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 Voisinage dangereux, par Noam Chomsky - Venezuelanalysis.

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mihou
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mihou


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30032006
MessageVoisinage dangereux, par Noam Chomsky - Venezuelanalysis.

Voisinage dangereux, par Noam Chomsky - Venezuelanalysis.
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24 janvier 2006


(Lire aussi : Le projet d’une bourse iranienne du pétrole, par Krassimir Petrov. )


Jeudi 8 décembre 2005


« Comment le Venezuela maintient le chauffage dans les foyers du Massachussetts », lit-on dans les principaux quotidiens états-uniens, une annonce publicitaire de l’entreprise pétrolière d’Etat vénézuélienne, PDVSA, et de sa filiale basée à Houston, CITGO.

La publicité donne la description d’un dispositif, lancé la par le Président vénézuélien Hugo Chávez, visant à vendre du fuel pour le chauffage à prix réduit parmi les communautés à faibles revenus de Boston, dans le South Bronx et ailleurs aux Etats-Unis - un des gestes les plus ironiques de toute l’histoire du dialogue Nord-Sud. L’accord a été conclut à la suite du courrier adressé par un groupe de sénateurs à neuf entreprises pour leur demander d’utiliser une partie de leurs profits records pour permettre aux gens modestes de payer leur chauffage. La seule réponse est venue de CITGO.

Aux Etats-Unis, les commentaires sur cet accord sont amers dans le meilleur des cas, estimant que Chávez, qui a accusé Bush de vouloir renverser son gouvernement, poursuit des objectifs politiques - à la différence, par exemple, des plans purement humanitaires de l’Agency for International Development des Etats-Unis, USAID.

Le fuel de chauffage de Chávez représente l’un des nombreux défis provenant de l’Amérique latine pour les planificateurs de la grande stratégie de Washington. La bruyante protestation lors du voyage de Président Bush le mois dernier au Sommet des Amériques, en Argentine, accroît le problème. Du Venezuela à l’Argentine, l’hémisphère est en train d’échapper à tout contrôle, avec partout des gouvernements de centre-gauche. Y compris en Amérique centrale, souffrant encore des effets de la « guerre à la terreur » du Président Reagan, le couvercle ne tient plus en place. Dans le Cône sud, la population indigène est devenue plus active et plus influente, notamment en Bolivie et en Equateur, deux pays grands producteurs d’énergie, là où il existe une opposition à la production de gaz et de pétrole, ou bien s’exprime la volonté que ces ressources soient sous contrôle local. Certains revendiquent même une « Nation Indienne » en Amérique du sud.

Cependant l’intégration économique se renforce, renversant l’isolement relatif remontant à la conquête espagnole. Mieux, les relations sud-sud s’accroissent avec les grandes puissances que sont le Brésil, l’Afrique du sud et l’Inde, notamment dans le domaine économique.

L’Amérique latine dans son ensemble accroît ses relations, économiques entre autres, avec l’Union européenne et avec la Chine, connaissant quelques à-coups, mais la tendance à l’augmentation est réelle, notamment pour les exportateurs de matières premières, comme le Brésil et le Chili.

Le Venezuela est certainement le pays d’Amérique latine qui s’est le plus rapproché de la Chine, et le Venezuela envisage de vendre de plus en plus de pétrole à la Chine afin de réduire la dépendance vis-à-vis du gouvernement états-unien, lequel a montré son hostilité. De fait, le problème le plus ardent pour Washington dans la région c’est le Venezuela, lequel fournit 15 pour cent des importations états-uniennes en pétrole.

Chávez, élu en 1998, fait preuve du genre de nationalisme que les Etats-Unis considèrent comme un défi - tout comme dans le cas de l’allié de Chávez , Fidel Castro. En 2002 Washington, conformément à la conception de la démocratie du Président Bush, a soutenu un coup d’Etat militaire qui a brièvement renversé le gouvernement Chávez. Cependant, le gouvernement Bush avait alors dû faire marche arrière en raison de l’opposition au coup, aussi bien au Venezuela qu’en Amérique latine.

Pour achever d’affliger Washington, Cuba et le Venezuela resserrent solidement leurs liens. Le Venezuela offre du pétrole à bas coût tandis que Cuba organise des plans pour l’alphabétisation et pour la santé et envoie des milliers d’enseignants et de médecins, lesquels, comme ailleurs, travaillent dans les zones les plus pauvres, auparavant ignorées.

Des projets communs entre le Venezuela et Cuba ont également un impact considérable dans les pays des Antilles, où, dans le cadre du Plan Milagro financé par le Venezuela, des médecins cubains apportent les soins à ceux qui n’avaient aucun espoir d’en bénéficier. Chávez a remporté à plusieurs reprises, et malgré l’hostilité des médias les plus puissants, des élections et des referendums surveillés de prêt. Le soutien au gouvernement élu s’est accru durant les années Chávez. Le vétéran correspondant en Amérique latine Hugh O’ Shaughnessy explique pourquoi dans un reportage paru dans le Irish Times :

« Au Venezuela, où l’économie pétrolière a pendant des décennies produit une splendide petite couche de gens superriches, un quart des moins de 15 ans souffre de la faim, par exemple, et 60 pour cent des plus de 59 ans n’ont aucun revenu. Moins d’un cinquième de la population dispose de la sécurité sociale. Ce n’est que maintenant, avec le Président Chávez, que la médecine a commencé à faire partie de la réalité de la grande majorité plongée dans la pauvreté dans cette société riche mais profondément divisée et au fonctionnement impossible. Depuis sa victoire lors des élections démocratiques et depuis qu’il a commencé à transformer les secteurs de la santé et de la sécurité sociale pour en faire bénéficier fortement la majorité de la population, le progrès a été lent. Mais il a été perceptible... »

Maintenant le Venezuela rejoint le MERCOSUR, le principal bloc économique de l’Amérique du sud. Le MERCOSUR, qui réunit déjà l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay, représente une alternative à la soi-disant Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA - ALCA). Des modèles alternatifs sociaux et économiques sont à l’ordre du jour dans la région, comme ailleurs. Des mouvements populaires sans précédent, énormes, se sont développés et ont traversé les frontières - dépassant les questions économiques pour aborder les droits humains, l’environnement, l’indépendance culturelle et les relations de peuple à peuple.

Ces mouvements sont de façon ridicule appelés « anti-globalisation » parce qu’ils sont favorables à une globalisation orientée vers les intérêts des gens, et non ceux des institutions financières et des investisseurs. Les problèmes des Etats-Unis s’étendent aussi bien vers le nord que vers le sud. Pour des raisons évidentes Washington espérait pouvoir compter davantage sur le Canada et sur le Venezuela, ainsi que sur d’autres fournisseurs de pétrole, hors du Moyen-orient.

Mais les relations avec le Canada sont tendues et conflictuelles comme jamais auparavant, parmi d’autres raisons, à la suite du rejet par Washington de la décision de l’ALENA (Accord de libre-échange nord-américain) qui avait donné raison au Canada. Comme l’explique Joel Brinkley dans le New York Times, « c’est partiellement pour cette raison, que le Canada œuvre au renforcement de ses relations avec la Chine (et) certains officiels disent que le Canada pourrait réorienter une partie significative de son commerce, particulièrement le pétrole, des Etats-Unis vers la Chine ». C’est vraiment fort de la part des Etats-Unis de réussir à se brouiller y compris avec le Canada. La politique latino-américaine de Washington ne fait que renforcer l’isolement des Etats-Unis. Un exemple récent : pour la 14ème année consécutive l’Assemblée Général e des Nations Unies a voté contre l’embargo commercial que les Etats-Unis maintiennent à l’encontre de Cuba. Le vote de la résolution a été de 182 contre 4, les Etats-Unis, Israël, les Iles Marshall et Palau. La Micronésie s’est abstenue.

Noam Chomsky
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