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 PROPANGANDA DE NOAM CHOMSKY 3

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mihou
Rang: Administrateur
mihou


Nombre de messages : 8092
Localisation : Washington D.C.
Date d'inscription : 28/05/2005

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26022006
MessagePROPANGANDA DE NOAM CHOMSKY 3

CHAPITRE 4 : Fabriquer l’opinion
Il est également important de forcer la population à prendre parti en faveur
d'interventions militaires à l'étranger. Généralement, la population est
pacifiste, tout
comme elle l'était au moment de la Première Guerre mondiale. Le peuple n'a
aucune
raison de s'engager dans des interventions militaires à l'étranger, des
tueries et des
tortures. Il faut donc le mobiliser et pour le mobiliser, il faut l'effrayer.
Bernays lui-même
a remporté une brillante victoire dans ce domaine. C'est lui qui était chargé
de la
campagne de relations publiques de la compagnie United Fruit en 1954, lorsque
les États-
Unis sont intervenus au Guatemala pour y renverser le gouvernement
démocratique et
capitaliste et y installer la mortelle société des escadrons de la mort qui y
règne toujours
grâce aux continuelles subventions du gouvernement américain, versées dans le
but d'y
contrecarrer toute déviation démocratique significative. Comme le peuple
s'oppose tout
naturellement aux programmes de politique intérieure qui lui sont
défavorables, il est
constamment nécessaire d'imposer ces programmes. Cela exige aussi le
déploiement de la
propagande considérable dont nous avons amplement fait l'expérience au cours
des dix
dernières années. Les programmes de Reagan étaient extraordinairement
impopulaires.
En 1984, les deux tiers environ des électeurs qui lui fournirent son «
écrasante victoire »
espéraient qu'il n'appliquerait pas ses politiques. Si l'on prend des
programmes
spécifiques, comme celui de l'armement ou des restrictions budgétaires dans le
domaine
social, etc., on se rend compte que la grande majorité de la population les
rejetait presque
tous. Malheureusement, bien que l'opinion en faveur de dépenses dans le
domaine social
plutôt que dans le domaine de l'armement se révèle largement majoritaire dans
les
sondages, tant que les gens qui ont cette opinion sont marginalisés,
assujettis aux moyens
conçus pour les distraire et privés de tout moyen de s'organiser et de faire
valoir leur
opinion - au point d'ignorer dans leur isolement que d'autres partagent leur
point de vue -,
ils ne peuvent échapper au sentiment qu'ils sont bien les seuls à qui une idée
aussi
saugrenue puisse venir à l'esprit. Ils n'ont jamais entendu personne exprimer
la même
opinion qu'eux. Nul n'est censé penser ainsi. Par conséquent, si vous pensez
ainsi et le
dites à l'occasion "un sondage, vous supposez simplement que vous êtes
bizarre. Puisqu'il
n'existe aucun moyen de rejoindre les individus qui partagent votre point de
vue et qui
pourraient le renforcer ou même vous aider à le faire valoir, vous vous dites
que vous êtes
un excentrique, un drôle d'oiseau. Vous vous retranchez dans votre tour
d'ivoire et ne
vous intéressez plus à ce qui se passe. Vous vous occupez autrement, vous
regardez la
finale du championnat de football à la télévision.
Dans l'ensemble, les résultats obtenus se rapprochent de l'idéal recherché,
mais cet idéal
n'a jamais été totalement réalisé. Il y a encore certaines institutions qu'il
a été impossible
de détruire. Les Églises, par exemple, existent encore. Une bonne partie de
l'opposition
aux Etats-Unis prend naissance dans les Églises, simplement parce qu'elles
sont là.
En Europe, on fera probablement un discours politique dans le local d'un
syndicat. Aux
États-Unis, cela ne se produit pas, d'abord parce que les syndicats sont
presque
inexistants et ensuite, parce que ceux qui existent ne sont pas politisés.
Mais au contraire,
les Églises existent; par conséquent, c'est souvent là que l'on fait des
discours. Le
mouvement de solidarité en faveur de l'Amérique centrale a pris son essor dans
les
Églises, surtout parce qu'elles existent toujours.
La lutte n'est jamais terminée, car le troupeau dérouté n'est jamais
parfaitement dompté.
Durant les années trente, il s'est rebellé de nouveau et a été ramené à
l'ordre. Au cours des
années soixante, une nouvelle vague de contestation est apparue, que la classe
des
spécialistes a appelée la « crise de la démocratie», considérant que la
démocratie entrait
dans une période de crise, parce qu'une importante partie de la population
s'organisait,
agissait et essayait d'intervenir sur la scène politique, ce qui nous ramène à
la question
des deux conceptions de la démocratie. Selon le dictionnaire, ce genre de
crise est un
progrès démocratique; selon la conception dominante, c'est un problème, c'est
une crise
qu'il faut résoudre. On doit ramener la population à l'état qui lui est
propre:
l'apathie, l'obéissance et la passivité. Il est donc nécessaire de faire
quelque chose pour
résoudre la crise. Les efforts entrepris en ce sens l'ont été mais en vain. La
crise perdure
et se porte bien, fort heureusement, mais elle ne réussit pas à changer la
politique.
Pourtant, contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, elle réussit à
modifier les
opinions.
Après les années soixante, d'innombrables efforts ont été mis en oeuvre pour
guérir cette
maladie et la vaincre. On a baptisé l'une de ses manifestations du nom de «
syndrome du
Viêt Nam ». On s'est même donné la peine à l'occasion de proposer une
définition de
cette expression qui a surgi dans le langage au cours des années soixante-dix.
Norman
Podhoretz, un des penseurs de Reagan, l'a qualifiée d'« inhibition maladive de
l'usage de
la force militaire ». Il y avait, chez une grande partie de la population, une
inhibition
pathologique de la violence. Tout bonnement, les gens ne comprenaient pas
pourquoi les
États-Unis devaient intervenir dans le monde en torturant, en tuant et en
bombardant. Il
est fort dangereux qu'un peuple succombe à une telle inhibition, comme l'avait
compris
Goebbels car, dès lors, les possibilités d'intervention à l'étranger sont
limitées. Il est
nécessaire, comme l'a exprimé plutôt fièrement le Washington Post en pleine
hystérie de
la guerre du Golfe, d'inculquer aux gens le respect des « valeurs martiales ».
C'est important. Si l'on veut disposer d'une société violente qui sache
utiliser la force dans
le monde entier afin d'atteindre les objectifs de son élite, il est nécessaire
de cultiver
comme il se doit les valeurs martiales et non l'inhibition maladive de l'usage
de la
violence. Voilà le syndrome du Viêt Nam. Il faut s'en débarrasser.
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