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 La traite des noirs:Comment fut-elle organisée

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mihou
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mihou


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07062005
MessageLa traite des noirs:Comment fut-elle organisée

La traite des noirs:Comment fut-elle organisée et quels étaient les traitements réservés aux esclaves

La traite des noirs:
Comment fut-elle organisée et quels étaient les traitements réservés aux esclaves

Page Web réalisée à partir du travail de Frédérique Thenaers
http://www.hemes.be/esas/mapage/euxaussi/racisme/traite.html


Introduction

La traite des Noirs remonte à la nuit des temps pharaoniques, mais celle dont je vais vous parler est d’une autre nature.

Celle dont nous parlerons est le trafic des esclaves de la côte de l’Afrique expédiés vers les colonies d’Amérique essentiellement et, pratiquée par les Européens du XVIème au XIXème siècle. Elle a pour but d’amasser de l’argent grâce au travail des esclaves, de construire de belles colonies avec la sueur et le sang des captifs.

Le début de la traite négrière atlantique organisée par l’Europe date de 1441, lorsque des navigateurs portugais ramènent les premiers esclaves nègres au Portugal. La traite a été abolie au XIXème siècle, petit à petit, par tous les pays d’Europe et d’Amérique mais l’utilisation d’esclaves perdura dans le Monde, d’abord légalement puis clandestinement jusqu’à aujourd’hui.

Pour ce travail, je me suis intéressée plus particulièrement aux pratiques esclavagistes du XVIIIème siècle. En effet, la traite et l’esclavage paraissent particulièrement choquants lorsqu’ils se situent à une époque d’émancipation comme le Siècle des Lumières.

Comment était organisée la traite ?

La traite des Noirs se faisait au moyen d’un commerce triangulaire européen dont le point de départ était un grand port de l’Atlantique de la mer du Nord (Europe->Afrique ; Afrique->Amérique ; Amérique->Europe). Les navires servant à la traite étaient en réalité des bâtiments polyvalents, solides et rapides appelés " navires négriers " . Dans le port d’embarquement, le navire négrier chargeait les marchandises qui avaient la faveur des intermédiaires africains ; Ces marchandises étaient ensuite débarquées dans l’un des ports d’Afrique où elles étaient marchandées, échangées contre des esclaves ou vendues aux intermédiaires africains.
Une fois l’Afrique atteinte, la traite pouvait commencer. Le négrier pouvait pratiquer la traite volante, c’est- à- dire aller de baie en baie pour accueillir plusieurs esclaves. Cependant, cette technique prenait beaucoup de temps et comportait de nombreux risques (attaques d’indigènes ) La traite organisée s’imposa donc. Deux formules étaient possibles : dans le premier cas, les Européens établissaient sur la côte, un préside avec quelques commis et quelques soldats chargés du rassemblement des esclaves. La seconde formule était un marché fixé par un contrat. A son arrivée, le capitaine s’assurait le concours d’un interprète qui rendait visite au souverain, lui offrait des cadeaux, discutait des tarifs. La vente était alors déclarée ouverte et les barèmes fixés; chaque qualité de noir était votée avec soin : par exemple, la meilleure marchandise était " la pièce d’Inde ", adulte mâle, jeune et robuste. Afin d’éviter les fraudes, les esclaves amenés de force dans les ports étaient examinés par un chirurgien de bord. Celui-ci vérifiait les yeux, la bouche et les parties sexuelles. Les malades et les vieux étaient éliminés. Notons que ces esclaves venaient de toute l’Afrique et étaient réduits en servitude pour des causes diverses : les prisonniers de guerres tribales, des débiteurs qui ne pouvaient rembourser leurs dettes et qui étaient réduits à l’esclavage, des criminels ainsi que des enfants vendus par leurs parents afin de se procurer des vivres .
Venaient ensuite le marquage au fer rouge et l’embarquement des captifs sur des canots jusqu’aux navires. Ceux-ci étaient transformés à cet effet : l’entrepont était aménagé en parc à " nègres ". Commençait alors la seconde étape du voyage triangulaire appelé le " Middle Passage ". Durant ce voyage, les nourrissons, peu importe leur âge, étaient séparés de leur mère. Les hommes, séparés des femmes, étaient enchaînés deux par deux et alignés, couchés sur un espace de cinquante centimètres de large. L’entassement déjà insupportable se transformait en une promiscuité humide et nauséeuse quand le mal de mer et le mauvais temps s’en mêlaient : l’eau s’engouffrait dans l’entrepont, les vomissures, les déjections qui débordaient des baquets souillaient tout, faisant prospérer les maladies que les carences alimentaires, le manque d’hygiène ou la claustration engendraient déjà. Le jour, on faisait monter les noirs sur le pont pour qu’ils prennent l’air et se délassent. Le taux de mortalité s’élevait de 10 à 20%.
Les bateaux finissaient enfin par atteindre leur but, l’Amérique. A l’arrivée, les Noirs malades et épuisés étaient rafraîchis avant la vente afin de paraître plus présentables. La vente était annoncée par voie d’affiche et les esclave étaient exposés et détenus dans un enclos .La vente se faisait de trois manières différentes : par courtiers, à l’encan ou par lots. Quand les planteurs américains avaient besoin d’esclaves, ils donnaient leurs commissions à des courtiers qui montaient sur les navires et accaparaient tous les noirs, exceptés les malades. Ils les examinaient afin de voir si les captifs étaient constitués de manière à fournir un long travail. Si les courtiers n’avaient pas reçu de commissions, le capitaine prenait le parti de vendre sa cargaison à l’encan. Les esclaves étaient conduits dans un hangar et étaient mis aux enchères. Le troisième moyen que les capitaines négriers mettaient en usage pour se défaire de leur cargaison était la vente par lots. Les esclaves étaient placés dans une cour et l’instant arrivé, les portes de la cour s’ouvraient et de nombreux acheteurs s’y précipitaient. Certains d’entre eux n’hésitaient pas à se disputer violemment leur "proie " .
Ainsi les parents, les amis, les compatriotes esclaves étaient pour la plupart séparés à tout jamais.
Le navire négrier, grâce à l’échange ou la vente de captifs, amassaient des denrées tropicales ainsi que de l’argent destinés à l’Europe, qu’il ramenait lors de son dernier voyage triangulaire de l’Amérique vers l’Europe.

Les traitements réservés aux esclaves

Comme nous l’avons vu plus haut, dès le début de la traite, les esclaves étaient considérés comme du bétail, de la marchandise. Il n’y avait aucune pitié, aucune compassion à leur égard, et cela durait souvent toute leur vie. En effet, après la vente, leur calvaire n’était pas terminé. Les esclaves rejoignaient l’habitation du maître et se voyaient attribuer une " Case ". Ces cases faites en bois et en torchis ne dépassaient pas 18 mètres carrés dans lesquels s’entassait toute la famille. Il n’y avait aucun mobilier et le plancher servait souvent de lit. Les conditions d’hygiène étaient donc désastreuses et de ce fait, des maladies nombreuses.
La nourriture des esclaves était essentiellement composée de bananes, de riz, d’ignames et rarement de viande. Elle n’était donc pas adaptée à un travail lourd.
Une fois l’an, les esclaves recevaient quelques vêtements et deux paires de chaussures avec lesquelles ils devaient passer l’année.
Le travail des esclaves se faisait dans l’exploitation agricole du maître. Les journées de labeur étaient épuisantes, commencées tôt, finies tard, juste entrecoupées de quelques pauses et n’ayant que le dimanche de congé. Aussi bien les femmes enceintes que les enfants à partir de 10 ans devaient se livrer à cette tâche difficile. L’encadrement des esclaves était assurée par un intendant choisi par le maître, pour garantir un maximum de rentabilité et de profit. Son autorité sur les esclaves n’était pas limitée à la direction du travail mais s’étendait au contexte général des Noirs. Il était chargé des tâches policières et pouvait punir les esclaves lorsqu’il le jugeait nécessaire.
Au point de vue familial, le mariage entre esclaves n’existait pas légalement et les familles risquaient à tout moment d’être disloquées par la vente décidée par leur maître pour une quelconque raison (partage d’héritage, besoin d’argent, échanges...), séparant les maris des femmes, les enfants des parents.
Les maîtres enseignaient leur religion aux esclaves mais cachaient une partie du message de l’Évangile, celle qui concerne la grâce et l’accès au paradis. En effet, pour les maîtres, les esclaves étaient exclus de la miséricorde divine.
Les esclaves ne savaient ni lire ni écrire car, pour les maîtres, un esclave instruit est un esclave dangereux
Les esclaves étaient dépourvus de tout droit comme par exemple, celui d’être propriétaire. Notons toutefois à ce sujet, qu’un Code Noir fut édité au XVIIes, servant de règlement aux maîtres pour la discipline et le commerce des esclaves. Ce code accorda l’humanité morale et religieuse aux esclaves.
Les maîtres avaient tous les droits et avaient toujours raison, ils dirigeaient la vie de ses esclaves à tous points de vue en décidant de leur avenir, de leur religion, en leur interdisant de parler de leur pays. Ils étaient en effet les seuls à pouvoir décider de libérer un esclave ou non. Pire, ils pouvaient à tout moment infliger à leurs esclaves, s’ils le considéraient juste ou simplement par excès de mauvaise humeur, des punitions atroces et diverses : allant du fouet à la castration en passant par la mutilation. Ainsi un esclave pouvait se voir couper les deux jambes pour avoir fui un travail au-dessus de ces forces. La seule limite, souvent, consistait dans la préservation d’une ressource. Il fallait donc punir mais en veillant à trouver l’équilibre entre la sanction dissuasive et le maintien d’un outil en état de marche. Ce fut surtout vrai au XIXes, lorsque, la traite étant devenue interdite, il fallut se limiter au "cheptel" dont on disposait sur place.
Tant d’exemples cités ci-dessus prouvent que pour les maîtres, un esclave n’était pas vraiment un homme mais plutôt une "chose" qu’on détaillait dans les inventaires parmi les bêtes à cornes, qu’on achetait ou revendait.
En fait, l’esclave était considéré comme un outil de travail, qu’on punissait s’il ne donnait pas satisfaction, dont on se débarrassait quand il était trop indiscipliné, tout en le ménageant car il représentait un capital précieux. Il pouvait ainsi être récompensé quand il dépassait les normes exigées car, pour les maîtres, c’était comme ça qu’il fallait agir avec des êtres réputés inférieurs

Conclusion

Ce travail montre les horreurs et les nombreux effets néfastes de la traite d’êtres humains : la vie d’un esclave ne représentait en effet rien aux yeux d’un maître qui , tant que dura le trafic, pouvait s’en procurer dix autres.

Au 21ème siècle, l’esclavage est officiellement aboli dans tous les pays mais il existerait encore environ 100 millions d’esclaves dans le monde, ce qui représente probablement le plus haut chiffre jamais atteint (source: rapport del’ Anti Slavery International). On le trouve en Afrique (Bénin, Togo, Ghana, Mauritanie...), en Amérique Centrale (Haïti, République Dominicaine...), Amérique du Sud (Brésil et Pérou), Asie (Thaïlande, Inde, Philippines...). Les modalités et les raisons sont variées : en épurement d’une dette, en travail forcé suite à un délit ou pour mettre en valeur des terrains en friche, comme main d’oeuvre sans salaire pour les enfants pauvres, comme résultat de guerres tribales ou encore comme outil privilégié de conversion idéologique.
Pratiquement chaque semaine, les journaux parlent d’êtres humains, issus du Sud, victimes d’un trafic odieux. Leur carte d’identité retirée, sans autorisation de séjour, ces gens n’existent plus. Ils sont donc taillables et corvéables à merci et ne peuvent sortir de l’enfer qui est devenu leur quotidien.

Bibliographie

Livres
a. CLAUDE FOHLEN , histoire de l’esclavage aux Etats-Unis, Librairie Académique Perrin,1998.
b. J.L VISSIERE, la traite des Noirs au Siècle des Lumières, édition A.M. Métaillé, Paris,1982.
c. CATHERINE HERMARY-VIEILLE, l’ange noir, Plon,1998.

Articles de journaux
-SOUMIYA NAÄMANE GUESSOUS, j’ai été esclave, dans " Femmes d’aujourd’hui "1998, pp 82 à 84.
-ANDRE ZYSBERG, le " lobby " de la traite des Noirs, dans " l’histoire " n°57, juin 1983, pp81 à 83.

Sites internet
- ERIC SAUGERA , la traite des noirs en quarante questions, document non daté, consulté le 19/12/2001.
http://www.France.diplomatie.fr/culture/France/biblio/folio/esclavages/noirs15.html.
- HACHETTE MULTIMEDIA, traite des Noirs,2001, consulté le 12/02/2002
http://encyclopedia.yahoo.com/articles/ni/ni_2274_pOhtml.
- CESAIRE AIME, la traite des Noirs, document non daté, consulté le 14/02/2002.
http://afcam.org/Doc_illustration/Esclaves/traitedesnoirs(2).html.

Illustration
1. le commerce triangulaire: schéma de Mme Jamin
2. Esclaves africains, enchaînés 2 par 2, sont emmenés au marché par des négriers. Les esclaves récalcitrants se voyaient infliger des mutilations pour dissuader les autres et si leur état de fatigue les empêchait de poursuivre, ils étaient abandonnés, pieds et mains liés.
Dessin paru dans Sur le chemin de l’aventure : les explorateurs célèbres, collection connaissance et vie , éditions Christophe Colomb, Turnhout, 1980, p.217
3. Le travail dans les plantations d’Amérique, gravure en couleurs du XIXes, parue dans les grandes tragédies, collection la mémoire de l’humanité, éditions Larousse, Paris, 1994, p. 115.
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