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 Bilan du forum social Bamako I

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Tite Prout
Maître de Cérémonie du forum
Tite Prout


Nombre de messages : 1737
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Date d'inscription : 01/06/2005

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15042006
MessageBilan du forum social Bamako I

Mon bilan du Forum Social à Bamako

samedi 15 avril 2006 , par denver


Ceux qui connaissent la capitale malienne et savent que Bamako ne possède qu’une poignée d’ édifices de taille imposante - les immeubles gouvernementaux, l’hôtel de luxe à 15 étages, la Banque internationale et la Grande Mosquée - auront peut-être trouvé étonnant le choix de cette ville pour accueillir la session consacrée à l’Afrique du Forum Social Mondial.

Mais le Mali possède une riche histoire qui rappelle à l’esprit l’apogée de la civilisation africaine avant que la traite des esclaves ne vienne décimer le continent. Au début du 14e siècle le Mali constituait le pôle principal d’un empire plus vaste que l’Europe médiévale situé sur la route commerciale s’étendant du Moyen-Orient à la Côte d’Or de l’Afrique.

Cette route passait par la légendaire cité de Tombouctou, située dans l’aride région du Mali septentrional connue sous le nom de Sahel, au bord du désert du Sahara. On dit que Mansa (ou Kakan) Moussa, le souverain malien du 14e siècle, se rendit une fois à la Mecque avec une suite de 60.000 serviteurs, dont chacun portait un lingot d’or. Il fit don de tellement d’or au Caire que sa générosité ruina le marché médiéval de l’or.

Réduit à l’extrême pauvreté et dépourvu de tout accès à la mer, le Mali d’aujourd’hui continue néanmoins à produire et exporter de l’or ainsi que du coton. Ces deux produits représentent 80 % des exportations du pays. Avec ses 1.241.341 kilomètres carrés, le Mali est deux fois plus vaste que le Texas, mais seulement 4 % du territoire est cultivable, principalement le delta intérieur du puissant fleuve Niger, qui trouve sa source dans les montagnes de la Guinée voisine et se dirige vers le nord-est pour ensuite se retourner vers le sud-ouest à travers le Niger et le Nigeria et se déverser enfin dans les champs pétrolifères du Nigeria dans le Golfe de Guinée.

Plus d’un million des 12,5 millions de Maliens habitent la capitale Bamako, une ville aux rues bordées d’arbres et aux maisons de bois qui donne plutôt l’impression d’un village géant. De nombreux Maliens vivent dans le dénuement le plus complet - il est plutôt question de survie - à peu près autant qu’en Bolivie. 10 % des habitants sont des nomades, principalement des Touaregs au nord du pays.

Le taux de mortalité infantile au Mali est de plus de 100 sur 1000 naissances effectives. Le taux d’alphabétisation adulte est en-dessous de 50 pour cent.

Mais quiconque se promène sur le Pont des Martyrs reliant les rives nord et le sud du Niger sera frappé par l’activité bouillonnante tant de la population que de la circulation. La plupart des habitants semblent bien s’y porter, la densité du parc de mobylettes et vieilles voitures étant comparable à ce que l’on constate dans n’importe quelle ville moderne. Poursuivez à travers le marché, d’une longueur de plusieurs pâtés de maisons, en direction de la grande mosquée : la plupart des gens marchent le long des étroites rues bondées de la capitale, les femmes vêtues des plus belles couleurs, et les hommes souvent grands. Tout le monde est occupé à vendre ou acheter quelque chose dans ces rues, surtout des produits manufacturés bon marché du monde entier.

Le Mali avait un gouvernement progressiste quand il obtint son indépendance de l’Empire français en 1960, mais depuis, tout comme la plupart des états d’Afrique francophone, il s’est laissé attirer par le néo-colonialisme français. La monnaie du Mali , le franc CFA, est liée à l’euro, tout comme celle des Bahamas ou de l’Equateur est indexée sur le dollar. Les seuls emplois réels sont à rechercher dans l’administration, le chemin de fer, en voie de privatisation, ou les mines d’or, mais 80 % des gens vivent de la terre et les prix du coton sont si bas sur le marché mondial que l’agrobusiness impérialiste élimine peu à peu les producteurs locaux.

L’AFRIQUE AU CENTRE DES PREOCCUPATIONS

Les organisateurs du Forum Social Mondial avaient choisi cette ville pour accueillir la session Afrique de son édition 2006 du 19 au 23 janvier. Les militants maliens ont organisé, malgré la modicité des infrastructures existantes, un ensemble de 600 réunions qui se sont déroulées à la période convenue dans les universités, les palais des congrès, les musées et les salles de conférence de Bamako. Selon les intrépides organisateurs, dont l’ancienne ministre de la culture Aminata Traore, quelque 15-20.000 personnes, la plupart d’Afrique francophone, dont de nombreux agriculteurs villageois, ont participé au FSM de Bamako.

Pour la première fois en cinq ans d’existence du FSM, les questions africaines étaient au centre des préoccupations. Selon l’organisateur malien Mamadou Goita, « il y avait plus de 300 personnes des zones rurales du Mali, et 8000 étaient venues des pays voisins. Tous ont participé au forum et enrichi les débats, ceci n’était jamais arrivé auparavant. »

Lors de la première manifestation du 19 janvier, des milliers de personnes ont défilé dans les rues de Bamako jusqu’au Stade National, exigeant un commerce mondial plus juste, l’abandon des projets de privatisation du chemin de fer, la fin des subventions à l’agribusiness impérialiste, la liberté du Sahara Occidental et l’annulation de la dette. Pour les Africains, qui pour la première fois pouvaient discuter de leurs problèmes de tous les jours devant le monde entier, le forum était l’occasion d’exprimer un certain nombre de revendications essentielles. Un commerce agricole plus juste, grâce à la fin des subventions à l’agrobusiness impérialiste, le développement de l’industrie en Afrique, le meilleur accueil des immigrés en Europe, la protection de l’environnement dans les pays pauvres, l’annulation de l’écrasant fardeau de la dette figuraient tous au programme.

Le 23 janvier un groupe d’invités étrangers du Liban, de Turquie, de Syrie, de Suède, de Belgique et des USA se rendit dans un restaurant local près de la gare ferroviaire. Alors que nous prenions congé, quelques jeunes Maliens nous implorèrent de communiquer au FSM et au monde entier le message suivant : « Tout ce que nous voulons, c’est du travail. Nous préfererions rester travailler ici. Sinon nous serons obligé d’aller travailler en Europe. » Cette gare se situait à un bout de la voie ferrée reliant Bamako à Dakar (Sénégal) qui vit la grève historique de 10 mois de 1947-48, laquelle joua un rôle primordial dans la lutte de la région pour l’indépendance. L’auteur-cinéaste sénégalais Sembene Ousmane a fait connaître l’histoire de cette grève au monde entier sous forme littéraire dans son roman Les Bouts de Bois de Dieu.

Au FSM, les Maliens ont attiré l’attention sur le problème essentiel de la privatisation du chemin de fer et de sa vente éventuelle à une multinationale basée au Canada.

LE FARDEAU MORTEL DE LA DETTE

En raison de l’intox autour du prétendu engagement à annuler la dette des pays les plus pauvres par le biais de l’initiative pour les pays pauvres très endettés (PPTE) , certains pourraient penser que le problème de la dette a été en grande partie résolu. En fait, cette initiative a eu peu de résultats concrets.

Depuis les années quatre-vingt-dix, les principales puissances impérialistes ont utilisé l’arme du fardeau de la dette pour faire appliquer par le Fonds Monétaire International ce que l’on nomme une politique néo-libérale à l’encontre des pays endettés d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine. Sans l’approbation du FMI, ces pays ne peuvent obtenir les nouveaux crédits dont ils ont besoin pour fonctionner dans l’économie mondiale.
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