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 L'Irak n'est qu'un test ( fin)

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AuteurMessage
mihou
Rang: Administrateur
mihou


Nombre de messages : 8092
Localisation : Washington D.C.
Date d'inscription : 28/05/2005

L'Irak n'est qu'un test ( fin) Empty
30032006
MessageL'Irak n'est qu'un test ( fin)

Il n’y a pas d’autre moyen pour se défendre d’une attaque des États-Unis. En fait, les États-Unis ont clairement envoyé un message au monde, et lui ont donné une leçon qui n’annonce rien de bon.

Comparons la Corée du Nord et l’Irak. L’Irak est sans défense et faible. En fait, l’Irak est le régime le plus faible de la région. Bien qu’il y ait un monstre qui le dirige, ce pays ne représente aucune menace pour quiconque. D’un autre coté, la Corée du Nord représente bel et bien une menace. Mais la Corée du Nord n’est pas attaquée pour une raison très simple : elle possède l’arme de dissuasion. La Corée pointe ses armés sur Séoul et si les États-Unis l’attaquent, elle peut annihiler une bonne partie de la Corée du Sud.

Alors ce que les États-Unis sont en train de dire au monde est ceci : si vous étés sans défense, nous vous attaquerons quand bon nous semble, mais si vous avez des armes de dissuasion, nous ne le ferons pas, parce que nous n’attaquons que des proies sans défense. En d’autres termes, ils sont en train de dire aux pays du monde entier qu’ils ont intérêt à développer un réseau terroriste et des armes de destruction massive ou tout autre moyen de dissuasion crédible, sinon, ils seront susceptibles être attaqués "préventivement".

Ne serait-ce que pour cette seule raison, cette guerre va probablement déclencher une prolifération à la fois du terrorisme et des armes de destruction massive.


Ramachandran : Comment pensez-vous que les États-Unis vont gérer les conséquences humaines, et humanitaires, de cette guerre ?

Chomsky : Personne ne peut le savoir, bien sur. C’est pour cela que les gens honnêtes et décents n’ont pas recours à la violence - parce qu’on ne le sait pas.

Les ONG et les équipes médicales qui travaillent en Irak ont signalé que les conséquences pouvaient être très graves. Tout le monde espère que non, mais des millions de personnes pourraient être touchées. Recourir à la violence devant un tel risque est une attitude criminelle.

Il y a déjà là-bas une catastrophe humanitaire, c’est-à-dire avant la guerre. Selon les estimations les plus optimistes, les 10 années de sanctions ont coûté la vie à des centaines de milliers de personnes. S’ils avaient la moindre dose d’honnêteté, les États-Unis verseraient des indemnités juste pour les sanctions.

La situation est similaire au bombardement de l’Afghanistan, dont nous avons déjà parlé lorsque les bombardements ne faisaient que commencer. Il était évident que les États-Unis ne chercheraient pas à en connaître les conséquences.


Ramachandran : Ou investir là où l’argent était nécessaire.

Chomsky : sûrement pas. Premièrement, la question n’est même pas posée, ce qui fait que personne n’a la moindre idée des conséquences des bombardements pour le pays. Puis les informations en provenance du pays se tarissent. Finalement, on n’en parle plus dans les journaux, et personne ne s’en souvient.

En Irak, les États-Unis monteront une opération de reconstruction humanitaire à grand spectacle et placeront un régime qu’ils qualifieront de démocratique, c’est à dire un régime aux ordres de Washington. Puis ils se désintéresseront de la question et passeront au suivant.


Ramachandran : Jusqu’à quel point les médias ont-ils été fidèles cette fois-ci à leur réputation de modèles de propagande ?

Chomsky : Jusqu’à présent, il n’y a pas une seule tête qui dépasse. Regardez CNN, qui est une honte, et vous avez la même chose partout. Ce qui n’est pas une surprise en temps de guerre où les médias sont serviles devant le pouvoir.

Mais ce qui s’est passé avant la guerre est plus intéressant. Le fait que la propagande du gouvernement et des médias ait réussi à convaincre les gens que l’Irak représentait une menace et que l’Irak était responsable du 11 Septembre est une réussite spectaculaire et, comme je l’ai dit, fut accompli en l’espace de quatre mois. Si vous interrogez les gens des médias à ce sujet, ils vous disent, "Et bien, nous n’avons jamais rien dit de tel," et c’est vrai, ils ne l’ont pas dit. Il n’y a jamais eu de déclaration selon laquelle l’Irak allait envahir les États-Unis ou qu’il soit responsable des attentats du 11 septembre. Ce n’était que des insinuations, une allusion après l’autre, jusqu’à ce que les gens finissent par le croire.


Ramachandran : On observe cependant une résistance. Malgré la propagande, malgré le dénigrement des Nations Unies, ils n’ont pas tout à fait réussi leurs objectifs.

Chomsky : On ne sait jamais. Les Nations Unies sont dans une position très délicate.

Les États-Unis pourraient chercher à détruire l’organisation. Je ne le crois pas, je pense qu’ils chercheront plutôt à réduire son rôle, parce que si elle ne suit pas les ordres, à quoi peut-elle bien servir ?


Ramachandran : Noam, vous avez observé les mouvements de résistance à l’impérialisme depuis un certain temps - Vietnam, Amérique Centrale, première Guerre du Golfe. Quelles sont vos impressions sur la nature et l’étendue de la résistance actuelle contre l’agression US ? Cela fait plaisir de voir ces mobilisations extraordinaires à travers le monde.

Chomsky : C’est tout à fait correct. Il n’y a jamais rien eu de tel, et cela vaut aussi pour les États-Unis. Par exemple, hier j’étais dans une manifestation dans le centre de Boston. Ce n’est pas la première fois. La première fois fut au cours d’une manifestation en octobre 1965 où je devais prendre la parole. C’était quatre après le début des bombardements du Sud-Vietnam par les États-Unis. La moitié du Sud-Vietnam avait été détruite et la guerre s’était étendue vers le Nord-Vietnam. La manifestation n’a pu avoir lieu parce que nous avons été attaqués, principalement par des étudiants, avec le soutien de la presse et des radios libérales, qui dénonçaient ces gens qui osaient protester contre une guerre américaine.

Mais cette fois-ci la protestation a été massive avant même le début officiel de la guerre et une fois de plus le jour du déclenchement, et sans contre-manifestations. La différence est radicale. Et si ce n’était pas à cause de la peur dont j’ai déjà parlé, il y aurait eu beaucoup plus de manifestations.

Le gouvernement sait qu’il ne peut mener un agression longue et destructrice comme au Vietnam parce que la population ne l’accepterait pas.

Il n’y à présent qu’une seule manière de mener une guerre. D’abord, se choisir un ennemi beaucoup plus faible, sans défense. Puis faire tourner la machine de propagande pour faire croire qu’il est sur le point de nous agresser ou qu’il représente une menace imminente. Ensuite, il faut une victoire rapide. Un document important de la première administration Bush en 1989 décrivait comment les États-Unis devaient mener une guerre. Il disait que les États-Unis devaient combattre des ennemis bien plus faibles, et que la victoire devait être rapide et décisive, parce que le soutien du public pouvait faiblir. Nous ne sommes plus dans les années 60 où les guerres pouvaient durer des années sans la moindre opposition.

De bien des manières, le militantisme des années 60 et des années suivantes ont changé le monde, y compris les États-Unis, et l’ont rendu plus civilisé dans bien des domaines.

Traduction : CSP
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