15- POUR SAUVER L’EUROPE ET PRÉSERVER LA PAIX
L’une des causes principales de la 2ème guerre mondiale a été l’arrivée au pouvoir de partis fascistes en Europe
La prise du pouvoir des partis fascistes en Italie, dans une grande partie de l’Europe centrale et surtout du parti nazi en Allemagne a été une des causes essentielles de la guerre de 1939-1945.
Dans tous ces pays, les politiques libérales ont constitué l’un des principaux facteurs de l’arrivée au pouvoir des partis fascistes. Ces politiques permettaient, en effet, aux détenteurs de capitaux de s’enrichir sans entraves alors que le chômage et la misère frappaient des couches de plus en plus larges de la population. Elles fournissaient, ainsi, à l’extrême-droite le terreau sur lequel elle pouvait proliférer.
Aujourd’hui, dans toute l’Union européenne, les politiques libérales provoquent la progression de l’extrême droite
Partout, en Europe, les mêmes causes produisent les mêmes effets qu’avant la 2ème guerre mondiale. La politique libérale de l’Union européenne et des gouvernements nationaux qui la relaient fait le lit de l’extrême droite et des partis anti-européens
L’extrême-droite progresse dans les pays d’Europe centrale et de l’est où les plans de restructuration imposés aux pays qui demandaient leur adhésion à l’Union européenne ont fait exploser le chômage de masse en détruisant progressivement des pans entiers de l’économie : agriculture, services publics, sidérurgie...
L’extrême-droite progresse dans l’ancienne Europe des quinze. Aux Pays-bas, en Belgique avec les nationalistes flamands. En Italie où, juste un peu recyclée, elle participe au gouvernement Berlusconi. En Allemagne où, en Saxe, les néo-fascistes recueillent plus de voix que les sociaux-démocrates. Elle monte en puissance jusque dans des pays comme la Suède ou le Danemark qui avaient longtemps été préservés de cette peste. En France, ne l’oublions surtout pas, Le Pen était présent au 2ème tour de l’élection présidentielle de 2001.
Les partis anti-européens progressent également
Les partis d’extrême-droite ne sont pas les seuls à progresser. Les politiques libérales de l’Union européenne ont également entraîné la progression de toute une série de partis qui sans être fascistes, n’en sont pas moins, farouchement anti-européens. Lors des dernières élections au Parlement européen, les sociaux-démocrates ne sont arrivés qu’en 5ème position en République Tchèque, derrière ces partis anti-européens. Au Royaume Uni, l’United Kingdom Independance Party que le Guardian qualifie d’ « euroexit » devient la 3ème formation du pays avec 16,12 % des voix. En Suède avec 12,8 % la Liste de Juin créée quatre mois avant les élections arrive en 3ème position. Aux Pays-Bas, 20 % des voix sont allées aux partis hostiles à l’Europe...
Voter « oui » c’est faire prendre un risque considérable à l’Europe et à la paix
Voter « oui », c’est prendre le risque de ratifier une Constitution qui interdirait à l’Union européenne toute politique autre que libérale.
L’Union européenne deviendrait ainsi, pour une majorité d’Européens, synonyme de délocalisation, de démantèlement des services publics, d’alignement vers le bas des salaires et des systèmes de Sécurité sociale.
L’idée même d’Europe serait alors en voie d’être massivement rejetée et les partisans d’un repli nationaliste de l’emporter dans nombre de pays européens.
L’Union européenne serait alors au bord de l’explosion et la paix gravement compromise.
Voter « non » c’est donner, au contraire, toute ses chances à l’Union européenne et à la paix
Voter « non », c’est donner la possibilité à l’Union européenne d’infléchir sa construction dans la direction d’une Europe sociale et démocratique.
C’est lui donner la possibilité d’assécher, ainsi, le terreau qui favorise la poussée de l’extrême-droite : la précarité, le chômage et la pauvreté.
C’est lui donner la possibilité de combler l’énorme fossé qui se creuse entre l’Europe telle qu’elle se construit et ses habitants et qui se manifeste dans toutes les élections ou consultations qui concernent l’Union européenne.
Aux dernières élections européennes, l’abstention a été considérable : plus de 50 % dans les pays de l’ancienne Union à 15 ; 74 % dans les 10 nouveaux pays (en Slovaquie, 16 % des électeurs sont allés voter ; en Pologne, l’abstention a atteint 80 %). Le référendum espagnol sur la Constitution confirme, malheureusement, la profondeur de ce fossé : 58 % d’abstention dans un pays où pourtant, comme l’affirmait le principal argument des partisans du « oui » : « sur dix kilomètres d’autoroute, quatre ont été financés par l’Europe »...
Il est plus que temps de changer l’Union européenne si nous voulons la sauver !
Jean-Jacques Chavigné, pour Démocratie & Socialisme www.democratie-socialisme.org, 22 mars 2005.