibilités s’ouvrent à vous : • Le volontariat concerne les personnes qui s’engagent à plein temps dans des missions longues (entre 6 mois et 2 ans) dans un pays du Tiers-Monde, principalement en Afrique Subsaharienne, en Asie, au Proche et Moyen-Orient. Les volontaires sont liés par un contrat d’engagement dans le cadre de la coopération non-gouvernementale. Leur travail n’est pas rémunéré, mais ils reçoivent des indemnités de subsistance et d’équipement, et certains avantages en nature comme le logement. • Le bénévolat s’applique aux personnes qui s’investissent dans des actions occasionnelles ou de courte durée dans les pays du Tiers-Monde ou en France. Ils conservent leur statut d’étudiant, salarié ou retraité, mais ne perçoivent aucun salaire, ni indemnité de subsistance.

3 - Trouver « son » ONG
Un grand nombre d’ONG employant des volontaires se sont rassemblées au sein de deux collectifs : la coordination d’Agen qui réunit les ONG spécialisées dans les actions d’urgence et le CLONG-Volontariat qui fédère les associations envoyant des volontaires sur des projets de développement. Toute personne désireuse de conclure un contrat avec une association doit vérifier qu’elle garantit un certain nombre de conditions minimales « d’emploi ». En particulier la prise en charge de la couverture sociale, maladie/maternité, accident du travail et l’assurance rapatriement sanitaire. Renseignements sur www.coordinationsud.org.

4 - Postuler
La procédure de recrutement est similaire à celle des autres secteurs professionnels. Il s’effectue par le biais des candidatures spontanées, mais aussi par des annonces via le net et dans des revues spécialisées (voir encadré).

5 - Le profil
La grande majorité des organisations non gouvernementales (ONG) ne se contentent plus de volontaires motivés. Elles les souhaitent disponibles pour deux ans et de préférence diplômés avec de l’expérience. Ne vous découragez pas pour autant. Si les profils généralistes peuvent avoir plus de difficultés à trouver, il ne faut pas hésiter à relancer les associations. De même, les non-diplômés ont aussi leurs chances d’êtres choisis. La motivation et un engagement associatif en France sont pris en compte pour la sélection. Les expériences peuvent être aussi importantes que les diplômes, notamment pour les missions d’urgence. Enfin, la pratique de l’anglais ou d’une autre langue comme l’espagnol ou le portugais est quasi-indispensable pour les pays non francophones. Quant aux compétences demandées, selon Sarah Kendous de l’association Clong-Volontariat : « Tout dépend des ONG. Les profils recherchés peuvent aller du boulanger à l’ingénieur. Certaines ONG comme Médecins du Monde, Médecins sans Frontières ou Handicap International demandent des critères très spécifiques avec déjà une expérience sur le terrain. Pour partir en première mission, mieux vaut privilégier des ONG comme l’AFVP, la DCC, la Guilde Européenne du Raid qui sont beaucoup moins exigeantes. En général, un dossier sur trois à l’AFVP est pris. Une bonne moyenne dans le milieu humanitaire. Mieux vaut privilégier les ONG agréées car elles donnent droit à des assurances et indemnisations, de 150 à 2000 euros par mois en fonction de la mission et du lieu. »

6 - L’attente
Après CV et lettre de motivation, entretien et tests techniques, votre candidature a été retenue. Ne vous impatientez pas. Le monde des ONG est sujet à des délais de réaction très longs dûs au déblocage des financements par les bailleurs de fonds (6 mois à 1 an).

7 - Le départ en mission
Ca y est, votre ordre de mission est donné. Vous suivez une formation plus ou moins longue (2 jours à 3 semaines) afin de vous préparer au départ. Une fois sur place, vous percevrez deux types de rémunération. La première sera une indemnité financière mensuelle (l’équivalent du salaire), non imposable et versée sur votre compte en banque. La seconde concerne les frais sur place afin de subvenir à vos propres besoins de vie.

8 - Le retour : repartir ou Assedic ?
Bénévolat, environnement professionnel inédit, la sensation d’aider son prochain, mission d’urgence... Travailler dans l’humanitaire est exaltant. Le retour « à la vie normale » l’est beaucoup moins. Les ONG prévoient un « débriefing » après les missions. Un temps nécessaire pour permettre aux volontaires de retrouver leurs marques et de leur proposer une autre mission. Si vous choisissez de revenir à la vie normale, les volontaires peuvent s’inscrire comme demandeurs d’emploi. La démission pour effectuer une ou plusieurs missions de volontariat d’un an au moins est réputée légitime et permet d’accéder aux cotisations Assedic.

9 - Le blues de l’humanitaire
Il est souvent difficile de revenir en France. Des associations comme « Résonances humanitaires » ont pour vocation d’aider les volontaires à se réinsérer. « C’est un milieu tellement passionnant qu’au retour, ils ont du mal à retrouver leurs marques. Certains d’entre eux se retrouvent au RMI. La plupart des ONG demande aujourd’hui une expérience professionnelle avant d’envoyer des volontaires en mission, afin qu’à leur retour ils puissent toucher les indemnités Assedic. Mais beaucoup partent pour une mission de deux ans quand ils sont au chômage et souvent en fin de droits. Quand ils reviennent, ils se retrouvent décalés et sans argent. Ils préfèrent alors repartir mais avec une motivation moins forte. Nous travaillons en réseau avec des DRH et proposons d’aider les volontaires de retour à se repositionner dans le secteur de l’emploi. », précise Eric Gazeau, directeur de l’association Résonances Humanitaires. Renseignements sur www.resonanceshumanitaires.org.
Prêt à partir sans tout quitter
Si vous êtes salarié avec au minimum 12 mois d’ancienneté dans votre entreprise, la loi du 5 février 1995 vous permet de participer à une mission de solidarité à l’étranger auprès d’ONG dont la liste a été fixée. Ce congé de 6 mois maximum est non rémunéré et suspend le contrat de travail. Il vous faut trouver une mission avant de demander un congé à votre employeur. Cette requête peut être refusée s’il estime que le départ peut être dommageable à la bonne marche de son entreprise. Renseignez-vous auprès de l’inspection du travail de votre département ou à la direction départementale du travail de l’emploi et de la formation professionnelle (DDTEFP).

Passez vos vacances en mission humanitaire
L’association Planète Urgence propose aujourd’hui des vacances humanitaires de deux à trois semaines. Pas besoin d’avoir de compétences particulières, il vous faudra juste trouver le financement auprès de votre entreprise, ou la financer vous-même (soit 1500 euros). « Nous avons trois programmes de missions sur 270 projets environ. Des missions d’éducation et d’animation dans les écoles, d’autres pour le développement des adultes, et des missions de conservation de la vie sauvage. Entre le premier contact avec un volontaire et le départ en mission, il se passe environ 4 mois. Le temps que la personne mûrisse son projet. », explique Eric Eustache, co-directeur général de Planète Urgence.
Renseignements sur www.planete-urgence.org

Les missions ont lieu principalement en Afrique Subsaharienne, en Asie, au Proche et Moyen-Orient.

Quelques pistes
• Le site « coordination Sud (www.coordinationsud.org) propose des offres pour des postes à l’étranger et en France. Sur la page accueil, dirigez vous dans la rubrique emploi.
• Certaines associations utilisent leur propre site pour recruter en publiant leurs annonces ou en vous proposant d’envoyer en ligne votre CV :
- Action contre la faim : www.actioncontrelafaim.org
- Handicap International : www.handicap-international.org
- Médecins du Monde : www.medecinsdumonde.org
- Médecins sans Frontières : www.medecinssansfrontieres.com
- Solidarités : www.solidarites.org
- Aide socio-médicale à l’enfance : www.asmae.fr
- ATD Quart Monde : www.atd-quartmonde.asso.fr
- Les Volontaires du Progrès : www.afvp.org
- Coopération et formation au développement : www.cefode.fr.st
- Vous pouvez également trouver des informations sur le volontariat avec le CIVI (Centre d’information sur le Volontariat International), www.civiweb.com. Tél : 08 10 10 18 28.

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