MONDE-HISTOIRE-CULTURE GÉNÉRALE
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QUOI DE NEUF SUR NOTRE PLANETE
LA FRANCE NON RECONNAISSANTE
Ephémerides

 

 Toussaint Louverture

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mihou
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mihou


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Toussaint Louverture Empty
04052009
MessageToussaint Louverture

Toussaint Louverture



Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.


(Redirigé depuis Toussaint L'Ouverture)

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NaissanceDécèsAllégeanceArmeGradeServiceConflitsFaits d’armes
Toussaint Louverture
Toussaint Louverture 200px-Toussaint_Louverture
20 mai 1743
habitation du Comte de Bréda, près du Cap-Français (Saint-Domingue)
7 avril 1803 (à 59 ans)
Fort de Joux, La Cluse-et-Mijoux (France)
Toussaint Louverture 22px-Flag_of_Haiti.svg Rebelles haïtiens et
Toussaint Louverture 22px-Flag_of_Spain_%281785-1873_and_1875-1931%29.svg Royaume d'Espagne, puis
Toussaint Louverture 22px-Flag_of_France.svg République française, puis
Toussaint Louverture 22px-Flag_of_Haiti.svg Haïti
cavalerie
Général
1791 - 1803
Révolution haïtienne
Expédition de Saint-Domingue
Toussaint Louverture (né François-Dominique Toussaint le 20 mai 1743 dans une habitation près de Cap-Français ; mort le 7 avril 1803 au Fort de Joux, à La Cluse-et-Mijoux en France) est le plus grand dirigeant de la Révolution haïtienne, devenu par la suite gouverneur de Saint-Domingue (le nom d'Haïti à l'époque).
Il est reconnu pour avoir été le premier leader Noir à avoir vaincu
les forces d'un empire colonial européen dans son propre pays. Né
esclave, s'étant démarqué en armes et ayant mené une lutte victorieuse
pour la libération des esclaves haïtiens, il est devenu une figure
historique d'importance dans le mouvement d'émancipation des Noirs en
Amérique.

Sommaire


[masquer]


  • 1 Origine et jeunesse
  • 2 Le révolté allié à l'Espagne
  • 3 Le général de la République
  • 4 La marche vers le pouvoir absolu
  • 5 La fin de l'aventure
  • 6 Sources
  • 7 Articles connexes
  • 8 Bibliographie
  • 9 Liens externes


//


Origine et jeunesse [modifier]


Son grand-père, Gaou-Guinou, serait un Africain né au Dahomey (actuel Bénin), issu d'une famille royale d'Allada. Déporté à Saint-Domingue, son père Hippolyte Gaou est vendu comme esclave au gérant de l'habitation du Comte de Bréda, dans la province du Nord, près du Cap-Français.
Dans la plantation de ce domaine naît Toussaint, recevant alors le nom
de son propriétaire, Bréda, selon l'usage. Son maître, M. Baillon de
Libertat, relativement humain, encourage Toussaint à apprendre à lire
et à écrire, et en fait son cocher, puis le commandeur (c’est-à-dire le
contremaître) de l'habitation.
Toussaint, malgré une petite taille et une laideur qui lui vaut le surnom de Fatras-Bâton, gagne une réputation d'excellent cavalier et de docteur feuille,
maîtrisant la médecine par les plantes. Il épouse une femme libre du
prénom de Suzanne dont il a deux fils : Isaac et Saint-Jean. Il adopte
aussi un premier fils de Suzanne, le métis, Placide, et a une nombreuse
descendance illégitime. Il est affranchi en 1776, à l'âge de 33 ans.
Selon les archives coloniales, il loue une ferme de café d'une demi quinzaine d'hectares avec treize esclaves.

Le révolté allié à l'Espagne [modifier]


La Révolution française
provoque d'énormes répercussions dans l'île. Dans un premier temps, les
grands Blancs (riches propriétaires, administrateurs et aristocrates
locaux) envisagent l'indépendance, les petits Blancs (paysans, artisans
et employés) revendiquent l'égalité avec les premiers et les gens de
couleur libres.
En août 1791, les esclaves de la plaine du Nord se révoltent suite à la cérémonie de Bois-Caïman. Toussaint Bréda devient aide-de-camp de Georges Biassou, commandant des esclaves qui, réfugiés dans la partie orientale de l'île, s'allient en 1793
aux Espagnols, qui l'occupent pour renverser les Français
esclavagistes. Toussaint est initié à l'art de la guerre par les
militaires espagnols. À la tête d'une troupe de plus de trois mille
hommes, il remporte en quelques mois plusieurs victoires. On le
surnomme dès lors Louverture. Il devient général des armées du roi d'Espagne.
Le 29 août 1793, Toussaint lance sa proclamation où il se présente comme le leader noir :

« Frères et amis. Je suis Toussaint Louverture ; mon nom s'est
peut-être fait connaître jusqu'à vous. J'ai entrepris la vengeance de
ma race. je veux que la liberté et l'égalité règnent à Saint-Domingue.
Je travaille à les faire exister. Unissez-vous, frères, et combattez
avec moi pour la même cause. Déracinez avec moi l'arbre de
l'esclavage. »

Votre très humble et très obéissant serviteur, Toussaint Louverture, Général des armées du roi, pour le bien public.
Mais il excite la jalousie de ses chefs, Jean-François
et Biassou, qui fomentent un complot auquel il échappe, mais où il perd
son jeune frère Jean-Pierre. Le peu d'attention que lui montrent les
Espagnols achève de le convaincre que ceux-ci ne vont pas abolir
l'esclavage.
La situation est différente avec les autorités françaises. Les commissaires de la République française, Léger-Félicité Sonthonax et Etienne Polverel, sont en effet arrivés à Saint-Domingue en septembre 1792 pour garantir les droits des gens de couleur. L'île est envahie par la marine britannique et les troupes espagnoles, auxquelles se sont ralliés de nombreux blancs royalistes. Le 29 août 1793, le même jour que la proclamation de Toussaint, Sonthonax émancipe l'ensemble des esclaves, pour que ceux-ci se joignent à la Révolution. Le 16 pluviôse an II (4 février 1794), la Convention ratifie cette décision en abolissant l'esclavage dans tous les territoires de la République française.

Le général de la République [modifier]


Par l'intermédiaire du général en chef Étienne Laveaux, les commissaires tentent de convaincre Toussaint de rejoindre la République. Ce n'est que le 5 mai 1794, que Toussaint effectue une volte-face. L'armée sous son commandement — qui compte des soldats noirs, mulâtres et même quelques blancs — défait en quinze jours ses anciens alliés espagnols et enlève une dizaine de villes.
En un an, il refoule les Espagnols à la frontière orientale de
l'île, et bat les troupes de ses anciens chefs qui leur sont restés
fidèles. En juillet 1795, la Convention l'élève au grade de général de brigade.
En mars 1796, il sauve Laveaux, malmené pour sa rigueur lors d'une révolte de mulâtres au Cap Français. En récompense, celui-ci le nomme lieutenant général de la colonie de Saint-Domingue. Le Directoire l'élève au grade de général de division en août 1796. Cependant, le flot des réfugiés français de Saint-Domingue en Amérique grossit.
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Toussaint Louverture :: Commentaires

mihou
Re: Toussaint Louverture
Message Lun 4 Mai - 12:05 par mihou
La marche vers le pouvoir absolu [modifier]


Son talent n'est pas seulement militaire. Partout où il passe, il
confirme l'émancipation des esclaves. Il organise la remise en marche
des plantations en invitant les colons à revenir, y compris ceux qui
ont combattu contre la République, et ce, malgré l'avis des
représentants de l'autorité française.
La lutte contre les Britanniques est plus difficile. Toussaint ne
peut les déloger du Nord et de l'Ouest. Au Sud, le général mulâtre André Rigaud les contient courageusement, mais sans les repousser.
Le retour de Sonthonax comme commissaire civil en mai 1796 constitue
une ombre à l'ambition de Toussaint de diriger seul. Il réussit en
septembre 1796 à faire élire Lavaux et Sonthonax comme députés auprès
du Directoire afin des les renvoyer en métropole : le premier dès octobre, le second en août 1797.
Pour rassurer la France, il envoie ses deux fils aînés, Isaac et
Placide, étudier à Paris à l'École de Liancourt (rebaptisée « Institut
des colonies ») sous la direction de l'abbé Coisnon.
Grâce aux armes arrivées avec la commission de 1796, Toussaint
dispose d'une armée de 51 000 hommes (dont 3 000 blancs). Il reprend la
lutte contre les Britanniques, et connaît quelques succès, mais pas
décisifs. Fatigués d'une telle résistance, les Britanniques se décident
à négocier. Toussaint sait écarter des négociations le dernier
commissaire civil Julien Raimond, comme le dernier général en chef Hédouville, arrivé en mars 1798. Le 31 août 1798, les Britanniques abandonnent Saint-Domingue.
Pour se débarrasser d'Hédouville, Toussaint alerte les noirs du
Nord. Le général ayant ordonné le désarmement des noirs, ceux-ci se
révoltent le 16 octobre 1798, obligeant Hédouville à rembarquer
précipitamment pour la métropole avec de nombreux blancs.
Délivré de tout contrôle, Toussaint se tourne contre son rival, le chef des mulâtres Rigaud. Profitant d'un incident, il le provoque. Rigaud engage les hostilités en juin 1799. Toussaint, secondé par Jean-Jacques Dessalines et Henri Christophe vainc les troupes de son adversaire en un an au prix d'un bain de sang.
Décidé à remettre l'économie sur pieds, Toussaint publie le 12 octobre 1800
un règlement reconduisant le travail forcé des noirs sur les
plantations tel qu'il a été organisé par Sonthonax, Laveaux et
Hédouville. Cela provoque de nombreux mécontentements. À la fin octobre
1801, les noirs du Nord se révoltent, allant jusqu'à égorger les
blancs. En quelques jours, Toussaint disperse les révoltés et fait
fusiller treize meneurs, dont son propre neveu, le général Moïse. Pour
rallier les blancs à sa cause, il rappelle les émigrés et proclame le catholicisme religion officielle.
On peut véritablement douter de la sincérité de Toussaint Louverture
lorsqu'il proclamait vouloir la fin de l'esclavage : lui-même fut
maître d'esclaves. Ainsi, s'il rétablit l'esclavage en 1800 (c'est bien
ce que signifie "travail forcé des noirs"), ce n'est peut-être pas
seulement par nécessité économique, mais peut-être aussi par idéologie
ou/et par intérêt personnel... Il est d'autant plus légitime de douter
de sa sincérité que Toussaint est la figure parfaite du traite : ce
retournement vis à vis de l'esclavage n'est-il pas semblable au
retournement militaire contre les espagnols que Toussaint a trahis en
1794 ? Toussaint Louverture ou Toussaint le Traitre... Il y a fort à
parier que tous ces retournements furent le fruit de stratégies
préméditées. Nous pouvons donc au moins reconnaître à Toussaint une
qualité : son intelligence maligne.
Voir en ces trahisons et retournements des stratégies est d'autant
plus justifié que le but ultime de Toussaint semble finalement être la
possession du pouvoir - et d'un pouvoir absolu. En ces conditions, l'on
peut douter que ces déclarations contre l'esclavage découlait
uniquement d'un altruisme humaniste - et il n'y en avait probablement
même pas l'ombre.
Ainsi, s'il conquiert la partie espagnole de l'île (partie est) en
janvier 1801 afin d'unifier l'île, c'est pour avoir l'île entière sous
sa domination personnelle.
Le 9 mai 1801 il proclame une constitution autonomiste qui lui donne les pleins pouvoirs à vie.

La fin de l'aventure [modifier]

Toussaint Louverture 180px-Fort_de_Joux_02Toussaint Louverture Magnify-clip

Le Fort de Joux où est mort Toussaint Louverture.





Malgré les proclamations de loyauté de Toussaint Louverture, Bonaparte
s'inquiète du risque de perdre une colonie rentable, et cède aux
arguments des grands propriétaires et des négociants qui veulent
rétablir l'esclavage. Il décide alors d'envoyer son beau-frère, le
général Leclerc, reprendre le contrôle de l'île à la tête d'une troupe de 30 000 hommes.
Le 20 janvier 1802, l'expédition de Saint-Domingue
débarque sur l'île et se porte à l'assaut des partisans de Toussaint
Louverture. Malgré quelques succès, le combat devient rapidement inégal
et certains de ses officiers décident de rallier le camp des Français.
Le 7 mai 1802, Louverture signe à Cap-Haïtien
avec les Français un traité qui stipule notamment que l'esclavage ne
sera pas rétabli sur l'île. Il se retire alors dans son domaine
d'Ennery.
Trois semaines plus tard, sur une dénonciation de Dessalines,
Leclerc arrête Toussaint Louverture, soupçonné de complot et de
rébellion, ainsi que sa famille. Le vaisseau le Héros les conduit alors en France. Le 25 août 1802, Toussaint est emprisonné au Fort de Joux, dans le Doubs, où il sera maintenu isolé et soumis à des interrogatoires répétés. Il y mourra d'une pneumonie le 7 avril 1803. Sa famille fut exilée à Bayonne, puis à Agen.
Certains de ses partisans jugés comme dangereux ou susceptibles de
créer de l'agitation sont envoyés en France. Ceux qui ne sont pas
assignés à résidence sont emprisonnés, notamment en Corse. Ils constituent plus tard une partie des hommes et officiers du Bataillon des Pionniers Noirs.
Malgré l'exil de Louverture, la révolte continue sous les ordres de Dessalines et les Français (menés par le général Donatien de Rochambeau) doivent évacuer Cap Français en novembre 1803 après la bataille de Vertières. Dessalines proclame l'indépendance d'Haïti le 1er janvier 1804.
Toussaint Louverture n'est pas mort d'une pneumonie. Il est mort en
prison au château de Joux dans le Jura suite à des infections
dentaires. Comme le veut la loi française, tous les prisonniers morts
en captivité doivent être autopsiés, lors de son autopsie, les médecins
Français découvrent les raisons de la mort de Toussaint Louverture,
dans des souffrances atroces. Le cerveau de Toussaint Louverture baigne
dans du pus dont l'origine est due à des infections dentaires
multiples. Lors de la visite du château de Joux et de la cellule de
Toussaint Louverture, on explique que l'odeur qui s'échappa de la boîte
crânienne de Toussaint Louverture était tellement forte qu'elle
imprégna les murs de sa cellule pour de nombreuses années.

Sources [modifier]



  • Mémoires du général Toussaint L'Ouverture, écrits par lui-même, par Toussaint Louverture, Joseph Saint-Rémy, 1853.
  • Cri des colons contre un ouvrage de M. l'évêque et sénateur Grégoire, ayant pour titre « De la Littérature des nègres ». par François Richard de Tussac (à propos du livre de l'abbé Grégoire).



Articles connexes [modifier]



  • Révolution haïtienne
  • Histoire d'Haïti
  • L'expédition de Saint-Domingue
mihou
Re: Toussaint Louverture
Message Lun 4 Mai - 12:06 par mihou
Bibliographie [modifier]









  • Jacques de Cauna, Toussaint Louverture et l'indépendance d'Haïti, SFHOM et Karthala, 2004
  • Jean Métellus, Toussaint Louverture, pièce de théâtre, Hatier, 2003
  • Jean Métellus, Toussaint Louverture, le précurseur, Roman, Le Temps des Cerises, 2004
  • Pierre Pluchon, Toussaint Louverture , Fayard, Paris, 1989.
  • Aimé Césaire, Toussaint Louverture (essai), Club Français du Livre, Paris, 1960 (réédité par Présence Africaine en 1962).
  • Victor Schoelcher, Vie de Toussaint Louverture, Karthala, Collection Relire, 1982
  • Alain Foix, Toussaint Louverture, Gallimard, "Folio Biographies", 2007









Liens externes [modifier]









  • (en) Toussaint L'Ouverture: A Biography and Autobiography by J. R. Beard, 1863
  • (en) A section of Bob Corbett's on-line course on the history of Haiti that deals with Toussaint's rise to power.
  • (en) The Louverture Project: Toussaint Louverture
  • Toussaint L'Ouverture, Haïti et la France, un film documentaire de Georges Nivoix et Laurent Lutaud
  • Université de Grenoble [1]
  • Site bibliographique haïtien [2]
  • Toussaint Louverture par Jean Métellus









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NaissanceDécèsAllégeanceArmeGradeServiceConflitsFaits d’armes
Toussaint Louverture
Toussaint Louverture 200px-Toussaint_Louverture
20 mai 1743
habitation du Comte de Bréda, près du Cap-Français (Saint-Domingue)
7 avril 1803 (à 59 ans)
Fort de Joux, La Cluse-et-Mijoux (France)
Toussaint Louverture 22px-Flag_of_Haiti.svg Rebelles haïtiens et
Toussaint Louverture 22px-Flag_of_Spain_%281785-1873_and_1875-1931%29.svg Royaume d'Espagne, puis
Toussaint Louverture 22px-Flag_of_France.svg République française, puis
Toussaint Louverture 22px-Flag_of_Haiti.svg Haïti
cavalerie
Général
1791 - 1803
Révolution haïtienne
Expédition de Saint-Domingue





Toussaint Louverture (né François-Dominique Toussaint le 20 mai 1743 dans une habitation près de Cap-Français ; mort le 7 avril 1803 au Fort de Joux, à La Cluse-et-Mijoux en France) est le plus grand dirigeant de la Révolution haïtienne, devenu par la suite gouverneur de Saint-Domingue (le nom d'Haïti à l'époque).


Il est reconnu pour avoir été le premier leader Noir à avoir vaincu


les forces d'un empire colonial européen dans son propre pays. Né


esclave, s'étant démarqué en armes et ayant mené une lutte victorieuse


pour la libération des esclaves haïtiens, il est devenu une figure


historique d'importance dans le mouvement d'émancipation des Noirs en


Amérique.



Sommaire


[masquer]


  • 1 Origine et jeunesse
  • 2 Le révolté allié à l'Espagne
  • 3 Le général de la République
  • 4 La marche vers le pouvoir absolu
  • 5 La fin de l'aventure
  • 6 Sources
  • 7 Articles connexes
  • 8 Bibliographie
  • 9 Liens externes









//








Origine et jeunesse [modifier]








Son grand-père, Gaou-Guinou, serait un Africain né au Dahomey (actuel Bénin), issu d'une famille royale d'Allada. Déporté à Saint-Domingue, son père Hippolyte Gaou est vendu comme esclave au gérant de l'habitation du Comte de Bréda, dans la province du Nord, près du Cap-Français.


Dans la plantation de ce domaine naît Toussaint, recevant alors le nom


de son propriétaire, Bréda, selon l'usage. Son maître, M. Baillon de


Libertat, relativement humain, encourage Toussaint à apprendre à lire


et à écrire, et en fait son cocher, puis le commandeur (c’est-à-dire le


contremaître) de l'habitation.


Toussaint, malgré une petite taille et une laideur qui lui vaut le surnom de Fatras-Bâton, gagne une réputation d'excellent cavalier et de docteur feuille,


maîtrisant la médecine par les plantes. Il épouse une femme libre du


prénom de Suzanne dont il a deux fils : Isaac et Saint-Jean. Il adopte


aussi un premier fils de Suzanne, le métis, Placide, et a une nombreuse


descendance illégitime. Il est affranchi en 1776, à l'âge de 33 ans.


Selon les archives coloniales, il loue une ferme de café d'une demi quinzaine d'hectares avec treize esclaves.





Le révolté allié à l'Espagne [modifier]








La Révolution française


provoque d'énormes répercussions dans l'île. Dans un premier temps, les


grands Blancs (riches propriétaires, administrateurs et aristocrates


locaux) envisagent l'indépendance, les petits Blancs (paysans, artisans


et employés) revendiquent l'égalité avec les premiers et les gens de


couleur libres.


En août 1791, les esclaves de la plaine du Nord se révoltent suite à la cérémonie de Bois-Caïman. Toussaint Bréda devient aide-de-camp de Georges Biassou, commandant des esclaves qui, réfugiés dans la partie orientale de l'île, s'allient en 1793


aux Espagnols, qui l'occupent pour renverser les Français


esclavagistes. Toussaint est initié à l'art de la guerre par les


militaires espagnols. À la tête d'une troupe de plus de trois mille


hommes, il remporte en quelques mois plusieurs victoires. On le


surnomme dès lors Louverture. Il devient général des armées du roi d'Espagne.


Le 29 août 1793, Toussaint lance sa proclamation où il se présente comme le leader noir :



« Frères et amis. Je suis Toussaint Louverture ; mon nom s'est
peut-être fait connaître jusqu'à vous. J'ai entrepris la vengeance de
ma race. je veux que la liberté et l'égalité règnent à Saint-Domingue.
Je travaille à les faire exister. Unissez-vous, frères, et combattez
avec moi pour la même cause. Déracinez avec moi l'arbre de
l'esclavage. »

Votre très humble et très obéissant serviteur, Toussaint Louverture, Général des armées du roi, pour le bien public.





Mais il excite la jalousie de ses chefs, Jean-François


et Biassou, qui fomentent un complot auquel il échappe, mais où il perd


son jeune frère Jean-Pierre. Le peu d'attention que lui montrent les


Espagnols achève de le convaincre que ceux-ci ne vont pas abolir


l'esclavage.


La situation est différente avec les autorités françaises. Les commissaires de la République française, Léger-Félicité Sonthonax et Etienne Polverel, sont en effet arrivés à Saint-Domingue en septembre 1792 pour garantir les droits des gens de couleur. L'île est envahie par la marine britannique et les troupes espagnoles, auxquelles se sont ralliés de nombreux blancs royalistes. Le 29 août 1793, le même jour que la proclamation de Toussaint, Sonthonax émancipe l'ensemble des esclaves, pour que ceux-ci se joignent à la Révolution. Le 16 pluviôse an II (4 février 1794), la Convention ratifie cette décision en abolissant l'esclavage dans tous les territoires de la République française.
mihou
Re: Toussaint Louverture
Message Lun 4 Mai - 12:06 par mihou
Le général de la République [modifier]








Par l'intermédiaire du général en chef Étienne Laveaux, les commissaires tentent de convaincre Toussaint de rejoindre la République. Ce n'est que le 5 mai 1794, que Toussaint effectue une volte-face. L'armée sous son commandement — qui compte des soldats noirs, mulâtres et même quelques blancs — défait en quinze jours ses anciens alliés espagnols et enlève une dizaine de villes.


En un an, il refoule les Espagnols à la frontière orientale de


l'île, et bat les troupes de ses anciens chefs qui leur sont restés


fidèles. En juillet 1795, la Convention l'élève au grade de général de brigade.


En mars 1796, il sauve Laveaux, malmené pour sa rigueur lors d'une révolte de mulâtres au Cap Français. En récompense, celui-ci le nomme lieutenant général de la colonie de Saint-Domingue. Le Directoire l'élève au grade de général de division en août 1796. Cependant, le flot des réfugiés français de Saint-Domingue en Amérique grossit.





La marche vers le pouvoir absolu [modifier]








Son talent n'est pas seulement militaire. Partout où il passe, il


confirme l'émancipation des esclaves. Il organise la remise en marche


des plantations en invitant les colons à revenir, y compris ceux qui


ont combattu contre la République, et ce, malgré l'avis des


représentants de l'autorité française.


La lutte contre les Britanniques est plus difficile. Toussaint ne


peut les déloger du Nord et de l'Ouest. Au Sud, le général mulâtre André Rigaud les contient courageusement, mais sans les repousser.


Le retour de Sonthonax comme commissaire civil en mai 1796 constitue


une ombre à l'ambition de Toussaint de diriger seul. Il réussit en


septembre 1796 à faire élire Lavaux et Sonthonax comme députés auprès


du Directoire afin des les renvoyer en métropole : le premier dès octobre, le second en août 1797.


Pour rassurer la France, il envoie ses deux fils aînés, Isaac et


Placide, étudier à Paris à l'École de Liancourt (rebaptisée « Institut


des colonies ») sous la direction de l'abbé Coisnon.


Grâce aux armes arrivées avec la commission de 1796, Toussaint


dispose d'une armée de 51 000 hommes (dont 3 000 blancs). Il reprend la


lutte contre les Britanniques, et connaît quelques succès, mais pas


décisifs. Fatigués d'une telle résistance, les Britanniques se décident


à négocier. Toussaint sait écarter des négociations le dernier


commissaire civil Julien Raimond, comme le dernier général en chef Hédouville, arrivé en mars 1798. Le 31 août 1798, les Britanniques abandonnent Saint-Domingue.


Pour se débarrasser d'Hédouville, Toussaint alerte les noirs du


Nord. Le général ayant ordonné le désarmement des noirs, ceux-ci se


révoltent le 16 octobre 1798, obligeant Hédouville à rembarquer


précipitamment pour la métropole avec de nombreux blancs.


Délivré de tout contrôle, Toussaint se tourne contre son rival, le chef des mulâtres Rigaud. Profitant d'un incident, il le provoque. Rigaud engage les hostilités en juin 1799. Toussaint, secondé par Jean-Jacques Dessalines et Henri Christophe vainc les troupes de son adversaire en un an au prix d'un bain de sang.


Décidé à remettre l'économie sur pieds, Toussaint publie le 12 octobre 1800


un règlement reconduisant le travail forcé des noirs sur les


plantations tel qu'il a été organisé par Sonthonax, Laveaux et


Hédouville. Cela provoque de nombreux mécontentements. À la fin octobre


1801, les noirs du Nord se révoltent, allant jusqu'à égorger les


blancs. En quelques jours, Toussaint disperse les révoltés et fait


fusiller treize meneurs, dont son propre neveu, le général Moïse. Pour


rallier les blancs à sa cause, il rappelle les émigrés et proclame le catholicisme religion officielle.


On peut véritablement douter de la sincérité de Toussaint Louverture


lorsqu'il proclamait vouloir la fin de l'esclavage : lui-même fut


maître d'esclaves. Ainsi, s'il rétablit l'esclavage en 1800 (c'est bien


ce que signifie "travail forcé des noirs"), ce n'est peut-être pas


seulement par nécessité économique, mais peut-être aussi par idéologie


ou/et par intérêt personnel... Il est d'autant plus légitime de douter


de sa sincérité que Toussaint est la figure parfaite du traite : ce


retournement vis à vis de l'esclavage n'est-il pas semblable au


retournement militaire contre les espagnols que Toussaint a trahis en


1794 ? Toussaint Louverture ou Toussaint le Traitre... Il y a fort à


parier que tous ces retournements furent le fruit de stratégies


préméditées. Nous pouvons donc au moins reconnaître à Toussaint une


qualité : son intelligence maligne.


Voir en ces trahisons et retournements des stratégies est d'autant


plus justifié que le but ultime de Toussaint semble finalement être la


possession du pouvoir - et d'un pouvoir absolu. En ces conditions, l'on


peut douter que ces déclarations contre l'esclavage découlait


uniquement d'un altruisme humaniste - et il n'y en avait probablement


même pas l'ombre.


Ainsi, s'il conquiert la partie espagnole de l'île (partie est) en


janvier 1801 afin d'unifier l'île, c'est pour avoir l'île entière sous


sa domination personnelle.


Le 9 mai 1801 il proclame une constitution autonomiste qui lui donne les pleins pouvoirs à vie.





La fin de l'aventure [modifier]





Toussaint Louverture 180px-Fort_de_Joux_02Toussaint Louverture Magnify-clip





Le Fort de Joux où est mort Toussaint Louverture.

















Malgré les proclamations de loyauté de Toussaint Louverture, Bonaparte


s'inquiète du risque de perdre une colonie rentable, et cède aux


arguments des grands propriétaires et des négociants qui veulent


rétablir l'esclavage. Il décide alors d'envoyer son beau-frère, le


général Leclerc, reprendre le contrôle de l'île à la tête d'une troupe de 30 000 hommes.


Le 20 janvier 1802, l'expédition de Saint-Domingue


débarque sur l'île et se porte à l'assaut des partisans de Toussaint


Louverture. Malgré quelques succès, le combat devient rapidement inégal


et certains de ses officiers décident de rallier le camp des Français.


Le 7 mai 1802, Louverture signe à Cap-Haïtien


avec les Français un traité qui stipule notamment que l'esclavage ne


sera pas rétabli sur l'île. Il se retire alors dans son domaine


d'Ennery.


Trois semaines plus tard, sur une dénonciation de Dessalines,


Leclerc arrête Toussaint Louverture, soupçonné de complot et de


rébellion, ainsi que sa famille. Le vaisseau le Héros les conduit alors en France. Le 25 août 1802, Toussaint est emprisonné au Fort de Joux, dans le Doubs, où il sera maintenu isolé et soumis à des interrogatoires répétés. Il y mourra d'une pneumonie le 7 avril 1803. Sa famille fut exilée à Bayonne, puis à Agen.


Certains de ses partisans jugés comme dangereux ou susceptibles de


créer de l'agitation sont envoyés en France. Ceux qui ne sont pas


assignés à résidence sont emprisonnés, notamment en Corse. Ils constituent plus tard une partie des hommes et officiers du Bataillon des Pionniers Noirs.


Malgré l'exil de Louverture, la révolte continue sous les ordres de Dessalines et les Français (menés par le général Donatien de Rochambeau) doivent évacuer Cap Français en novembre 1803 après la bataille de Vertières. Dessalines proclame l'indépendance d'Haïti le 1er janvier 1804.


Toussaint Louverture n'est pas mort d'une pneumonie. Il est mort en


prison au château de Joux dans le Jura suite à des infections


dentaires. Comme le veut la loi française, tous les prisonniers morts


en captivité doivent être autopsiés, lors de son autopsie, les médecins


Français découvrent les raisons de la mort de Toussaint Louverture,


dans des souffrances atroces. Le cerveau de Toussaint Louverture baigne


dans du pus dont l'origine est due à des infections dentaires


multiples. Lors de la visite du château de Joux et de la cellule de


Toussaint Louverture, on explique que l'odeur qui s'échappa de la boîte


crânienne de Toussaint Louverture était tellement forte qu'elle


imprégna les murs de sa cellule pour de nombreuses années.





Sources [modifier]









  • Mémoires du général Toussaint L'Ouverture, écrits par lui-même, par Toussaint Louverture, Joseph Saint-Rémy, 1853.
  • Cri des colons contre un ouvrage de M. l'évêque et sénateur Grégoire, ayant pour titre « De la Littérature des nègres ». par François Richard de Tussac (à propos du livre de l'abbé Grégoire).









Articles connexes [modifier]









  • Révolution haïtienne
  • Histoire d'Haïti
  • L'expédition de Saint-Domingue









Bibliographie [modifier]









  • Jacques de Cauna, Toussaint Louverture et l'indépendance d'Haïti, SFHOM et Karthala, 2004
  • Jean Métellus, Toussaint Louverture, pièce de théâtre, Hatier, 2003
  • Jean Métellus, Toussaint Louverture, le précurseur, Roman, Le Temps des Cerises, 2004
  • Pierre Pluchon, Toussaint Louverture , Fayard, Paris, 1989.
  • Aimé Césaire, Toussaint Louverture (essai), Club Français du Livre, Paris, 1960 (réédité par Présence Africaine en 1962).
  • Victor Schoelcher, Vie de Toussaint Louverture, Karthala, Collection Relire, 1982
  • Alain Foix, Toussaint Louverture, Gallimard, "Folio Biographies", 2007









Liens externes [modifier]









  • (en) Toussaint L'Ouverture: A Biography and Autobiography by J. R. Beard, 1863
  • (en) A section of Bob Corbett's on-line course on the history of Haiti that deals with Toussaint's rise to power.
  • (en) The Louverture Project: Toussaint Louverture
  • Toussaint L'Ouverture, Haïti et la France, un film documentaire de Georges Nivoix et Laurent Lutaud
  • Université de Grenoble [1]
  • Site bibliographique haïtien [2]
  • Toussaint Louverture par Jean Métellus



http://fr.wikipedia.org/wiki/Toussaint_L%27Ouverture
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