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 Les femmes en esclavage

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mihou
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mihou


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02062005
MessageLes femmes en esclavage

Les femmes en esclavage

Les femmes en esclavage: Partie I dans le monde des maîtres
Ce premier volet d’une série de deux articles consacrés aux femmes dans l’esclavage se penche sur le traitement des femmes esclaves par leurs maîtres
Source:grioo.com
Par Fleur du Kasai

L’esclave "sociale". Bien que la question des genres ait été très rarement abordée dans les travaux de recherche sur l’esclavage, il existait des différences fondamentales entre hommes et femmes dans leur expérience de la servitude. L’organisation et la mentalité patriarcale de toutes les sociétés coloniales et post-coloniales de l’époque, ont eu des répercussions directes sur les modes d’exploitation de l’esclave féminin et masculin. La femme, d’abord en tant que femme, puis en tant qu’esclave, a eu à souffrir de tous les principes et de toutes les dérives engendrées par une civilisation symboliquement, socialement, économiquement et politiquement dominée par les hommes.

La femme, en tant que femme, a été une esclave "sociale", dont les fonctions étaient essentiellement liées à l’univers domestique et familial de ses maîtres. De l’achat et la préparation des aliments aux tâches ménagères, de la lessive, l’amidonnage et la confection des vêtements au commerce ambulant de fruits et confiseries dans les rues et sur les marchés, les femmes esclaves avaient très souvent en charge le fonctionnement des foyers. Bien sûr, toutes les femmes esclaves n’ont pas fait partie de l’univers domestique, car en milieu rural, la plupart d’entre elles a été affectée, au même titre que les hommes, aux travaux des plantations, même si elles n’occupaient pas toujours les mêmes fonctions dans la chaîne de production. En milieu urbain, elles assuraient quelques fois la survie de familles blanches souvent pauvres, qu’elles devaient littéralement nourrir au jour le jour par leurs petits commerces et leurs activités diverses.


La femme, en tant que femme et esclave, n’avait pas en charge les seules tâches ménagères, mais elle devait également s’occuper des personnes vivant dans le foyer. Elle devait s’occuper des enfants de leur naissance à leur âge adulte, en les accompagnant dans toutes les phases de leurs vies. Les esclaves de sexe féminin étaient les mères de lait, les nourrices, les gouvernantes, les confidentes et quelques fois la seule compagnie des femmes blanches de la famille du maître, très souvent recluses pour obéir aux convenances sociales. Elles vivaient dans une grande proximité et une grande promiscuité avec leurs maîtres et maîtresses, qu’elles devaient laver, habiller et accompagner en toutes circonstances.

La femme, en tant que femme, est l’esclave à laquelle le système esclavagiste a exigé de l’amour, de la dévotion, de la loyauté, de la douceur, en plus de la soumission qu’elle devait à ses maîtres. C’était à elle que les maîtres blancs confiaient leurs enfants, leurs personnes âgées et malades, leur santé, leur alimentation, leur apparence et même leur sommeil. Elles étaient les "mères de cœur " d’après l’Empereur du Brésil Dom Pedro I lui-même. La femme esclave est celle dont l’affect a été systématiquement sollicité en plus de ses bras, ce qui n’a pas été le cas pour l’esclave de sexe masculin. Cette dimension affective apporte une spécificité propre, mais également une dose de cruauté supplémentaire à son expérience de la servitude.

Car contrairement à l’impression de privilège que donne, à première vue, son accès à la privauté de la sphère domestique, et ses relations plus intimes avec ses maîtres, la femme a dû payer très cher le prix de ce statut.

La « condition du ventre » ou la malédiction maternelle. Au commencement, il y avait la traite négrière, qui se nourrissait de captifs africains arrachés à leurs terres natales. Ils étaient nés hommes et libres, mais la capture, le convoi, la séquestration, la commercialisation, la déportation, l’exploitation et la servitude avaient fait d’eux des objets et des esclaves. Le processus d’asservissement était alors totalement dépendant de ce réseau commercial et maritime, dont les échanges triangulaires Europe – Afrique - Amérique font aujourd’hui penser à une mondialisation avant l’heure. Puis, il y a eu l’esclavage, l’institution, le système colonial qui a reformulé et codifié le processus d’asservissement. La loi, du Code Noir français au Code Noir espagnol, en passant par la Constitution brésilienne, a remplacé la capture par la naissance, la déportation par la reproduction et l’élevage de captifs. Bien que le trafic négrier et la déportation d’esclaves africains ait perduré presque aussi longtemps que l’esclavage et a contribué à l’alimenter, les sociétés coloniales et leurs métropoles ont tenu à définir et à légiférer formellement l’esclavage comme une institution coloniale, reposant sur un fondement unique, justifiant toutes les formes d’asservissement. La loi a donc fait de l’esclavage une condition « naturelle », héréditaire et perpétuelle. Et au centre de cette nouvelle institution se trouvait la femme esclave.

L’esclavage dans les sociétés du Nouveau Monde, a toujours obéi à un régime matrilinéaire. Ce principe, directement inspiré du partus sequitur ventrem romain, qu’on avait coutume de traduire par la " condition du ventre ", décrétait que l’enfant d’une mère esclave devrait être esclave pour toute sa vie, héritant du status de sa génitrice et appartenant au maître de cette dernière. Bien que pour la législation coloniale l’esclave ait toujours été une entité asexuée, indifférenciée, une " tête de bétail ", sans individualité ni identité, il existait dans les pratiques sociales des différences de traitements et de vécus entre hommes et femmes esclaves. Et la première spécificité de l’esclavage féminin se situait sur ce terrain, à la fois institutionnel et symbolique de la transmission filiale de la condition servile.

La maternité revêtait pour la femme esclave une dimension d’une rare violence, car hormis le poids de la culpabilité qui pesait sur l’acte même de procréation, qui condamnait d’emblée sa descendance à la servitude, elle était chargée de perpétuer un système dont elle était elle-même la victime. La " condition du ventre " condamnait la femme à être le pilier, la garante, la fondatrice, la "mère " de l’esclavage. Il semble que pour les hommes, l’esclavage ait été davantage une expérience individuelle, alors que les femmes ont eu à assumer, en plus de leur propre captivité, une servitude par "procuration" : Celle des enfants à travers leurs mères et celles des mères à travers leurs enfants. L’esclavage féminin allait bien au-delà des femmes elles-mêmes, car il impliquait plus que les femmes elles-mêmes.

La « condition du ventre » se traduisait dans la réalité par le fait que ces esclaves étaient privées de leurs enfants à un moment ou à un autre de leur existence. Une femme esclave pouvait se voir arracher son enfant dès sa naissance, car son lait maternel revenait en priorité, et très souvent en exclusivité, à un nouveau-né blanc. Cette pratique était particulièrement répandue dans les zones urbaines du Brésil, et à Rio de Janeiro plus qu’ailleurs. Les témoignages les plus nombreux sur ce phénomène viennent des médecins de l’Académie de Médecine de la ville, dont l’un d’entre eux décrit et explique sans détour toute la cruauté :

" Il y a parmi les propriétaires d’esclaves une pratique horrible qui influe extraordinairement sur le moral des esclaves, rendant ainsi leur lait nocif pour les enfants. J’ai observé avec un grand ressentiment ces faits, quand je fus interne dans l’une des maternités de la Cour. Endormie, la pauvre mère, alors qu’elle cherche le repos pour récupérer des forces perdues dans le douloureux travail de l’accouchement, on lui retire son innocent petit enfant et on envoi le déposer à la roda* ; plus tard quand la malheureuse se réveille cherchant anxieusement le fruit de ses entrailles et qu’elle apprend qu’il a été amené à la roda, elle fond en larmes et plonge dans une grande tristesse."


Vente aux enchères d’esclaves. L’auteur de cette gravure raconte que l’un des acheteurs voulait acquérir la femme qui se trouve au centre de l’image, mais sans son enfant en bas âge. Comme celle-ci refusait de se séparer de son bébé, le vendeur le lui arracha des bras et elle fut fouettée pour sa désobéissance. Tous les esclaves, dont plusieurs de la même famille, implorèrent le droit de prier ensemble avant d’être séparés, mais leur demande ne fut pas exaucée. Sud des Etats unis. 1840.

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