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 GAYDAMAK

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mihou
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mihou


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20042006
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GAYDAMAK

Arcadi Gaydamak, 54 ans, milliardaire russe recherché par la justice française
pour des ventes d'armes en Angola. Le tribunal de commerce de Lille a refusé
qu'il reprenne «France Soir».
Dans les affaires (liberation.fr) par Lorraine MILLOT
QUOTIDIEN : mardi 18 avril 2006


Un immeuble moderne au centre de Moscou, avec pour toute inscription à
l'entrée «casual», et pour toute population, dirait-on, des hommes costauds en
costume sombre : c'est ici, entre des murs à reflets dorés, qu'Arcadi Gaydamak
reçoit ces temps-ci. «J'ai plusieurs bureaux à Moscou», explique-t-il au
visiteur étonné de ne voir là ni secrétaire, ni réception, seulement un bureau
vide avec deux téléphones portables qui, sans cesse, vont le tenir informé des
cours de la Bourse de Moscou, des derniers titres de France Soir ou du sort de
son jet privé, qui attend pour décoller du Bourget. «Ceci est un immeuble que
j'ai acheté il y a un an, et dont les loyers seuls suffiraient à combler les
déficits courants de France Soir», précise-t-il. Posés sur la table nue, les
deux portables semblent les seuls indices de son empire financier, très secret
et très hétéroclite, qui comprend des fermes agricoles en Angola, des mines de
phosphate au Kazakhstan, des immeubles et, depuis peu,
quelques objets de prestige : l'hebdomadaire les Nouvelles de Moscou et le club
de foot Betar Jérusalem.


Le tribunal de commerce de Lille vient de refuser à Arcadi Gaydamak le droit
de reprendre France Soir, au motif notamment que depuis 2000 il ne veut pas se
présenter à une convocation de la justice, et c'est l'occasion pour ce grand
bandit, abonné aux redressements fiscaux, de crier à son tour à l'«injustice».
«Le tribunal m'accuse de ne pas remplir mes devoirs civiques, mais quand il a
fallu sauver la vie de neuf otages français, en quatre opérations différentes,
j'y suis allé et je les ai sauvés !» clame-t-il, montrant derrière lui le seul
élément de décor de ce bureau : l'ordre du Mérite national et l'ordre du Mérite
agricole, ses deux décorations françaises reçues en 1996 et 1997. Les deux
affaires les plus connues furent la libération, en 1995, de deux pilotes
français retenus en Bosnie, puis celle de quatre travailleurs humanitaires au
Caucase russe, qui, selon Gaydamak, étaient en fait des agents de la DGSE. Les
deux autres affaires, dans le récit desquelles il
s'embrouille lui-même, seraient la libération d'otages français retenus au
Tadjikistan et en Ossétie-du-Nord. Chaque fois, Gaydamak avoue avoir fait jouer
ses «contacts au KGB», désignant toujours les services russes par leur vieux nom
soviétique.
Né et grandi à Moscou, jusqu'à son départ pour la France, via Israël, à l'âge
de 19 ans, Arcadi Gaydamak a lui-même la biographie typique d'un agent du KGB.
«Absurdités», interjette-t-il, tout en continuant à faire l'éloge de Poutine et
à expliquer que la France aurait intérêt à «mieux comprendre la Russie». «J'ai
eu une enfance soviétique très normale, dans une famille d'employés,
assure-t-il. J'ai été pionnier, et même chef de détachement, car je voulais
toujours être chef, puis je suis entré au Komsomol, les jeunesses communistes.
Et là on m'a fait entendre que je n'aurais pas de promotion.» Gaydamak est juif
et comprend que sa seule chance de réussir un jour est de quitter l'URSS. Il
rejoint la Terre promise, passe quelques mois dans un kibboutz, réalise vite que
sa vocation n'est pas là, s'embauche comme matelot sur un cargo libérien et
débarque ainsi le 22 novembre 1972, se souvient-il précisément, à Marseille. A
l'époque, il comprend déjà le français, appris,
dit-il, en collectionnant les timbres avec son oncle. «Depuis l'âge de 5 ans,
j'étais collectionneur et toute la littérature philatélique était souvent en
français. Le thème de la collection était la France et les colonies. L'Afrique,
déjà», dit-il avec son petit sourire malin, qui, pendant les deux heures
d'interview, va rarement le quitter.
En France, Arcadi Gaydamak commence comme peintre en bâtiment, passe un BTS
d'électronique puis fait sa première fortune dans les traductions techniques.
«Les gens ne réalisent pas l'importance de la traduction, continue-t-il de
sourire. Pour un ordinateur d'un kilo, il y a trois kilos de documentation à
traduire !» Quelques années et quelques tonnes de traductions plus tard, il a sa
propre agence, ses premiers millions et ses bureaux sur les Champs-Elysées.
«Parce que j'avais là-bas ma salle d'entraînement et mon maître japonais»,
précise ce sportif, qui pratique encore et, en bon karatéka, constate «chaque
jour qu'il reste encore un peu plus à apprendre». Il est curieux que l'émigré
ait ainsi réussi dans le commerce avec l'empire soviétique, pour qui il était
officiellement un «traître». Mais Gaydamak assure que c'est précisément pendant
ces années qu'il s'est initié au business et s'est constitué un formidable
carnet d'adresses : «C'est en traduisant que j'ai appris
l'art de la négociation.»
A mesure que l'URSS se décompose, Gaydamak passe de la traduction à la
rédaction des contrats. Charbon, pétrole, métaux, viande, armes ou hélicoptères.
Il vend tout ce que l'URSS en déliquescence peut offrir de trésors ou de
camelote, et côtoie toutes sortes d'autres grands voyous, comme les redoutables
frères Tchernoï, qui s'emparent de l'aluminium russe, ou le jeune Mikhaïl
Khodorkovski, qui se lance dans la banque puis le pétrole. A Gaydamak échoit
l'Angola, où la Russie soutient le président Dos Santos, marxiste formé à
Moscou, face aux combattants de l'Unita. Gaydamak reprend, à très bon compte, la
dette de l'Angola envers l'URSS et sert d'intermédiaire pour 500 millions de
dollars de livraisons d'armes russes. Parmi mille autres restées dans l'ombre,
c'est l'affaire qui a valu la prison à Pierre Falcone et qui lui vaut
aujourd'hui son mandat d'arrêt international, Paris voulant l'entendre sur ces
ventes d'armes qui ont été réglées via des banques françaises.
Gaydamak assure qu'il n'a rien fait de sale, mais refuse de se présenter à la
justice, au point de devoir renoncer à son pays d'adoption. «La France me manque
beaucoup, c'est mon pays. Mais je vis aussi très bien à Moscou», nargue-t-il,
décrochant justement un de ses téléphones pour rappeler à un de ses agents à
Paris qu'il doit mettre dans son avion en partance pour Moscou «tous les
journaux français du jour, en particulier ceux qui parlent de [lui],
c'est-à-dire tous».
A Moscou, Gaydamak roule en Bentley et habite une villa richement meublée.
«J'ai une passion pour le style Empire, explique-t-il. C'est une époque où, en
très peu de temps, des jeunes gens faisaient des choses grandioses. Un peu comme
aujourd'hui en Russie.» A défaut de pouvoir voyager lui-même, il est en
permanence au téléphone avec sa famille, qui virevolte entre la France, la
Grande-Bretagne, les Etats-Unis ou Israël. Son fils aîné, Alexandre, né en 1976,
a son «propre business», «immobilier et finance», et vient de prendre 50 % du
club de foot de Portsmouth. Ses deux filles, nées en 1981 et 1983, étudient aux
Etats-Unis. Sa femme, rencontrée à Moscou alors qu'il n'avait que 16 ans,
l'avait rejoint à Paris en 1975 et «gère la famille».
A 54 ans, à la tête d'une fortune estimée à plus de 800 millions de dollars,
qu'est-ce qui motive encore Gaydamak ? L'argent ? L'aventure ? «La justice !»
s'écrie-t-il. «France Soir, pour moi, ce n'est pas une question d'argent, mais
de principe. Je me bats pour qu'on me rende justice.» Ceci lancé, il retrouve
son sourire ironique, qui fait tout son charme : «Mais je ne suis pas un homme
qui se fixe des objectifs à atteindre. Je prends les choses telles qu'elles se
présentent, au jour le jour. Je me lève le matin, et j'agis.»
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