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 SUR DES ROIS NEGRES AYANT VENDU D’AUTRES NEGRES

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mihou
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mihou


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03062005
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SUR DES ROIS NEGRES AYANT VENDU D’AUTRES NEGRES


SUR DES ROIS NEGRES AYANT VENDU D’AUTRES NEGRES

samedi 26 mars 2005 , par Ogotemmêli

De nombreux échanges de missives sont attestés depuis le 15ème siècle, notamment entre les Mani Kongo et la couronne portugaise. On trouve aussi des traités, concessions et des lettres de souverains africains protestant contre la Traite. De même que du côté européen, on trouve des Bulles papales et édits royaux instituant et organisant la Traite, des livres de compte de négriers, etc. Mais nulle part ne trouve-t-on de contrat de vente ou de livraison d’esclaves par des rois Africains. Le Danxomé et l’Ashanti sont les exemples souvent mobilisés pour asseoir la théorie de royaumes africains pourvoyeurs d’esclaves. Or, ces deux formations politiques émergent au XVIIIème siècle ; soit deux bons siècles après le début de la Traite transatlantique. Ces royaumes naissent donc dans un contexte historique surdéterminé par la Traite, et en sont au moins partiellement une conséquence. Comment faisaient les négriers pour s’approvisionner auparavant, c’est-à-dire sans ces prétendus royaumes africains pourvoyeurs d’esclaves ?

« Mais c’est principalement via le fameux aggiornamento du 8 janvier 1454 que l’église chrétienne catholique commanditera définitivement les razzias des nègres africains par les européens. En effet, l’auteur de cet aggiornamento, qui n’était autre que le pape Tommaso Parentuccelli dit Nicholas V, y accorda officiellement au roi Alphonse V du Portugal le droit de s’emparer des terres en Afrique et d’y réduire les païens en esclavage, tandis que par le traité de Tordesillas signé en 1494, le pape Rodrigo Borgia dit Alexandre VI partagea le monde entre le Portugal et L’Espagne : au Portugal le pape donna l’Asie, l’Afrique, et le Brésil et à l’Espagne le reste de l’Amérique ; par ailleurs tout au long des 4 siècles que va durer la TN, l’église chrétienne, qu’elle soit protestante ou catholique, couvrira moralement l’opération et pratiquera la traite elle-même. Revenons à la guerre sainte pour mentionner, avec le marin portugais du XVème siècle Ca Da Mosto, qu’outre le rapt, elle s’appuyait sur le dressage des anciens esclaves : on baptisait des esclaves, on leur apprenait le portugais et on les ramenait en Afrique chez eux en leur promettant la liberté si chacun d’eux ramenait 4 esclaves. C’est ainsi que naquirent les éléments primitifs de ce que l’historiographie officielle de la TN dénommera « les rois nègres trafiquants d’esclaves ».<...> Cependant l’essentiel des princes marchands d’esclaves qui ont sévi sur les côtes africaines et qui seront l’une des pièces maîtresses du dispositif négrier, fut constitué des membres des colonies de peuplement que les portugais avaient installées en Afrique, lesquelles colonies étaient spécialisées dans les rabattages, les razzias ; l’une des premières colonies de ce genre fut installée sur l’île de Sao Tomé et Principe dès les années 1470 <...> Cette classe de chasseurs et marchands d’africains faussement « autochtones » sera grossie dès le début du XVIè siècle des redoutables lançados, bandes de criminels, assassins, débauchés, voleurs, que les portugais déversèrent sur l’Afrique. Criminels dont la mission était de conduire les guerres de razzias à l’intérieur du continent tout en s’y installant. Ces colons et leurs descendants constitueront l’autre pièce maîtresse du dispositif portugais et plus tard européen de la TN et donc les plus redoutables princes marchands d’esclaves sur les côtes d’Afrique. »

Dans le premier siècle de la Traite atlantique, N’Zinga Mvemba, Mani du Kongo, indique sans ambages sa réprobation de cette pratique des portugais sur son territoire. Il l’écrit purement et simplement au roi des Portugais, qui ne s’en émeut guère et au contraire prend des dispositions pour renforcer le contrôle de ses sujets sur ce "business". Quant à Kimpa Vita, elle sera brûlée vive le 02 Juillet 1706 pour avoir engagé une résistance spirituelle contre la présence dévastatrice des esclavagistes blancs dans son pays.

Ainsi, toutes les personnalités africaines de l’époque qui se sont opposées à la Traite négrière transatlantique ont été nettoyées par la supériorité militaire des esclavagistes blancs. Par conséquent, c’est un mensonge que de prétendre qu’il y a eu très/trop peu de résistance africaine à la Traite atlantique !!! Evidemment, les traces de cette résistance sont d’autant plus rares qu’elle a été sévèrement éradiquée. Mais celles qui sont attestées, jusque dans les cales de négriers, sont suffisamment nombreuses et probantes pour ne laisser aucun doute sur cette réalité. Certains Africains pour survivre n’ont eu d’autre choix que de composer avec la situation esclavagiste qui leur était faite par les protagonistes européens, instigateurs et maîtres d’oeuvre de la Traite atlantique. Bien souvent, ce sont ces Européens qui après avoir nettoyé les résistants ont suscité des interlocuteurs dociles, réceptifs à leurs exigences. Ce processus, d’éradication de toute résistance locale, politique, spirituelle, a fortiori militaire, a été reconduit dans le cadre de la colonisation : Lat Dior Diop, Samory Touré, Shaka, Ranavalona III et tous les leaders africains ayant résisté contre la colonisation de l’Afrique ont été nettoyés par les Européens. De même aux Indépendances (c’est-à-dire pendant le néocolonialisme), tous les Africains qui ont exigé l’autonomie pleine et entière de leur patrie ont été éliminés : Patrice Lumumba, Ruben Um Nyobè, Thomas Sankara, etc. Ceux qui ont perduré au pouvoir sont ceux qui étaient les plus attentifs aux intérêts de la puissance colonialiste, quelle que fût par ailleurs leur attitude (plus ou moins autoritaire, ou carrément dictatoriale) à l’égard des populations africaines. Ce sont les « Gouverneurs nègres » de la domination de l’Afrique par l’Occident, tels que Senghor, Houphouët, Bongo, feu Eyadema, etc. On comprend également que tant de siècles de répression féroce des forces vives africaines aient créée une certaine docilité, un fatalisme, un larbinisme, voire une « prosternitude » chez de nombreux Africains ; même et surtout parmi les plus occidentalisés.

Il résulte de tout cela une corrélation radicale, immédiate, entre la situation actuellement misérable de l’Afrique et sa défaite face à l’Europe/Occident, dont elle demeure toujours la proie depuis cinq cents ans : depuis la Traite, la Colonisation et maintenant la Néocolonisation appelée aussi Indépendances. En général, ce fait patent d’une Afrique assujettie, saignée, violée et pillée depuis des siècles, ne prend pas toute sa place dans les tentatives d’explication de son désastre actuel. Aussi les perspectives obtusément économicistes ont-elles pour conséquence de marginaliser, voire d’occulter, ces enchaînements historiques d’où procèdent l’hétéronomie politique africaine.
- Or, à la fin officielle de la traite atlantique le niveau de la population africaine (150 millions d’habitants) est 4 à 5 fois inférieur à ce qu’il était à l’orée de cette tragédie.
- Or, le niveau de la production agricole et des échanges économiques africains au début du XVIème siècle étaient bien au delà de ce qu’ils sont actuellement.
- Or, avant le saccage des Blancs, l’Afrique comptait des formations socio-politiques parmi les plus prospères au monde : Mali, Kongo, Songhay, Kanem Bornou, etc.
- Or, le plus ancien des systèmes d’écriture connus à ce jour est négro-africain, et s’appelle Medu Netjer. On écrit en Afrique depuis au moins six mille ans et à toutes les époques ; soit depuis plus longtemps que partout ailleurs dans le monde.
- Or, avant l’arrivée des Blancs, il y existait des universités comme celle de Tombouctou, et des érudits comme Ahmed Baba...
- Or, aux XVème/XVIème siècles le niveau scientifique et technique de l’Afrique est tel qu’un médecin, Aben Ali, formé à l’université de Tombouctou deviendra l’un des tous meilleurs de Toulouse. Il sauvera la vie de Charles VII en cinq jours de traitement, là où beaucoup d’autres de ses confrères avaient échoué...

Bref, il est absolument indispensable de comprendre qu’aussi longtemps qu’elle a été politiquement autonome, soit pendant des millénaires, l’Afrique était l’une des contrées les plus prospères et les plus performantes, aussi bien économiquement que scientifiquement. Que sa situation actuelle est le fruit de sa domination par l’Occident ; domination dont cependant les ressorts politico-historiques sont en voie d’épuisement..
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