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 Sucre : facture salée pour les pays ACP

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mihou
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mihou


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Localisation : Washington D.C.
Date d'inscription : 28/05/2005

Sucre : facture salée pour les pays ACP Empty
27022006
MessageSucre : facture salée pour les pays ACP

Commerce international

Sucre : facture salée pour les pays ACP

Les Ministres de l’agriculture de l’Union européenne ont trouvé ce jeudi un accord sur la réforme du régime sucrier communautaire. Le compromis est le fruit de négociations marathon. Cette réforme prévoit de diminuer la production européenne notamment en baissant les prix du sucre de 36% sur quatre ans. Cela suscite beaucoup d’inquiétudes chez les pays ACP (Afrique Caraïbe Pacifique), dont les économies vont se trouver pénalisées par cette nouvelle donne.

Il aura fallu deux jours et deux nuits de négociations à Bruxelles pour parvenir à un accord sur le dossier du sucre. Les ministres de l’agriculture des vingt-cinq pays membres se sont entendus pour réformer le régime sucrier communautaire. Au terme de cet accord, le prix garanti baissera de 36%. Une baisse étalée sur quatre ans, afin de permettre aux producteurs de s’adapter. Le texte initialement présenté par la Commission envisageait une baisse de 39% sur deux ans. Cette réforme est «historique», selon Margaret Becket, ministre britannique de l’Agriculture, dont le pays assure actuellement la présidence de l’Union européenne. C’est la première fois depuis quarante ans que le secteur sucrier européen connaît une telle modification. Cette réforme était réclamée par plusieurs pays et organisations internationales.

Actuellement, la tonne de sucre dans l’Union européenne (UE) s’échange à 631 euros, soit un niveau trois fois plus élevé que les cours mondiaux. Le sucre européen est en fait «subventionné», c’est-à-dire maintenu à un prix élevé grâce à des aides spécifiques. Ce niveau élevé du prix garanti favorise la surproduction. Autrement dit, l’Europe produit plus de sucre qu’elle n’en consomme. Et elle est donc obligée de déverser ses surplus sur le marché mondial. Mais cela irrite depuis longtemps d’autres grands pays producteurs comme le Brésil, la Thaïlande ou l’Australie, qui dénoncent une concurrence déloyale. L’an dernier, ces pays ont porté plainte auprès de l’Organisation mondial du commerce (OMC), contre les pratiques européennes. L’OMC a ainsi invité l’UE à réformer son régime sucrier. Ce qui vient d’être fait à Bruxelles, lors de la réunion des ministres de l’Agriculture. Le texte doit encore être voté par le Parlement, probablement début 2006.En adoptant cette réforme assez radicale, l’Union européenne pense pouvoir se présenter en position de force lors des prochaines négociations ministérielles de l’OMC, prévues du 13 au 18 décembre à Hong-Kong.

L’«amère déception» des pays ACP

Cette question de la réforme du secteur sucrier est suivie de très près par les pays ACP, notamment ceux qui produisent et exportent du sucre. Les accords de partenariat entre l’Europe et ces pays ACP (Accords dits de Lomé, puis de Cotonou) ont institué depuis des années, un régime spécial qui garantit aux producteurs du sud, des conditions préférentielles pour accéder au marché européen. Le prix garanti au sucre ACP importé dans l’Union européenne étant quasiment le triple des cours mondiaux, ces pays ACP y ont naturellement trouvé leur compte.

Or, la baisse de 36% des prix, que viennent de décider les ministres de l’Agriculture européens, va considérablement réduire les bénéfices des pays ACP producteurs de sucre. Ces pays avaient tenté d’infléchir les négociations de Bruxelles, en demandant, ces derniers jours, que la baisse des prix ne soit que de 19%. Cette proposition n’a pas été suivie par les Vingt-cinq. D’après un expert, la réforme radicale du régime du sucre va représenter une perte d’environ 300 millions d’euros par an pour les pays ACP.

L’Ile Maurice, fer de lance des petits producteurs, risque d’être profondément affectée par cette décision européenne. Le sucre constitue un de piliers de l’économie mauricienne. A ce jour, Port-Louis exporte son sucre vers l’Europe à un prix garanti de 523 euros la tonne. A l’avenir, ce sera presque un tiers de moins. Ce manque à gagner se chiffrerait à 115 millions d’euros et se traduirait par la perte d’un tiers des emplois directs dans l’industrie sucrière, soit 7000 postes. Sentant venir une telle réforme à Bruxelles, le secrétaire général de la Chambre d’agriculture mauricienne faisait part dès mercredi, de son «amère déception» et prédisait une situation «insurmontable pour l’industrie sucrière et l’économie mauricienne en général».

Dans leur revendication, les pays ACP reçoivent l’aide de quelques organisations non-gouvernementales. Ainsi l’ONG britannique Oxfam dénonce une réforme contraire aux «intérêts des plus pauvres».

Dans la réforme sucrière adoptée ce jeudi, les ministres de l’Agriculture des Vingt-cinq ont confirmé l’accès préférentiel de leur marché pour les pays en développement, et ils se sont engagés à aider ces pays à surmonter la baisse des prix du sucre. L'UE leur offrira 40 millions d'euros d'aide à la restructuration en 2006. Les aides ultérieures ne seront décidées qu'après un accord sur le futur budget européen 2007-2013. Mais cela ne suffira peut être pas à apaiser la colère des pays ACP. Porte-parole de ces pays, Navin Ramgoolam, Premier ministre mauricien, doit rencontrer les chefs d’Etat français et britannique dans les prochains jours.

Olivier Péguy
Article publié le 24/11/2005
Dernière mise à jour le 24/11/2005 à 18:08 (heure de Paris)





Commerce international

Dans un monde toujours plus inéquitable

C’est une véritable guerre à l’échelle planétaire, où le commerce des matières premières, livré aujourd’hui à un libéralisme débridé, est en train de ruiner des millions de paysans du Sud… Dans son livre (1), Commerce inéquitable, le roman noir des matières premières, Jean-Pierre Boris, journaliste à RFI, propose à travers enquêtes, portraits et anecdotes - de la Côte d'Ivoire au Vietnam, du Costa Rica à la Birmanie- une plongée dans les coulisses de la globalisation. Et dénonce au passage les illusions du «commerce équitable», dont la France organise (du 30 avril au 15 mai) la seconde quinzaine.

Difficile de garder la tête froide quand, sous une avalanche médiatique, le «commerce équitable» devient la dernière référence à la mode dans les pays riches. Où l’on entend de plus en plus parler de cette «alternative économique» destinée à défier «le modèle néolibéral» à partir d’une idée simple, et selon toute apparence, des plus justes: un circuit parallèle au commerce international des matières premières peut exister et se renforcer, où les petits producteurs (de café, de cacao, de coton…) ne sont plus soumis à la loi des traders et des multinationales, où ils reçoivent une rémunération décente leur permettant de pratiquer des cultures de qualité, respectueuses de l’environnement, ouvrant la voie à un autre modèle de développement, plus humain.

Fondé il y a plus de vingt ans à partir d’initiatives comme celle au Mexique du prêtre-ouvrier Francisco Van der Hoff (2), le commerce équitable s’est surtout appliqué à quelques matières premières très symboliques, à commencer par le café, avant de se diversifier quelque peu (artisanat, tourisme), et propose désormais ses produits, sous des labels de plus en plus connus du grand public, aux rayons des supermarchés occidentaux. Un rêve d’économie alternative ? Un rêve seulement… signalent quelques observateurs moins enthousiastes, peut-être plus conscients des enjeux réels.
Des solutions simplistes pour un problème complexe

Le journaliste Jean-Pierre Boris est de ceux-là. Son livre sur le «commerce inéquitable» propose une exploration très documentée et vivante du marché des matières premières dans le monde, en prenant pour exemple certains produits-clés: cacao, café, coton, poivre et riz. Il montre l’importance des enjeux économiques, détaille la guerre sans pitié que se livrent les multinationales, pointe la cruauté et l’absurdité d’un système économique qui accule aujourd’hui à la ruine producteurs et pays du Sud, évidemment guère de taille à lutter sur un marché volatile et hautement sophistiqué. Où seuls les plus puissants parviennent à tirer leur épingle du jeu et engrangent des bénéfices colossaux.

Si cette démonstration pourrait être vue comme un plaidoyer contre la mondialisation libérale, le propos est toutefois plus subtil, à la mesure de processus eux-mêmes complexes: où l’on comprend que nombre de responsabilités sont en jeu, sans oublier celles des pays producteurs dont les dirigeants savent prélever leur part de ces échanges inéquitables, et se sont maintes fois égarés dans des calculs et des stratégies des plus discutables. L’auteur signale surtout que le marché est devenu d’autant plus inique que les rapports de forces qui, en bonne logique libérale, doivent en tempérer les effets, ont été bouleversés par la mise à mal des mécanismes de régulation autrefois pertinents: c’est l’exemple, hautement symbolique, du commerce du café où les pays producteurs ont eux-mêmes contribué à démanteler des accords internationaux qui avaient prouvé leur efficacité.

Face à cette fuite en avant, les quelques réussites constatées sur le front du commerce équitable ne constituent pas une réponse suffisante. Car le livre souligne à quel point leur impact est négligeable dans le flux mondial des échanges, et aboutit à créer quelques enclaves d’économie équitable qui peuvent faire illusion, sans toutefois apporter de solution globale. En dénonçant «le discours charitable et lénifiant» des partisans du commerce équitable, l’auteur déplore qu’on parvienne de fait à occulter les vrais problèmes, et annonce que «la crise ne fait cependant que commencer»; seule une architecture internationale réinstaurant une régulation viable et protégeant les petits producteurs semble, de ce point de vue, constituer un horizon réaliste.

(1) Jean-Pierre Boris, Commerce inéquitable: le roman noir des matières premières, éditions Hachette Littératures/RFI, mai 2005.

(2) Francisco Van Hoff, Nous ferons un monde équitable, éditions Flammarion, 2005

La quinzaine du commerce équitable sur Internet : www.commercequitable.org
Le 14 mai, l'Ifat (International Fair Trade Association), organise une Journée mondiale du commerce équitable: www.ifat.org
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