La Presse
Plus, dimanche 19 mars 2006, p. PLUS3
SÉRIE: INCREVABLE CUBA
Y aller ou pas?
Hachey, Isabelle
La Havane - Chaque hiver, des milliers de Québécois profitent du soleil et des plages de sable fin de Cuba. Pour eux, la grande île est une carte postale. Le dissident cubain Oswaldo Paya aimerait qu'ils s'intéressent à l'envers du décor. " Cuba est une belle destination touristique, mais savez-vous que 11 millions de personnes y sont privées de leurs droits? Qu'allez-vous y faire? Resterez-vous silencieux? "
Que faire, en effet? Devrait-on s'abstenir de visiter Cuba pour éviter d'encourager la dictature? À ce dilemme moral, il n'y a pas de réponse facile, souligne l'économiste dissident Oscar Espinosa Chepe. " En général, le tourisme est positif. C'est vrai que ça enrichit le gouvernement, mais ça permet aussi aux Cubains d'avoir un contact avec le monde extérieur. Les boycottages et les blocus ont toujours aidé les régimes totalitaires. "
Conscient du danger, le régime cubain a ordonné aux employés du secteur touristique de restreindre au " strict nécessaire " leurs contacts avec des étrangers. " Le gouvernement tente de limiter le tourisme aux stations balnéaires, loin des Cubains, qui n'ont pas le droit de fréquenter les hôtels, dit M. Chepe. Mais ce n'est pas facile pour lui de contrôler deux millions de touristes par an. "
M. Paya s'oppose aussi à l'idée d'un boycottage. " Chacun doit réfléchir et agir en son âme et conscience. Si on décide de profiter des plages cubaines, on peut quand même faire preuve de solidarité en se joignant à un groupe de soutien aux prisonniers politiques. "
Catégorie : Autres
Taille : Court, 180 mots
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Doc. : news·20060319·LA·0099
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