Supporter un athlète
Roux, Paul
Il n'y a pas une publicité entendue pendant les Jeux olympiques où l'on ne se vantait de supporter nos athlètes. Or, supporter quelqu'un, en français, ce n'est pas l'appuyer, l'encourager, le soutenir, l'aider ou lui accorder son soutien, c'est l'endurer.
En fait, ce que nous avons supporté pendant les Jeux, ce sont les pauses publicitaires à répétition, les réclames assommantes et les deux millions de promotions de la SRC, sans compter les entrevues insipides avec les papas, les mamans, les frères, les soeurs et les amis des athlètes. Ça, vraiment, c'était insupportable!
Voilà, c'est dit. C'est un peu tard, j'en conviens, mais ça fait tellement de bien!
Quitter ou partir?
Q: Pourquoi dit-onquitterplutôt quepartir? Quitter est un verbe transitif qui implique une séparation, sinon définitive, du moins de longue durée. Cela me chicote toujours un peu d'entendreje quitteau lieu deje pars. Ai-je tort?
Maryse Siegmann
Quitter employé intransitivement est un régionalisme qu'on rencontre au Québec et en Afrique. En français standard, il est préférable d'employer partir, s'en aller.
Par ailleurs, quitter n'implique pas nécessairement une longue séparation. On peut dire, par exemple, qu'une personne vient de quitter la table.
Bloc Québécois?
Q: Pourquoi le Bloc Québécois et le Parti Québécois choisissent-ils de mettre une majuscule à l'adjectifQuébécoissur leurs sites Internet alors queLa Presseet les ouvrages de référence s'entendent pour l'écrire avec une minuscule? On écrit pourtantParti libéraletParti conservateur. Ne devraient-ils pas écrireBloc québécoisetParti québécois?
Christine Axani, Knowlton
Dans La Presse, nous suivons la règle selon laquelle l'adjectif qui suit l'élément générique du nom d'un regroupement politique s'écrit avec une minuscule. C'est d'ailleurs la règle respectée par les ouvrages de référence, comme vous le soulignez. Le Parti québécois et le Bloc québécois ne respectent pas cette règle. Mais ce n'est pas une faute pour autant, car il ne s'agit pas d'une règle absolue. Sans doute ces partis veulent-ils magnifier le terme québécois.
Libéraux ou libéraux?
Q: Dans un exemple que vous avez donné, soitLes libéraux promettent d'ajouter un cent millions à ce programme, j'aurais cru qu'il fallait mettre unLmajuscule àlibéraux. Qu'en est-il?
Daniel Gosselin, Montréal
Les noms d'adeptes des partis politiques, mais également des religions, des mouvements sociaux, des écoles philosophiques, littéraires ou sociales, prennent généralement une minuscule.
Les libéraux, les marxistes, les catholiques, les existentialistes, les romantiques, les skinheads, les orphelins de Duplessis, etc.
Certains noms d'adeptes sont toutefois considérés comme des noms propres.
Les Chemises vertes, les Témoins de Jéhovah.
Baveux et bête
Q: J'essaie souvent de traduire des expressions québécoises à des amis français et deux mots me donnent du fil à retordre. Quelqu'un qui estbaveux, comment traduirions-nous cela (arrogantne me semble pas si juste)? Et aussi, en France, quelqu'un qui estbêteest quelqu'un de stupide. Mais comment traduirions-nous quelqu'un debête, commel'air bêteici?
Jean Robert
Je vous suggère de rendre baveux par insolent. Impertinent conviendrait aussi.
Pour ce qui est de bête au sens d'air bête ou de bête comme ses pieds, je vous propose grognon, bougon ou grincheux.
Vente de garage et vide-grenier
Q: Je voudrais vous faire part d'un mot employé par nos cousins français pourvente de garage. Comme ils ont rarement un garage et que les maisons n'ont pas souvent de sous-sol mais souvent un grenier, leur expression estvide-grenier.
Lucien J. Lacoste, Saint-Hubert
Je ne connaissais pas ce composé.
On ne le trouve d'ailleurs pas dans le Petit Robert. Le Petit Larousse l'atteste, quant à lui, mais au pluriel. Le terme désigne alors une " manifestation commerciale... au cours de laquelle des particuliers vendent de vieux objets ". Mais on en trouve des milliers d'exemples au singulier sur la Toile.
De un?
Q: Je vois de plus en plus souvent, dans des textes de nature financière, despériodes DE un anet deshausses DE un pour cent. Y a-t-il ici une règle spéciale qui s'applique selon laquelle l'élision est contre-indiquée dans pareils cas?
Richard
Lorsque un est adjectif numéral, l'usage est assez flottant. Certains grammairiens recommandent de ne pas faire l'élision lorsque un n'est pas suivi de décimales.
Une clôture de un mètre de haut.
Une clôture d'un mètre trente.
Mais cette règle est loin d'être toujours suivie. D'une façon générale, il est préférable de ne pas faire l'élision lorsqu'on veut insister sur la notion de mesure ou de quantité.
Une carpette de un mètre sur deux.
Une somme de un million de dollars.
Une pièce de un dollar.
L'élision est cependant de rigueur devant l'article indéfini un.
Elle marchait d'un pas léger.
Petits pièges
Les phrases suivantes comprennent chacune une faute. Quelles sont-elles?
1. Dans le même ordre d'idée, le réseau de la santé pourrait donner plus d'importance à la prévention.
2. Il n'est pas à son meilleur depuis qu'il a subi une blessure au genou.
Les réponses la semaine prochaine.
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