Un contre-sommet contre l'"impérialisme français"
LEMONDE.FR | 03.12.05 | 19h48 • Mis à jour le 03.12.05 | 19h48
Pièce de théâtre engagée, rap aux refrains revendicatifs, calebasses
brisées en pleine rue : un "contre-sommet alternatif citoyen Afrique-
France" a dénoncé vendredi soir le "néo-colonialisme français" à
Bamako.
Ce "contre-sommet" a pris fin dans une atmosphère de fête devant
plusieurs centaines de personnes, au moment où arrivaient à Bamako
des chefs d'Etat africains et le président français, Jacques Chirac,
pour le 23e sommet France-Afrique.
"La France tue l'espoir de la jeunesse africaine", a accusé Odile
Biyidi, présidente de Survie, une des ONG qui organisaient
ce "contre-sommet" avec CAD-Mali et Agir Ici.
Selon Mme Biyidi, "l'impérialisme français sur les pays africains
est l'une des causes de la paupérisation du continent en étant
largement excédentaire vis à vis de celui-ci".
Après plusieurs discours fustigeant l'attitude de la France face à
l'Afrique, les festivités devant le centre culturel "Carrefour des
jeunes" ont débuté par une pièce de théâtre baptisée "Le suicide",
où la troupe Act 7 a dénoncé la corruption conduite par les
multinationales dans le but d'introduire les OGM en Afrique.
Ensuite, une trentaine de participants, bâillonnés de tissu blanc,
ont gagné la rue pour arrêter automobilistes et motocyclistes le
temps de briser des demi-calebasses, symbole de la mendicité
africaine.
Les militants ont affirmé vouloir signifier ainsi "la fin de
l'inféodation de l'Afrique à la France".
Des premières notes ont ensuite retenti sous un petit chapiteau de
paille et le collectif malien Foka Fo Saya a entonné des refrains
hip-hop exhortant le public à "cesser de courber l'échine face à la
menace du fouet économique".
Après le reggae du groupe Black Mellow, le Congolais (RDC) Apkass a
ému avec son slam (poèmes déclamés en musique) annonçant "l'éclipse
néocolonialiste" via "des armes envoyées avec le riz" en Afrique.
A la nuit tombante, Alama Yalomba, puis le rappeur Tata Pound ont
pris le relais pour faire danser une nouvelle fois les spectateurs.
Avec AFP
Source :
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704703,0.html