MONDE-HISTOIRE-CULTURE GÉNÉRALE
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 PROPANGANDA DE NOAM CHOMSKY 4

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AuteurMessage
mihou
Rang: Administrateur
mihou


Nombre de messages : 8092
Localisation : Washington D.C.
Date d'inscription : 28/05/2005

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26022006
MessagePROPANGANDA DE NOAM CHOMSKY 4

CHAPITRE 5 : Falsifier l’histoire
Il est également indispensable de falsifier l'histoire. C'est une autre façon
de vaincre les
inhibitions maladives. Quand nous agressons et détruisons quelqu'un, "faut
faire croire
que nous nous protégeons et nous défendons contre des agresseurs redoutables,
des
monstres, etc. Depuis la guerre du Viêt Nam, on a fait un effort énorme pour
en récrire
l'histoire. Trop de gens avaient commencé à comprendre ce qui se passait
réellement,
entre autres beaucoup de soldats ainsi que de nombreux jeunes qui militaient
dans le
mouvement pour la paix, et d'autres citoyens. C'était déplorable. Il fallait y
remédier et
restaurer la pensée juste, à savoir que, quoi que nous fassions, nos actions
sont toujours
nobles et vertueuses. Si nous bombardons le Viêt Nam du Sud, c'est parce que
nous
défendons le Viêt Nam du Sud contre quelqu'un, en l'occurrence les Sud,
Vietnamiens,
étant donné qu'il n'y avait là personne d'autre.
C'est ce que les intellectuels de Kennedy ont nommé la défense du Viêt Nam du
Sud
contre une « agression de l'intérieur ». Cette formule a été reprise par Adlai
Stevenson et
par d'autres. Il était essentiel de l'imposer comme la version officielle et
bien comprise
des faits. Cela a marché à merveille. Le message passe comme une lettre à la
poste
quand le système d'éducation et les médias sont contrôlés dans leur totalité
et que les
érudits sont des conformistes. Une recherche de l'université du Massachusetts
sur les
attitudes pendant la crise du Golfe, et plus précisément sur les croyances et
les attitudes
qui naissent en regardant la télévision, est révélatrice à ce propos. L'une
des questions
posées était: « Combien, d'après vous, la guerre du Viêt Nam a t’elle fait de
victimes chez
les Vietnamiens? » Selon les réponses actuelles des Américains, le nombre
moyen de
victimes serait d'une centaine de milliers. Le chiffre officiel est d'environ
deux millions.
Le nombre réel se situe probablement entre trois et quatre millions de morts.
Les auteurs
de cette recherche ont posé une question judicieuse: « Que penserions nous de
la culture
politique allemande si, à la question concernant le nombre de Juifs qui ont
péri dans
l'Holocauste, les Allemands répondaient "environ trois cent mille" ? Que
pourrions nous
conclure au sujet de la culture politique allemande ? » Les chercheurs n'ont
pas répondu à
leur propre question, mais rien ne nous empêche d'y réfléchir. Ces résultats
sont très
révélateurs de notre culture. Il faut absolument venir à bout de toutes les
formes
d'inhibition maladive de l'usage de la force armée comme de toute autre espèce
de
déviation démocratique. Dans le cas cité précédemment, ce fut une réussite. À
vrai dire, il
n'en va pas autrement pour tous les exemples que l'on pourrait citer, quel que
soit le sujet.
Qu'il s'agisse du Proche, Orient, du terrorisme international ou de l'Amérique
centrale,
l'image du monde présentée à la population n'offre qu'une très lointaine
ressemblance
avec la réalité.
La vérité est profondément enfouie sous les couches accu, mutées de mensonges.
En un
sens, c'est une merveilleuse réussite que d'avoir désamorcé la menace de la
démocratie
dans des conditions de liberté et ce fait est extrêmement intéressant. Cela ne
se compare
pas à ce que l'on observe dans un État totalitaire où les résultats sont
obtenus par la force.
Ici, on obtient les mêmes résultats dans des conditions de liberté. Si nous
voulons
comprendre notre propre société, notre devoir est de réfléchir à ces faits,
importants pour
tous ceux qui se soucient de savoir quelle est la nature véritable de la
société dans
laquelle ils vivent.
CHAPITRE 6 : La culture dissidente
En dépit de tous les obstacles, la culture dissidente a survécu. Depuis les
années soixante,
elle a prospéré de manière remarquable, bien qu'au début, son développement
ait été
extrêmement lent. Ce n'est que bien des années après que les États-Unis eurent
commencé à bombarder le Viêt Nam du Sud que s'est exprimée l'opposition à la
guerre
d'Indochine. Lorsque la contestation est née, le mouvement dissident était
très limité,
composé essentiellement d'étudiants et de jeunes gens. Durant les années
soixante-dix, la
situation a considérablement évolué. De grands mouvements populaires ont vu le
jour,
notamment les mouvements écologistes, féministes et anti-nucléaires. Au cours
des
années quatre, vingt, les mouvements de solidarité ont connu une expansion
encore plus
marquée, phénomène nouveau et important, du moins en ce qui concerne la
dissidence
aux États Unis, mais peut être aussi dans le monde entier. Il s'agissait non
seulement de
mouvements de protestation, mais également de mouvements engagés dans l'action
qui,
souvent, intervenaient directement dans la vie de populations en détresse
ailleurs que
chez eux. Ces militants ont tiré plusieurs leçons de leurs expériences et ils
ont provoqué
l'évolution des mentalités chez les Américains. Toutes ces actions ont donné
lieu à des
changements très importants. Quiconque a pratiqué un tel engagement pendant
des
années ne peut manquer de s'en rendre compte. En ce qui me concerne, je sais
que le
genre de discours que je prononce aujourd'hui dans les régions les plus
réactionnaires du
pays, le centre de la Géorgie, le Kentucky rural, etc., je n'aurais pas pu les
faire devant le
plus militant des auditoires pacifistes au moment où le mouvement pour la paix
était à
son apogée. De nos jours, il est possible de tenir de tels propos n'importe
où. Les gens ne
sont pas nécessairement d'accord mais, au moins, ils comprennent de quoi il
est question
et l'on trouve généralement un terrain d'entente.
Tous ces faits révèlent l'existence d'un phénomène d'éveil social malgré toute
la
propagande, malgré tous les efforts déployés pour maîtriser la pensée et
fabriquer le
consentement. En dépit de tout, les gens développent leur capacité et leur
volonté de
réfléchir en profondeur. Le scepticisme envers le pouvoir s'accroît et, à
l'égard de
nombreux problèmes, les attitudes se sont transformées. C'est assez lent, peut
être même
excessivement lent, mais ce phénomène est perceptible et important. Que cela
puisse se
produire suffisamment vite pour avoir un impact significatif sur ce qui se
passe dans le
monde, c'est là une tout autre question. La fameuse divergence entre les
opinions des
hommes et des femmes nous en fournit un exemple familier. Durant les années
soixante,
l'attitude des femmes et celle des hommes étaient à peu près les mêmes en
matière de «
valeurs martiales » et d'« inhibition maladive de l'usage de la force
militaire ». Aucun
homme ni aucune femme, au début des années soixante, ne souffrait de cette
inhibition
maladive. Les réactions étaient partout les mêmes. Tout le monde pensait que
le recours à
la violence pour anéantir des peuples étrangers allait tout simplement de soi.
Les années
passant, cela a changé. Les cas d'« inhibition maladive» se sont multipliés
partout et, en
même temps, un écart s'est creusé entre les opinions des hommes et des femmes,
écart qui
est maintenant très important. Selon les sondages, il serait d'environ 25 %.
Que s'est-il passé? En fait, ce qui s'est passé, c'est qu'il existe maintenant
une forme de
mouvement populaire plus ou moins organisé où des femmes se sont engagées:
le mouvement féministe. Le fait de s'organiser porte ses fruits, on découvre
que l'on n'est
pas seule, que d'autres pensent comme soi. Il devient possible de renforcer
ses propres
opinions et d'en apprendre davantage sur ce que l'on pense et ce en quoi l'on
croit. Les
mouvements de ce genre sont très informels et ne sont pas comparables à des
organisations dont il faut être membre; il s'agit simplement d'un état
d'esprit qui favorise
les échanges. L'effet en est très marqué. C'est là le danger de la démocratie:
si des
organisations ont l'occasion de se développer, si les gens ne restent plus le
nez collé sur
le petit écran, toutes sortes de pensées étranges vont surgir dans les
esprits,
susceptibles de déclencher, par exemple, l'inhibition maladive de l'usage de
la force
militaire.
C'est un danger qu'il faut faire disparaître, mais ce n'est pas encore fait.
CHAPITRE 7 : Le défilé des ennemis
Plutôt que de continuer sur le thème de la dernière guerre, abordons la
question de la
prochaine, car il est parfois utile de prévoir au lieu de se contenter de
réagir. L'évolution
des États-Unis suit actuellement un cours très caractéristique que d'autres
pays ont déjà
connu. On y trouve de plus en plus de problèmes sociaux et économiques qui
sont peutêtre
déjà des catastrophes. Aucun de ceux qui sont au pouvoir n'a l'intention
d'intervenir
pour les résoudre. Si l'on analyse les programmes politiques des
administrations
publiques de ces dix dernières années - j'inclus ici ceux du parti démocrate
quand il était
dans l'opposition -, on ne trouve aucune proposition vraiment sérieuse pour
remédier aux
problèmes graves qui concernent la santé, l'éducation, les sans logis, le
chômage, la
criminalité, l'augmentation de la population délinquante, les prisons, la
dégradation
constante des conditions de vie dans les villes; pas le moindre commencement
de réponse
à une pléthore de problèmes. Vous les connaissez parfaitement et vous savez
qu'ils
s'aggravent de jour en jour. Ne serait-ce qu'au cours des deux premières
années de la
présidence de George Bush, trois millions d'enfants de plus sont passés sous
le seuil
de pauvreté. La dette publique monte en flèche, le niveau d'instruction se
détériore, les
salaires réels sont revenus, pour une grande partie de la population, à ce
qu'ils étaient vers
la fin des années cinquante et personne n'y fait quoi que ce soit. Dans de
telles
circonstances, il devient nécessaire de détourner l'attention du troupeau
dérouté, car, s'il
commence à prendre conscience de tous ces problèmes, il se pourrait bien qu'il
n'apprécie
guère, étant donné qu'il en souffre.
Les matchs de football et les feuilletons à la télé pourraient ne pas suffire
à distraire son
attention. Il est indispensable de lui faire peur en lui fabriquant des
ennemis. Pendant les
années trente, Hitler a implanté dans son troupeau la peur des Juifs et des
Gitans. Il fallait
les anéantir pour se défendre. Nous disposons également de cibles appropriées:
depuis
dix ans, tous les deux ou trois ans, on fabrique un nouveau monstre
d'importance majeure
contre lequel il faut nous défendre. Il fut un temps où les Russes étaient le
monstre
toujours disponible. Nous pouvions toujours nous défendre contre les Russes.
Mais les
Russes sont en train de perdre de leur attrait en tant qu'ennemis et il
devient de plus en
plus difficile de leur faire jouer ce rôle. C'est pourquoi d'autres diables
doivent jaillir de la
boîte de Pandore. En réalité, il est fort injuste qu'on ait reproché à George
Bush de ne pas
avoir su clairement exprimer ce qui nous pousse à agir maintenant.
L'accusation est
cruelle. Jusqu'au milieu des années quatre-vingt, il suffisait de faire
tourner le disque
« Les Russes arrivent » pendant que nous dormions. Mais George Bush ne pouvait
plus
entonner cet air-là. Il lui a fallu en inventer de nouveaux, comme l'avait
fait le comité des
relations publiques de Reagan pendant les années quatre-vingt. C'est ainsi
qu'ont été créés
le terrorisme international, les narcotrafiquants, les Arabes déments et
Saddam Hussein,
le nouvel Hitler qui allait conquérir le monde.
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