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 La réforme de l'orthographe (suite et fin?)

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mihou
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mihou


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18042006
MessageLa réforme de l'orthographe (suite et fin?)

La réforme de l'orthographe (suite et fin?)

Roux, Paul

Ma chronique d'il y a 15 jours sur la réforme de l'orthographe a suscité plusieurs réactions, toutes venues du camp des réformateurs. Les courriels n'étaient généralement pas gentils du tout, à l'exception de celui de Chantal Constant, du département de linguistique de l'UQAM, dont les propos bien documentés m'amènent à revenir sur le sujet pour apporter certaines précisions et corriger certains faits.

Un mot d'abord sur les rectifications orthographiques en question. Elles touchent environ 2000 mots. Elles visent notamment à déplacer certains trémas (ex.: aigüe au lieu de aiguë), à faire disparaître certains accents circonflexes (ex.: brulant au lieu de brûlant), à remplacer dans certains cas l'accent aigu par l'accent grave (ex.: évènement au lieu d'événement) ainsi qu'à faire disparaître certaines anomalies (ognon au lieu d'oignon) ou certains traits d'union (ex.: autostop au lieu d'auto-stop). Certaines rectifications visent aussi à simplifier le pluriel des mots composés (ex.: un brise-glace, des brise-glaces) ou à favoriser la francisation des emprunts (ex. allégretto au lieu d'allegretto).

D'abord approuvées par le gouvernement français au début des années 90, ces rectifications n'ont pas été mises en vigueur, par suite du tollé suscité par le projet. À l'époque, les médias avaient parlé d'un échec. Malgré tout, et c'est là où j'ai erré, la réforme n'est pas morte. Des groupes, sans doute peu nombreux mais influents, ont commencé à appliquer les rectifications orthographiques. Jusqu'à récemment, ce mouvement était marginal, mais il y a eu des avancées au cours des dernières années. Des ouvrages de référence importants comme Le Bon Usage, le Dictionnaire Hachette ou le Dictionnaire de l'Académie font état des rectifications orthographiques (ce qui n'implique pas qu'ils les favorisent). En outre, les ministères de l'Éducation de Belgique et de Suisse ont indiqué à leurs enseignants que l'orthographe traditionnelle et l'orthographe rectifiée coexistent.

Que faut-il en conclure? Pour ma part, je n'hésite pas à préconiser de nouveau la prudence, du moins vis-à-vis des éléments les plus controversés de la réforme. Pour plusieurs raisons.

1) Les rectifications orthographiques progressent certes, mais lentement et dans le désordre. Au Québec, par exemple, la présidente de l'Office de la langue française, Nicole René, a rappelé que l'OLF est en faveur de la nouvelle réforme de l'orthographe telle que proposée en 1990, mais elle a ajouté du même souffle que cet organisme ne peut à lui seul imposer une norme en ce sens. " Nous devons compter, écrivait-elle, à la fois sur la collaboration du ministère de l'Éducation et des autres intervenants au sein de la Francophonie. " Ce qui est sage.

2) Les rectifications ne sont toujours pas enseignées dans nos écoles.

3) Elles sont peu connues, voire inconnues du grand public. On me dira que c'est par manque d'information. Mais, compte tenu de la confusion qui a marqué le projet de réforme, cela n'a rien d'étonnant.

4) Trois des principaux ouvrages de référence des Québécois (le Petit Larousse, le Petit Robert et le Multidictionnaire) n'ont jusqu'ici adopté qu'une partie des rectifications proposées. Les intégreraient-ils totalement qu'elles ne passeraient pas nécessairement dans l'usage. La graphie évènement, par exemple, souvent citée par les réformateurs, a beau être attestée par tous les dictionnaires, elle n'est pour ainsi dire jamais employée, tant dans la presse québécoise que dans la presse française.

5) La réforme prévoit que les deux graphies coexistent, ce qui implique qu'aucune des deux ne peut être tenue pour fautive. Il n'y a donc aucune urgence à adopter des rectifications qui, pour une bonne part, risquent de ne pas passer dans l'usage avant des décennies, voire jamais.

Cela dit, les rectifications visant la simplification du pluriel des noms composés et la francisation des mots étrangers ont plus de chances d'être rapidement acceptées. Les médias ont d'ailleurs commencé à les adopter.

Momentum

Quand le Canadien a forcé la tenue d'un septième match contre les Bruins, je m'attendais à voir réapparaître momentum, ce mot d'origine latine qui n'existe pas en français. En anglais, ce terme a le sens de circonstances favorables, élan, impulsion, lancée, vitesse acquise. Ce sont ces mots ou locutions qu'il convient d'employer dans notre langue et c'est ce qu'ont fait les journalistes de la section des sports de La Presse. Réjean Tremblay a, pour sa part, écrit: " Ce sont les Glorieux qui ont maintenant le vent dans les voiles. " C'est une excellente façon de rendre la même idée. On aurait pu dire également que le Canadien avait le vent en poupe, ou encore, que le vent avait tourné après le quatrième match.

La première victoire à Boston a donné au Canadien un formidable élan. C'est alors que le vent a tourné.

Après avoir éliminé les Bruins, le Canadien va-t-il continuer sur sa lancée?

Noms de sociétés

Question: Lorsque l'on parle d'une entreprise, doit-on utiliser le genre féminin ou masculin? Isabelle Simard, Montréal

Lorsqu'une raison sociale com mence par un article, on fait l'accord en genre et en nombre des mots s'y rapportant, en fonction de cet article.

Le Méridien a été vendu.

Les réseaux Premier Choix pourraient être vendus.

Les entreprises électriques Desjardins fêtent leur 15e anniversaire.

En l'absence d'article, l'accord peut se faire avec le premier mot, s'il s'agit d'un nom commun, ou avec le mot sous-entendu (société, association, organisme, etc.).

Air Transat sera actif (ou active) pendant les vacances de Pâques.

En l'absence d'article et de nom commun, l'accord se fait avec le mot sous-entendu.

Hydro-Québec (société d'État) est débordée par les pannes.

Avoir trois choix

Question: J'entends beaucoup de gens dire:Vous avez trois choix. Je trouve que ce n'est pas français. Ne devrait-on pas dire: Vous avez un choix à faire parmi trois options? En fait, la personne ne choisira pas trois fois, mais une fois seulement, parmi trois options.

Denis Senécal, Montréal

On ne peut en effet employer l'expression avoir deux (ou trois) choix. Il faut plutôt dire qu'on a le choix entre deux (ou trois) possibilités. Quand il n'y a que deux options, on peut aussi dire qu'on est devant une alternative. Dans ce dernier cas, c'est également le singulier qui s'impose, car une alternative implique deux possibilités.

Il n'avait d'autre alternative que de se soumettre ou de démissionner.

No-fault

On peut traduire no-fault (insurance) par assurance sans égard à la responsabilité ou par indemnisation sans égard à la responsabilité. Bien sûr, l'appellation française est plus longue, mais elle décrit avec précision un " système de règlement ou d'indemnisation qui n'est pas fondé sur la notion de responsabilité, de faute ou de culpabilité ".

Quand, pour des impératifs de concision (dans un titre sur une colonne, par exemple), on emploie néanmoins no-fault, il faut mettre le terme en italique.

Petits pièges

Voici quelles étaient les erreurs de la semaine dernière:

- Contrairement à un usage assez répandu, le verbe pallier se construit avec un complément direct. Il aurait donc fallu écrire:

Cet échange vise à pallierles lacunes de la défensive.

- Devant en, il faut mettre un s aux impératifs qui se terminent par e à la deuxième personne du singulier. Il aurait donc fallu écrire:

Tu pars en vacances. Profites-en bien!

Voici les pièges de cette semaine. Les phrases suivantes contiennent chacune une faute. Quelles sont-elles?

De toute évidence, ils ne sont plus sur la même longueur d'ondes.

Il n'est pas midi et elle en est à sa énième tasse de café.

Les réponses la semaine prochaine.

Faites parvenir vos questions à Paul Roux (de grâce, ne m'appelez pas Proulx!) par courriel à proux@lapresse.ca ou par courrier au 7, rue Saint-Jacques, Montréal (QC), H2Y 1K9.
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