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 GUANTANAMO:L'HORREUR 1

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AuteurMessage
mihou
Rang: Administrateur
mihou


Nombre de messages : 8092
Localisation : Washington D.C.
Date d'inscription : 28/05/2005

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23022006
MessageGUANTANAMO:L'HORREUR 1

un
médecin avec une blouse blanche. Il nous a auscultés et a mis un gant pour nous
mettre un doigt dans l'anus. Ils nous ont pris en photo nus et nous ont donné
des combinaisons rouges. On s'est retrouvés dans le camp provisoire d'X-Ray. On
était à peu près 350. Il y avait des gens qui avaient été arrêtés un peu partout
dans le monde. Six venaient de Bosnie, deux de Zambie, un Afghan avait été
enlevé au Mexique, deux Algériens disaient avoir été capturés par la mafia russe
en Géorgie. On est resté quatre mois avant d'être transférés dans le camp Delta,
avec des cellules faites dans des containers dont ils avaient enlevé les parois,
pour les remplacer par des grilles. Il y avait
une toilette à la turque, un lavabo et une plaque en fer qui faisait lit, avec
un matelas mince dessus.
«Les interrogatoires pouvaient avoir lieu à n'importe quel moment du jour ou
de la nuit. En moyenne, j'ai eu un à deux interrogatoires par semaine. Ce
n'était jamais les mêmes hommes. Pour y aller, ils nous faisaient courir avec
des menottes et des chaînes aux pieds. Ça rentrait dans la chair, ça saignait.
Les interrogatoires pouvaient durer deux heures à quinze heures. Ça se passait
dans de grandes pièces, avec des glaces sans tain sur les côtés. On entendait
parfois des gens derrière. La salle était très éclairée, il y avait une chaise
avec un harnais pour le détenu et des gros climatiseurs derrière nous. Ils
mettaient parfois le froid à fond. Les questions étaient différentes d'à
Kandahar. Ils voulaient tout savoir de notre vie, de notre parcours. Ils
voulaient qu'aucune étape ne leur échappe. Ils se présentaient comme étant du
FBI. Ils étaient toujours deux plus un interprète.
«Il y avait une autre salle d'interrogatoire, sur laquelle ils avaient écrit
en arabe "L'enfer". Si on coopérait pas, on allait là. C'était une pièce toute
noire, avec au milieu un banc muni de sangles, comme dans les hôpitaux
psychiatriques. Aux murs, il y avait des enceintes énormes et au plafond des
projecteurs. Ils attachaient les détenus et mettaient de la musique à fond,
souvent de la techno. Les spots faisaient des flashes de lumière blanche très
forte, très rapides. Il paraît que ça donnait l'impression que le cerveau allait
se dissoudre. Certains y sont restés deux jours.
«Il y avait aussi une équipe spéciale de cinq gardes, qui intervenait avec des
sortes de tenues antiémeutes et un grand bouclier en Plexiglas. Ils arrivaient
en faisant "Hou hou hou" en rythme, en tapant des pieds. C'était très
impressionnant. Ils entraient très vite dans la cellule, le bouclier devant eux.
Vous aviez l'impression qu'un bus vous rentrait dedans. Certains gardes se
comportaient bien. Je me souviens d'un qui m'a apporté un gobelet de café en
cachette, à travers la grille. Certains nous ont dit qu'en rentrant aux
Etats-Unis, ils raconteraient ce qu'ils avaient vu.
«Beaucoup de tentatives de suicide, mais personne n'a réussi»
«On nous faisait prendre beaucoup de médicaments. Ils disaient que c'était
contre la tuberculose, le tétanos ou la malaria. C'étaient des petites pilules
sans aucune référence. Elles étaient rondes, parfois un peu épaisses. Ça donnait
des maux de tête, des vomissements. On pensait qu'ils faisaient des expériences
car, après, des infirmiers nous posaient des questions sur les effets. Il y
avait aussi des vaccins, on m'en a fait cinq fois je crois, et des prises de
sang. J'avais des nausées, des diarrhées, des constipations. Une fois, ils nous
ont fait une piqûre, ça nous a fait au bras comme un renflement qu'ils sont
venus mesurer avec une règle.
«A un moment, on a eu des livres offerts par la Croix-Rouge, puis ils ont été
interdits. On nous a laissé que le Coran. L'ennui nous rendait fous. On recevait
parfois du courrier, mais ils le censuraient en rayant des passages. Parfois,
ils laissaient par exemple que la dernière ligne : "Voilà toutes les nouvelles
sur la famille." C'était un vrai supplice.
«Il y a eu beaucoup de tentatives de suicide. Au moins une par jour juste
avant que je parte. A ma connaissance, personne n'a réussi. Les gardiens
décrochaient très vite ceux qui se pendaient avec leur drap. Ils les envoyaient
au bloc des fous. Il y avait aussi un camp isolé, où ils mettaient les gens
qu'ils pensaient dangereux. Personne ne sait ce qui s'est passé là-bas. La
Croix-Rouge n'y avait pas accès. J'y pense souvent.
«Trois fois, des policiers français sont venus m'interroger. Les premières
fois, ils étaient huit. Deux posaient les questions, les autres autour
demandaient des précisions. Ils étaient corrects. Ils savaient ce qui se passait
à Guantanamo. Ils nous disaient de tenir le coup, qu'ils ne pouvaient rien
faire. Deux Américains assistaient aux interrogatoires.
«J'ai appris que j'allais rentrer le jour du départ. Un Yéménite m'a dit:
"Mourad, tu es français, toi. Tu rentres dans un pays où il y a des droits.
Raconte ce qui se passe ici." Je n'ai pas de haine, de colère. Seulement de
l'incompréhension. Je comprends que les Américains devaient riposter au 11
septembre. Mais ils ont des prisons en Amérique. J'ai peut-être fait une erreur
en allant en Afghanistan, mais je n'ai pas mérité Guantanamo.»
(1) A l'époque, la mosquée de Finsbury Park était dirigée par Abou Hamza,
condamné à sept ans de prison le 7 février pour incitation au meurtre et à la
haine raciale.
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