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LA FRANCE NON RECONNAISSANTE
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 La facture haïtienne de M. Dominique Gallouzeau de Villepin

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mihou
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mihou


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La facture haïtienne de M. Dominique Gallouzeau de Villepin Empty
06062005
MessageLa facture haïtienne de M. Dominique Gallouzeau de Villepin

Premier Ministre Admirateur de Napoléon : La facture haïtienne de M. Dominique Gallouzeau de Villepin
03/06/2005

La nomination d’un nouveau Premier ministre français suite au rejet massif par les électeurs du projet de Constitution européenne a fait surgir à la tête du gouvernement un admirateur et thuriféraire de Napoléon, cette incarnation caricaturale du fantasme impérialiste, restaurateur de l’esclavage dans les colonies. Cette filiation spirituelle n’est pas simplement intellectuelle, livresque, puisant dans les bas-fonds des viles Lumières, elle peut accoucher d’un nouveau rapport colonial au sein de l’élite française et dans son projet.
C’est d’autant plus probable que l’heure est aux difficultés économiques et européennes, et les préoccupations d’égalité, d’équité sociales et ethniques, d’actions positives, et de changement radical des relations néocoloniales françafricaines risquent fort de passer à la trappe.
La reprise en main franco-américaine de Haïti, dont M. Gallouzeau de Villepin fut un artisan éminent, jette une sonde vers l’idéologie qui désormais à visage découvert gouverne la France.

Eminence grise du président Chirac, M. Gallouzeau de Villepin a été Secrétaire général de la Présidence de la république française de 1995 à 2002, après quoi il a assumé la fonction de chef de la diplomatie française, poste où il s’est fait remarquer aux Nations-Unies par le refus d’une participation active de la France à l’invasion coloniale de l’Irak par une coalition américaine illégale.
En Mars 2004 il est appelé au ministère de l’intérieur, marquant son empreinte ces derniers temps par un tour de vice aux conditions d’entrée en France pour les ressortissants des pays pauvres. Le nouveau Premier ministre n’a jamais été élu.

Pourtant le fait le plus caractéristique de l’action de M. Gallouzeau de Villepin dans ses rapports et sa vision sur les anciennes colonies est sa gestion de la crise haïtienne durant son passage au ministère des affaires étrangères.
Haïti, si chère aux combattants de la liberté à travers le monde pour avoir acquis son indépendance en dominant les troupes napoléoniennes mises en déroute dans leur volonté de restaurer l’esclavage dans cette colonie qui faisait vivre un français sur dix, a vu un napoléonien moderne jeter son dévolu sur son destin contemporain. M. Dominique Gallouzeau de Villepin.
Rappelons que se réclamer de Napoléon à la période contemporaine, nonobstant l’évidence du racisme primaire de celui qui restaura la servitude est un signe de très peu d’aménité à l’endroit des Africains et Descendants d’Africains quand on sait le legs napoléonien à cette instance.
Dans un courrier adressé au ministre de la défense français [décembre 2004], Claude Ribbe se faisait foi d’un inventaire succinct de la geste impériale de Napoléon dont le bicentenaire du couronnement était alors célébré en grande pompe : « Le 20 mai 1802, Napoléon Bonaparte a rétabli l'esclavage dans les colonies françaises ainsi que la traite négrière. Le 2 juillet 1802, il a interdit le territoire français aux " nègres " et aux " gens de couleur ".
Le 3 janvier 1803, il a interdit les mariages " mixtes " en France. Dès l'automne 1802, le gazage et les noyades ont été utilisés pour détruire la population d'Haïti qui résistait, comme celle de la Guadeloupe, au rétablissement de l'esclavage et de la traite négrière…. ». Curieux objets de l’admiration sans borne d’un homme d’état du 21ème siècle occidental, du Premier ministre de la patrie des droits de l’Homme…

Cette admiration devait déteindre ostensiblement sur la gestion des dossiers des anciennes colonies du ministre des Affaires étrangères. Dans l’enlèvement conjoint franco-américain du président haïtien élu la nuit du 23 février 2004 par des forces spéciales états-uniennes pour lui substituer une équipe plus malléable, la France et les Etats-Unis ont joué d’une complémentarité additive dirigée à distance par M. Gallouzeau de Villepin pour la partie française.
Le ministre des Affaires étrangères français parvenait même à trouver un terrain d’entente avec les Etats-Unis qui diligentèrent manu militari l’expédition d’enlèvement du président Aristide, déporté en Centrafrique où il fut remis à des agents français, avant d’être exilé en Afrique du Sud. L’Afrique du Sud qui fut la seule nation à braver les intimidations et menaces françaises et américaines faites aux pays invités aux cérémonies du Bicentenaire d’Haïti en 2004.

La reprise en main d’Haïti, organisée par M. Gallouzeau de Villepin et son homologue américain M. Colin Powell avait été menée par un intellectuel français obligé du ministre, M. Régis Debray, et la sœur de M. Gallouzeau de Villepin. Ils furent missionnés pour mettre une pression sur le président Aristide afin de le contraindre au départ. En effet Régis Debray et la sœur du ministre français des affaires étrangères, épouse d’un général de division aérienne M. Baudoin Analbel, seront les envoyés du ministre sur le terrain.
A la tête d’un comité dit indépendant sur les relations franco-haïtiennes, composé de "Plusieurs personnalités qualifiées, de par leur expérience professionnelle… », selon les termes de la diplomatie française, Régis Debray devait mener des missions d’ «information et de réflexion» en Haïti, avec Mme Villepin-Analbel. Celle-ci intervenait en tant que présidente d’une association, Fraternité universelle, en principe impliquée dans des opérations caritatives avec l’église catholique en Haïti.
Toujours est-il que ce sont bien Régis Debray et Mme Villepin-Analbel qui firent pression sur M. Bertrand Aristide, lui demandant de démissionner. Des plaintes contre ces personnalités étaient d’ailleurs envisagées par le président exilé défendu par l’avocat français Gilbert Collard.
L’implication de la France est manifeste dans cet enlèvement et dans la manipulation qui déstabilisé M. Bertrand Aristide quoi que l’on puisse penser de sa politique à son retour au pouvoir. Alors qu’il était en cours d’enlèvement de sa résidence présidentielle et que les forces états-uniennes le pressaient de signer sa démission, c’est devant les ambassadeurs de France [Thierry Burkard] et des Etats-Unis [James B. Foley] qu’il rédigea un mot d’adieu afin argua t-il «…d’éviter un bain de sang».

C’est sous protection et surveillance française que M. Aristide arriva en Centrafrique avant d’atterrir en Afrique du Sud.

Il faut dire que la requête de M. Aristide exigeant à la France la restitution de la rançon que Haïti avait dû payer en indemnisation des colons français sous menace d’embargo et les feux de l’escadre aux portes, avait fait le plus mauvais effet en hauts lieux français. Le fait est que même si d’aucuns ont pu voir dans cette demande de restitution une manœuvre politicienne, peu en ont contesté la légitimité.

Pour preuve la députée de Guyane Christiane Taubira s’était faite l’écho de cette demande de «restitution du tribut versé» le jour anniversaire de l’indépendance de Haïti, le 1er janvier 2003. "Par ce geste accompli le jour où tous les Républicains du monde commémoreront le bicentenaire de la République d'Haïti, première République Noire au monde, la République française renouera avec ses ambitions universelles, porteuses du message de la Liberté, de la Justice et de la Fraternité" avait-elle plaidé. Elle avait alors suggéré la création d’un fonds d’intervention qui irait en priorité à l’éducation, à la santé, au logement, et qui serait géré par des personnalités haïtiennes et françaises.



L’histoire de cette requête en restitution est limpide. En 1825 la France avait sommé Haïti de lui verser 150 millions de francs or pour dédommagement de ses colons spoliés par l’affranchissement de leur outil de travail, les nègres. Le peuple haïtien se saigna pour payer cette rançon, en plus des importations françaises qui rentraient dans l’île exonérées de droits de douanes. Cette somme actualisée en 2003 était évaluée à 21, 6 milliards, facture que M. Aristide ne manqua de tendre à la France. Affront. Les plus perspicaces avaient vu dans ce geste, sa condamnation à la mort politique. Et la machine française se connecta sur les visées états-uniennes qui voyaient en un Aristide revenu au pouvoir par les urnes, malgré un capital politique largement entamé par une gestion très critiquée même par ses partisans, un trublion, un incontrôlable.



Il est important de ne pas perdre de vue l’historique colonial récent du premier ministre français habillé dans ses fonctions nouvelles et fardé de la virginité politique qui sied aux circonstances. Son admiration pour Napoléon a déjà fait une victime de taille, Haïti des années 2004-2005. Le mot d’ordre des nations impérialistes semblent ici demeurer à l’encontre d’Haïti et de sa stature éternelle emblématique : «Tuer le modèle».

Rien de moins rassurant pour l’Outre-mer et pour les ex et néo colonies africaines.





Pierre Prêche
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