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 Noam Chomsky et les médias français

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mihou
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mihou


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27032006
MessageNoam Chomsky et les médias français

http://www.acrimed.org/article1416.html

Noam Chomsky et les médias français
Arnaud Rindel

Publié le mardi 23 décembre 2003


La pensée de Noam Chomsky est interdite de débat - du débat qu’elle mérite -
dans les médias français. Comme si nous n’avions le choix qu’entre l’idolâtrie
et la calomnie. Petit mémento de la bêtise ordinaire de certains seigneurs des
médias (Acrimed).

Noam Chomsky, linguiste américain professeur au MIT (Massachusetts Institute
of Technology), et, selon les propres mots d’Alain Finkielkraut, «
l’intellectuel planétaire le plus populaire » [1], n’est pas exactement la
coqueluche des journalistes ou des intellectuels français, c’est le moins que
l’on puisse dire.

Depuis une vingtaine d’années, ils ne parlent jamais de son œuvre, qui occupe
pourtant (ou peut-être précisément parce qu’elle occupe) une place fondamentale
dans la pensée critique moderne. Et les rares fois où son nom est évoqué, c’est
pour ressasser encore et toujours les mêmes calomnies effarantes de bêtise et de
malhonnêteté [2]. Tout en lui refusant, bien entendu, le droit de répondre
librement à ces accusations [3].
Le Figaro , Libération, Le Monde, Bernard-Henri Levy, Alain Finkielkraut,
Alain Gérard Slama, Jacques Attali, André Glucksmann, Philippe Val et bien
d’autres, se sont ainsi époumonés à de nombreuses reprises [4], pour condamner
les idées répugnantes qu’ils lui prêtent avec une mauvaise foi consternante.
Tout cela est pourtant connu et limpide, pour toute personne qui s’est donné
la peine de lire ses écrits, et qui est portée dans son travail de journaliste,
ou d’intellectuel, par un minimum de rigueur et d’honnêteté.
Cambodge et Timor

Pour aller vite, car il est pénible d’être forcé de rappeler constamment ce
qui ne devrait plus avoir à être discuté depuis une bonne vingtaine d’années,
Chomsky n’a jamais nié ou minimisé le génocide perpétré au Cambodge par les
Khmers rouges entre 1975 et 1978.
Une partie importante de son travail est consacrée à établir les preuves
objectives de l’existence d’une propagande médiatique. Pour ce faire, il cherche
à démontrer que toutes choses étant égales par ailleurs, les intérêts politiques
et économiques en jeux influencent de manière importante la façon dont les
médias rendent compte de conflits internationaux pourtant similaires.
Il a ainsi observé que pour un niveau de violence et un nombre de victimes à
peu près équivalents, les atrocités commises par Pol Pot (ennemi des
Etats-unis), étaient traitées de manière emphatique, avec une exagération
systématique des faits et des commentaires, tandis que le génocide perpétré à
peu près à la même époque par l’armée indonésienne (alliée des Etats-Unis), au
Timor Oriental, était, à l’inverse, complètement occulté par les médias [5].
S’il a étudié les estimations officielles des victimes du Cambodge, c’est
uniquement pour montrer que le niveau était comparable à celui du Timor,
préalable indispensable à sa démonstration, non pour nier l’horreur des
massacres commis, qu’il a par ailleurs, condamnés de manière parfaitement claire
à plusieurs reprises, affirmant qu’il serait « difficile de trouver un exemple
aussi horrible d’un tel déferlement de fureur » [6]. Tous ceux qui ont pris la
peine de lire ses écrits le savent parfaitement.

La théorie du complot

Il n’a pas plus défendu ou propagé une « vulgate conspirationniste »,
contrairement à ce que laissent entendre là aussi, Philippe Corcuff, ou Daniel
Schneidermann [7], sans doute soucieux, comme Alain Finkielkraut, que les
citoyens s’en tiennent à « ce qui apparaît » [8].
Il n’a cessé, bien au contraire, de rabâcher que « rien n’est plus éloigné de
ce [qu’il dit] que l’idée de conspiration » [9]. « L’idée qu’il y aurait une
cabale organisée au plus haut niveau dans un pays comme les Etats-Unis est
complètement idiote. Cela voudrait dire que cela se passe comme en Union
Soviétique. C’est totalement différent, et c’est précisément pourquoi je dis
exactement l’inverse » [10].
L’inverse étant, en l’occurrence, un « système de "marché dirigé" » [11], où
l’information est un produit, que les médias, fonctionnant sur le même modèle
que n’importe quelle société commerciale, cherchent à écouler sur un marché.
Les exigences de profit et de rentabilité communes à toute entreprise
commerciale entraînent, en plus des pressions politiques, un ensemble de
contraintes structurelles, et notamment, une triple dépendance des médias, à
l’égard de leurs propriétaires, de leurs annonceurs, et de leurs sources
d’information, la rentabilité limitant la possibilité d’investigations
personnelles.
De toutes ces contraintes, découle logiquement une certaine orientation de
l’information, dans sa forme et dans son contenu, et la sélection préférentielle
d’un personnel en phase avec ces principes.
« Ce n’est pas une conspiration mais une analyse institutionnelle », conclut
le plus naturellement du monde, Noam Chomsky. Et on se demande comment une
évidence si limpide peut-elle échapper à tous ces « grands esprits »...
Quand à la méfiance envers « ce qui apparaît », qui irrite tant Alain
Finkielkraut, chez moi, cela s’appelle tout simplement garder un esprit
critique.

L’affaire Faurisson

Enfin, les accusations de négationnisme trouvent leurs source dans une
pétition lancée en 1979 aux Etats-Unis, qui rassembla plus de 500 signatures,
dont celle de Noam Chomsky, pour « assurer la sécurité et le libre exercice de
ses droits légaux » à Robert Faurisson, un professeur de la faculté de Lyon,
dont les « recherches » ont pour objet de nier la réalité du génocide juif sous
le régime de l’Allemagne nazie [12].
Chomsky, devenu malgré lui, en raison de sa popularité, l’emblème de cette
pétition, reçut une avalanche de protestations, ce qui l’amena à écrire un texte
exposant sa position : Quelques commentaires élémentaires sur le droit à la
liberté d’expression. Il y explique entre autre que la liberté d’expression,
pour être réellement le reflet d’une vertu démocratique, ne peut se limiter aux
opinions que l’on approuve, car même les pires dictateurs sont favorables à la
libre diffusion des opinions qui leur conviennent. En conséquence de quoi la
liberté d’expression se doit d’être défendue, y compris, et même avant tout,
pour les idées qui nous répugnent [13].
Bien entendu, la position libertaire de Chomsky, qui s’explique en partie par
l’importance capitale accordée dans la culture américaine à la liberté
d’expression, peut et doit être discutée. Mais jamais les critiques n’abordent
la question sous cet angle. Elles ont pour seul but de discréditer Chomsky,
auteur peu connu du grand public en France, en laissant croire que c’est
précisément Faurisson, et ses thèses qu’il aurait défendues et non la seule
liberté d’expression.
Du reste, soupçonner Chomsky d’une quelconque sympathie ou complaisance envers
les thèses négationnistes est tout simplement ridicule. Dès les débuts de son
engagement politique, il affirmait en introduction à son premier ouvrage
(American Power and the New Mandarins, 1969 ; cité dans Le Monde du 24 Juillet
1994), et répétait à de nombreuses reprises (voir Chomsky, Les médias et les
illusions nécessaires, K films éditions, Paris, 1993), que le simple fait de
discuter avec des négationnistes de l’existence des crimes nazis, revenait à
perdre notre humanité. Il a eu par la suite de multiples occasions de réitérer
très clairement cette condamnation. Dans un autre de ses livres, il décrivait,
par exemple, l’holocauste comme « la plus fantastique flambée de violence
collective dans l’histoire de l’humanité » [14]. Dans l’article publié dans The
Nation sur l’affaire Faurisson, il indiquait encore « Les conclusions de
Faurisson sont diamétralement opposées aux opinions qui sont les
miennes et que j’ai fréquemment exprimées par écrits » [15], et dans
l’interview publiée dans Le Monde en 1998, il décrivait le négationnisme comme «
la pire atrocité de l’histoire humaine », ajoutant à nouveau que « le fait même
d’en discuter est ridicule ».
Arnaud Rindel (01.12.2003)
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